Une virée en voiture électrique au nom du tourisme durable

Par Nicolas Defay mer 31/03/2021 - 08:00 , Mise à jour le 31/03/2021 à 08:00

Onze étudiants d’Atlas Institute à Lyon se sont embarqués dans une aventure inédite à travers la grande Région. Au volant de leur voiture électrique, ils vont parcourir des centaines de kilomètres pour rencontrer des acteurs du tourisme durable. Le 31 mars, cap sur la Haute-Loire.

Atlas Institute est une école de tourisme durable implantée dans la cité lyonnaise. « Nous formons des étudiants de bac à bac+5 dans le domaine du tourisme et notamment avec une polarisation importante sur l’aspect durable et écoresponsable, partage Charles Gremillon, encadrant web marketing. Concernant ce périple en voiture électrique à travers l’Auvergne-Rhône-Alpes, il a été totalement préparé par 19 étudiants depuis 6 mois. Onze sont du voyage au volant de trois voitures ».

Les aventuriers sont partis le vendredi 26 mars et ne rentreront que le dimanche 4 avril après avoir fait étape dans 11 départements (seul l’Allier manque à l’appel) et rencontré 26 acteurs du tourisme durable. Le mercredi 31 mars, ils foulent les terres altiligériennes pour interviewer les patrons du Cosycamp à Chamalières-sur-Loire.

Les étudiants d’Atlas Institute auront parcouru au total environ 920 kilomètres avec des voitures 100 % électrique

« C’est extrêmement intéressant de voir que ce mode d’existence est possible »

Les baroudeurs électriques ont pris rendez-vous avec différentes personnes aux différentes initiatives. Les points communs à toutes ? Proposer un mode de vie écoresponsable, des idées au chevet de l’environnement ou encore des actions antigaspi. « Samedi 27 mars, ils sont allés visiter le domaine de Mystic Marmot en Haute-Savoie, explique Charles Gremillon. L’intérêt était de rencontrer les propriétaires de ce gîte en pleine nature qui s’assurent une autonomie totale en mangeant ce qu’ils cultivent, par exemple. C’est extrêmement intéressant de voir que ce mode d’existence est possible encore aujourd’hui ».

Pour confirmer ses paroles, le couple de Mystic Marmot partage : « Notre but est d'adopter un mode de vie plus simple, de moins consommer et de devenir complètement autonomes. Nous essayons donc de cultiver ce que nous mangeons, d'utiliser les énergies renouvelables disponibles dans nos montagnes, de bannir les déchets plastiques de notre quotidien ou encore de réparer les objets plutôt que d'en acheter de nouveaux ».

« Avant d’ouvrir Cosycamp, j’étais cadre supérieur dans une entreprise de chimie américaine »

Restaurants responsables qui favorisent au maximum les circuits courts à Lyon, auberge de jeunesse « verte » dans les Ménuires (73), utilisation de transports électriques comme les vélos, trottinettes et autre Segway pour visiter les quais de Saonne...les onze étudiants vont filmer toutes leurs interviews dont celle avec les patrons du Cosycamp, un camping qui poursuit une démarche écologique globale : « Avant d’ouvrir Cosycamp, j’étais cadre supérieur dans une entreprise de chimie américaine, confie Richard Masson, maître des lieux. Et puis j’ai fait une sorte de crise de la quarantaine. Mon épouse et moi avons abandonné nos boulots respectifs afin de nous concentrer sur quelque chose bien plus en adéquation avec nos valeurs. Nous avons ouvert le Cosycamp en 2013 »

Une partie de l'espace potager du Cosycamp. Photo par Richard Masson

« Nous sommes vraiment dans un savoir-être d’écologie durable qui nous permet d’acquérir un savoir-faire. Et c’est super de rencontrer ces étudiants pour leurs partager ainsi notre philosophie » Richard Masson

Cosycamp ? C'est là :

Les Ribes à Chamalières-sur-Loire.
Contact au 04 71 03 91 12 et contact@cosycamp.fr

« Sur 4 hectares et demi, les voitures sont interdites »

Richard Masson nous dévoile quelques particularités du lieu : « C’est une fusion d’espaces très respectueux de la nature. Par exemple, en partenariat avec la LPO (Ligue de Protections des Oiseaux, Ndlr), nous avons construit 60 nichoirs. Il y a également des grenouilles de partout, des hôtels à insectes et des refuges pour les hérissons. Il y a une absence totale de produits chimiques et phytosanitaires ».

Il continue : « Sur 4 hectares et demi, les voitures sont interdites. Sur place se trouve 36 habitations faites en toile et en bois comme des cabanes dans les arbres ou des safari lodges. Un botaniste de la CRBA (Centre de Ressources de Botanique Appliquée) est venu nous mettre en place une surface de culture maraîchère. Nous semons ainsi notre blé, des légumes, des haies bocagères. Plus de 3 500 arbustes endémiques des vallées de la Loire ont aussi été plantés. » Il termine en ces mots : « Nous sommes vraiment dans un savoir-être d’écologie durable qui nous permet d’acquérir un savoir-faire. Et c’est super de rencontrer ces étudiants pour leurs partager ainsi notre philosophie ».

« Chaque jour, nous regardons sur des cartes numériques où se situent les bornes pour définir notre parcours. Et une fois sur deux, les bornes ne fonctionnent pas ! » Charles Gremillon

Mais au fait...pourquoi un tel voyage ?

« Parce que déjà, cela fait partie de la validation de l’année pour les étudiants en question, commence Charles Gremillon. Deuxièmement, nous avons choisi de parcourir les distances en voiture électrique pour des raisons écologiques mais aussi pour se rendre compte des améliorations qu’ils restent à faire concernant ce mode de transport vert ». Il s’explique : « Chaque jour, nous regardons sur des cartes numériques où se situent les bornes pour définir notre parcours. Et une fois sur deux, les bornes ne fonctionnent pas ! Ce qui peut poser de réels problèmes pour se déplacer à terme ».

Un film pour sensibiliser sur les aspects du tourisme écologique et durable

« Les interviews filmées par les élèves seront ensuite compilées dans un film, livre Charles Gremillon. Une fois le montage terminé, nous allons inviter au visionnage non seulement tous ces acteurs du tourisme mais surtout les décisionnaires. Je pense au maire de Lyon, au Conseil régional, aux conseils départementaux et aux offices de tourisme des départements de la région ».

Il conclue : « Ce film pourrait générer des questions et des solutions à propos de l’évolution du tourisme vert et sur les modes de vies de certains acteurs. Il montrera aussi les problématiques rencontrées durant le voyage comme la fiabilité incertaine des bornes électriques ».

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