Une manifestation du 5 octobre en demi-teinte

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 05/10/2021 à 16:30

Beaucoup dans le cortège s’attendaient à voir plus de monde rejoindre la mobilisation de ce mardi d’octobre. Entre 520 personnes selon les chiffres de la préfecture et 800 d’après les syndicats ont déambulé au Puy-en-Velay pour défendre en priorité l’emploi et les salaires de tous.

Avec les syndicats tels que la CGT, FO, FSU, Solidaires et d’autres, des structures publiques comme l’hôpital Émile-Roux ou privées à l’instar de Michelin et des électrons libres à l’image du Collectif des Intermittents du Spectacle (CIP) ont défilé pendant près de deux heures dans les rues de la cité ponote.

Le cortège fort de 520 éléments selon les chiffres préfectoraux, 800 selon les syndicats, est parti de la place Cadelade vers 10h45 pour remonter l’avenue du Breuil et atteindre la statue de Lafayette en haut du Boulevard Saint-Louis. Il est redescendu ensuite par le même axe afin d’investir l’espace sablé face à la préfecture.

« Peut-être est-ce mieux ainsi de se prendre le mur à pleine vitesse. Car à ce moment-là, celles et ceux restés chez eux pourront enfin prendre conscience de la situation nocive que nous subissons tous ». Un manifestant

Sur le boulevard Saint-Louis. Photo par Nicolas Defay

«  Nous sommes devenus des pions corvéables à souhait »

« Je ne comprends pas !, partage un manifestant en colère. Que faut-il pour que les gens viennent dans la rue ? Le pays est en train de devenir un sorte de démocratie autoritaire et la majorité du peuple n’y semble pas hostile. » Visiblement déconcerté par le nombre de participants qu’il juge bien trop faible par rapport à l’enjeu de l’action, il continue : « La formule qui dit que les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres n’a jamais été plus claire qu’en ce moment. Nous sommes devenus des pions corvéables à souhait, ballotter entre les directives répressives du gouvernement et la vie sans cesse plus chère. »

Avec ironie, il termine : « Mais finalement, peut-être est-ce mieux ainsi de se prendre le mur à pleine vitesse. Car à ce moment-là, celles et ceux restés chez eux pourront enfin prendre conscience de la situation nocive que nous subissons tous ».

Photo par Nicolas Defay

Une sombre vision de l’avenir chez Michelin

L’emploi en premier, les salaires en second, les points de crispation ont été brandis par les panneaux des manifestants et scandés dans les hygiaphones. « Tous les sujets sont réunis aujourd’hui, explique Hervé Bancel, délégué CGT de Michelin Blavozy. De notre côté, nous dénonçons trois graves écueils au sein de notre entreprise. Déjà, nous réclamons des départs anticipés à la retraite car nous estimons certains postes à lourde pénibilité. Deuxièmement, Michelin a annoncé 2 300 suppressions d’emploi. Et il est certain que l’entité de Blavozy sera aussi impactée ».

Dans le détail, Hervé Bancel confie ses craintes sur l’avenir. « Nous sommes aujourd’hui sous le coup de RCC (ruptures conventionnelles collectives, Ndlr) planifiées sur trois ans. En 2021, nous avons déjà eu deux suppressions d’emploi. 2022 sera reporté car on a du mal à assurer les demandes de productions à cause du manque de personnels et de compétences. Par contre, nous attendons une profonde saignée des équipes en 2023 ».

*Le droit à la déconnexion, c’est quoi ?

C’est un principe intégré dans la loi en France selon lequel un salarié est en droit de ne pas être connecté aux outils numériques professionnels hors des horaires de travail (temps de transport travail-domicile, congés, temps de repos, week-end, soirée, etc.). La France est le premier pays à avoir intégré ce droit dans le droit du travail pour les entreprises.

La semaine à 32 heures et la retraite à 60 ans

Le troisième point qu’Hervé Bancel évoque concerne celui des intérimaires qui représentent 13 % de la masse salariale de Michelin Blavozy selon ses données. « On est 540 CDI et pratiquement 80 intérimaires, révèle-t-il. Actuellement, on nous demande de la production mais on n’arrive pas à la faire. On assure plus non plus sur la qualité. Ce qu’on exige, c’est l’embauche des intérimaires et des CDD car ils sont clairement indispensables à la production et nécessaires à l’entreprise sur du très long terme ! »

La précarité des emplois est également montrée du doigt sur les nombreuses affiches revendicatives et dans les discours syndicaux. Mais pas que : la réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures, la retraite à 60 ans, le droit à la déconnexion*, l’élargissement de la reconnaissance de la pénibilité de certains postes de travail qu’ils soient physiques ou psychologiques…

Pierre Marsein de la CGT et Pascal Samouth de FO. Photo par Nicolas Defay

Une manifestation homogène et cohérente. Enfin, presque...

Si la mobilisation n’a pas été aussi dense qu’espérée, elle a néanmoins été précise quant aux causes de l’action. Et très rares ont été les panneaux indiquant autre chose que le combat professionnel, salarial et social revendiqué ce mercredi 5 octobre 2021.

Parmi la nuée de pancartes tenues bien haut, seules trois d’entre elles ont abordé le sujet du vaccin, certifiant le sérum mortel. « Introduire de force un produit dans le corps d’un humain est inenvisageable depuis le code de Nuremberg, est-il par exemple écrit. C’est un viol : quelle honte ! Le docteur Philippe de Chazournes nous lâche une bombe et nous explique par preuve que les labos n’ont pas renouvelé leur autorisation. (…) Non au vaccin létal ».

Photo par Nicolas Defay

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7 commentaires

mer 06/10/2021 - 12:24

Ça y est FO ose ressortir après avoir défilé tout l’été auprès de l’ultra droite antisémite locale ? On fait comme si rien ne s’était passé ? 

mer 06/10/2021 - 12:01

Il faut réinvestir en France Recréer des entreprises pour supprimer le chômage qui en même temps réduira la délinquance Regonfler notre PIB qui est malheureusement en chute libre Et revaloriser les petits salaires et petites retraites 

mer 06/10/2021 - 11:02

pour l'entreprise MICHELIN, mais la remarque peut s'appliquer à d'autres secteurs d'activités, qui achète sur internet ? Détruisant ainsi des emplois et des commerces. Pour tant de commerces ferment ou vont fermer au Puy et ailleurs : la vente sur internet. Observez le nombre de véhicules de livraison qui circulent en ville mais aussi à la campagne. On récolte ce qu'on a semé.    

mer 06/10/2021 - 09:07

800 manifestants pour les organisateurs parce qu'ils "comptent" chaque pied.....alors que la préfecture compte chaque tête....les "jamais contents" sont de retour et vont pourrir la vie des citoyens chaque samedi..?? RAZ LA CASQUETTE  !! 

mer 06/10/2021 - 07:12

Critiquer les syndicats est aisé, défendre et faire avancer les droits des travailleurs l'est beaucoup moins. Allongés sur leur canapé , les profiteurs qui s'enrichissent grassement sur le dos des salariés qui créent la richesse de notre pays,ont tout avantage à ce que rien ne change.

Demain comme hier, ce sont ceux qui se mobilisent contre le pouvoir établi des nantis qui imposeront un autre partage des richesses dont regorge la France..Pas d'argent magique pour nos salaires, nos retraites, la sécu? Qui peut croire ça quand on sait que les entreprises font des dizaines de milliards de bénéfices pour arroser leurs actionnaires, argent qu'ils places dans les paradis fiscaux dans le même temps où ils pleurnichent parce qu'il y aurait trop de "charges". Honte à eux!!

mar 05/10/2021 - 20:05

c est vrai que manifester tous les 2 jours va changer les choses ! le bon peuple en a peut être marre des discours politisés, des grandes phrases et déclarations disproportionnées et se rend compte que beaucoup se servent de tout pour exister sans se soucier des vrais problèmes si les syndicats sont si faibles a qui la faute sinon a eux mêmes on mélange tout!

au fait 32 h c'est trop pourquoi pas un jour sur 2 ou un 1/2 payés plein et la retraite a 40 ans

soyez sérieux les gens se rendent bien compte de votre utopie

mar 05/10/2021 - 16:55

L'UNSA a encore montré ce qu'était un syndicat progressiste, bravo à la base !