Un collégien sur cinq est victime de cyberharcèlement

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:44

Insultes, menaces, racisme... Twitter fait maintenant la guerre au harcèlement. Le réseau social va lancer dans les prochains jours des outils pour filtrer les messages de haine. Les Twittos pourront désormais signaler du contenu indésirable, masquer des mots, des hashtags, des phrases et même bloquer des conversations entières.
Ce jeudi 3 novembre dernier, l’Education nationale a consacré une journée nationale au cyberharcèlement. Chaque année, en France, 700 000 élèves français sont victimes de harcèlement à l'école, principalement au primaire et au collège où cela concerne un ado sur cinq. Pour cette deuxième journée nationale consacrée au harcèlement, le ministère de l'Education nationale a dévoilé de nouvelles mesures : une vidéo choc qui circule sur les réseaux sociaux sous le hashtag #NonAuHarcèlementavec ce slogan « Liker c’est déjà harceler », une campagne de communication dans les médias, un guide de prévention des cyberviolences, des horaires élargis pour le numéro vert au 30 20, ou encore des professeurs mieux formés.

« Ça peut se retourner contre vous »
Sur ce dernier point, l’Autonome de solidarité laïque (ASL) intervient. Depuis 2012, cette fédération nationale, qui défend notamment les enseignants en cas de conflits en milieu scolaire, a passé une convention avec l’Education nationale. Chaque année, elle édite un « Observatoire de l’évolution du climat dans les établissements scolaires ». Son baromètre vient enrichir les observations du ministère. L’ASL est partie prenante dans la formation des enseignants (formation initiale et continue) notamment concernant les connaissances juridiques à avoir face aux élèves et parents d’élèves. Si le harcèlement a toujours existé à l’école, on assiste à une révolution dans la forme qu’il prend aujourd’hui et qui se développe à vitesse grand V, selon Claude François. « Avant, ça se présentait par exemple sous la forme d’un graffiti sur la porte des toilettes, raconte le délégué de l’Autonome de solidarité laïque en Haute-Loire, on savait où c’était, on pouvait l’effacer, on savait combien de temps ça avait été visible et on pouvait identifier assez facilement de qui ça venait. Maintenant, les effets des réseaux sociaux sont beaucoup plus traumatisants. » Claude François met en garde les jeunes quant à l’usage des réseaux sociaux.


Le prix national pour les Ponots
Le 3 novembre dernier, journée consacrée au sujet, des élèves du lycée privé Saint-Jacques de Compostelle du Puy-en-Velay ont participé à des tables rondes avec la « Maison des Ado ». Mais des initiatives sont menées tout au long de l’année dans les différents établissements de Haute-Loire. Les élèves de seconde du lycée public Charles et Adrien du Puy-en-Velay ont planché sur une affiche et, en mai dernier, ils ont remporté le prix national de la meilleure affiche dans la catégorie lycée (voir poster à droite ci-dessus).

Des lycéens ambassadeurs
Dès le 26 janvier dernier, une formation à destination des lycéens a été organisée au rectorat de Clermont-Ferrand. Quelque 70 lycéens de 19 établissements d’Auvergne ont été formés ce jour-là pour devenir « ambassadeurs contre le harcèlement ». Pour le rectorat, « il s'agit d'un événement majeur de prévention par les pairs s'intégrant dans la démarche académique de prévention du harcèlement ». Chloë Riban, de la Mission ministérielle de prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire est spécialement de Paris pour animer cette journée qui s’est déroulée en deux temps : une formation plénière le matin, puis des travaux en ateliers l’après-midi. À l’issue de la formation, les lycéens sont repartis avec des outils destinés à sensibiliser les autres élèves, que ce soit leurs camarades lycéens, les collégiens ou les écoliers de leur secteur. « Le recours à des ambassadeurs lycéens permet également de valoriser, responsabiliser et mobiliser les élèves engagés dans cette démarche », estime le rectorat.

Tous concernés
Au collège public Lafayette du Puy, les élèves de 5ème ont été sensibilisés au phénomène de harcèlement et de cyber-harcèlement en milieu scolaire par Mylène Clément, chargée de prévention de la MAE (Mutuelle Assurance de l'Education) les 12 et 13 mai derniers. Par le biais d’un support vidéo, « Vinz et Lou stoppent la violence », mettant en scène différents cas de figure existants, victimes, acteurs ou témoins de situations de violence, Mylène Clément a cherché à aborder ces sujets sans stigmatiser et  à prévenir en donnant à réfléchir. « L’objectif était de rendre les jeunes acteurs de la prévention, en leur donnant la parole pour échanger sur les causes, les conséquences, les recours possibles et les inciter à la mise en place de projets pérennes dans les établissements. Car C'est par leur mobilisation et leurs actions que les enfants, les jeunes et les adultes peuvent faire reculer cette forme de violence sournoise », explique Emmanuel Forestier, principal du collège. La documentaliste Madame Sabatier est également intervenue pour donner des conseils utiles sur la bonne utilisation d'Internet et des réseaux sociaux. D’ailleurs, depuis la rentrée, un soutien psychologique en cas de harcèlement ou de cyber-harcèlement et un service d'informations juridiques sur l'e-réputation ont été mis en place dans l’établissement. « Les élèves ont accueilli favorablement cette intervention et ont posé de nombreuses questions », estime Emmanuel Forestier. À l'issue de la séance, les jeunes ont chacun reçu un outil de prévention afin de prolonger la réflexion chez eux, avec leurs parents et les autres membres de la famille.

Et en dehors de l'école
Mais il n’y a pas que dans les établissements scolaires que le sujet est abordé. Le 1er juillet dernier, une soirée/débat pour les ados a été organisée à la maison paroissiale de Sainte-Florine pour parler du harcèlement.

Annabel Walker

La vidéo "Liker c'est déjà harceler" du ministère :

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