Ce soir, levez la tête ! La Pleine Lune du Cerf éclairera le ciel

Certains le préparent depuis des mois. D’autres s’en contrefichent. Le 14 février, c’est traditionnellement le jour de la Fête des amoureux. Mais saviez-vous que derrière les fleurs, chocolats et autres cadeaux échangés pour l’occasion, plus de 2 000 ans d’histoire se cachent sous les cœurs battants.
Les Lupercales...Ça vous parle ? Non ? Pareil. Avant que la fête des amoureux ne s’inscrive une bonne fois pour toutes dans le marbre au XIV siècle de notre ère, les premières pulsations du rituel remontent en fait à l’époque de...la Rome antique.
Durant les premiers siècles avant Jésus-Christ, les Lupercales sont fêtées du 13 au 15 février au pied du mont Palantin, l’une des sept collines de Rome. Les écrits de l’époque évoquent alors des festivités dont l’objectif final était de rendre les femmes fécondes.
Autre temps, autres mœurs, deux jeunes hommes couraient ainsi à moitié nu dans la ville pour fouetter à grand coup de lanières taillées dans la peau d’un bouc sacrifié les femmes rencontrées sur leur passage. En 494 après J.-C., le Pape Gélase 1er met fin à cette fête qu’il qualifie de païenne et donc en totale contradiction avec les dogmes religieux en vigueur.
Les Lupercales mises à sang par la religion
Ensuite ? C’est un peu le néant pendant de longs siècles où toutes manifestations populaires sont proscrites par les différents papes successifs, notamment celles qui sont le plus éloignées du saint chemin de la foi et de son austérité chrétienne. Les Lupercales se meurent alors doucement, perpétuées un moment à l’ombre des foyers ou des villages éloignés comme de frêles rendez-vous clandestins.
Les très nombreuses décennies de peur infligées par le catholicisme mettent finalement en poussière les dernières braises des Lupercales. Pendant ces âges sombres, toutes actions ou idées à l’opposé de la Parole Divine provoquaient en retour des châtiments innommables, démembrement, bûcher, amputation et autres tortures que les pouvoirs religieux affectionnaient particulièrement à la gloire de Dieu. Les Lupercales sont rayées de la carte.
L’amour n’a pas dit son dernier mot
C’est outre Manche et au XIVème siècle que la flamme renaîtra de plein feu. En Grande-Bretagne, la Saint-Valentin est annoncée le 14 février comme la journée des amoureux car l'on pensait que les oiseaux choisissaient ce moment pour s'apparier. Des mots doux sont échangés, parfois accompagnés d’une fleur ou d’une douceur.
Moins rudes qu’en France, les instances religieuses anglo-saxonnes détournent alors le regard et laissent se développer cette pratique qui se propagera progressivement sur le continent européen.
Quand un Pape devient un cupidon
Au siècle suivant, c’est une révolution sur le sujet. En 1496, le prêtre Valentin de Terni fêté le 14 février est désigné par l'Église catholique comme Saint patron des amoureux par le pape Alexandre VI lui donnant le titre de « patron des amoureux ». Ce qui n'empêche pas l'Église de combattre la tradition du valentinage.
Le valentinage était une coutume médiévale par laquelle, une fois l'an, les épouses pouvaient avoir des relations sexuelles hors mariage. Elles avaient un jour de liberté érotique avec un « valentin » tiré au sort.
Il faudra attendre le XVIII et le XIXème siècle pour voir s’installer solidement le rituel de la Fête des Amoureux d’abord dans l’aristocratie française puis dans les milieux populaires. La Saint-Valentin redevient une fête laïque au XXième siècle, troquant à terme son essence belle et gratuite de ses origines en un grand rendez-vous commercial planétaire.
Comment la Saint-Valentin est fêtée aux quatre coins du monde ? (Cliquez sur les cœurs pour dérouler l’info ♥♥♥♥♥)
Le Japon, c’est toute une histoire
Au Japon, la Saint-Valentin a été introduite par des fabricants de chocolat à la fin des années 1950. Elle est une fête commerciale où les femmes offrent des chocolats aux hommes, le 14 février de chaque année. Elles en offrent à l'être aimé, on parle alors de honmei choco, mais les femmes en offrent aussi par courtoisie à leurs collègues de travail masculins, leur patron, ou encore leur famille, on parle alors de giri choco.
Dans un deuxième temps, les hommes qui ont reçu des honmei choco ont l'opportunité d'offrir aux femmes un cadeau en retour lors du white day, célébré le 14 mars. En guise de présent, les femmes reçoivent du chocolat blanc, des bijoux ou de la lingerie (de couleur blanche). L'absence de cadeau en retour doit être considérée comme le signe d'un amour unilatéral. Ce concept lancé au Japon s'est étendu à la Corée du Sud, à Taïwan et à Hong Kong.
Du chocolat et des roses comme s’il en pleuvait
En Algérie, la Saint-Valentin (Aid El houb), fêtée le 14 février, est plus populaire chez les jeunes. Les couples s'offrent ce jour-là des roses et du chocolat et plus rarement d'autres cadeaux. Dans les écoles, on parle aussi d'élèves qui offrent des roses à leurs maîtresses.
Au Liban, ce jour-là, les amoureux s'offrent des chocolats, des gâteaux, des roses et d'autre cadeaux symbolisant l'amour. Les lycées et collèges organisent, pour la Saint-Valentin, le Red Day, où les élèves viennent habillés en rouge sans porter l'uniforme scolaire et où il y a vente de gâteaux, de chocolat, et des échanges de câlins et de cadeaux.
En Tunisie, la Saint-Valentin, appelée Aïd el hob, est très populaire. Les couples profitent de ce jour pour s'offrir des cadeaux et organiser des sorties romantiques ou des repas en tête-à-tête.
La fête qui s’appelle el día del amor y amistad (« jour de l'amour et de l'amitié »)
Au Mexique, cette fête est officieusement utilisée comme une journée en mémoire du chanteur Valentín Elizalde.
En Bolivie, la fête se tient le 21 septembre, début du printemps dans l'hémisphère austral, la date du 14 février correspondant à l'attaque chilienne de 1879 et l'occupation du port d'Antofagasta à l'issue de la guerre du Pacifique.
En Colombie, l'équivalent de la Saint-Valentin est fêté le troisième samedi du mois de septembre.
Au Brésil, on ne parle pas de Saint-Valentin mais de dia dos namorados (jour des amoureux), fêté le 12 juin.
Les amoureuses et les mamans
En Iran, Sepandarmazgan ou Esfandegan, est un festival où les gens expriment l'amour envers leurs mères et épouses, et c'est aussi une célébration de la terre dans la culture perse antique.
En Israël, Tou Beav est un jour dont la signification peut se rapprocher de la Saint-Valentin. Il est fêté au mois de juillet ou d'août (date grégorienne changeant suivant le calendrier hébraïque).
Le septième jour du septième mois
En Chine, à côté de la Saint-Valentin, il existe une fête traditionnelle, le Qi Qiao Jie, pour les amoureux, provenant d’une légende ancienne, dont la date est le septième jour du septième mois du calendrier lunaire.
La Saint-Valentin s’est popularisée en Inde et au Pakistan, provoquant l’hostilité de certains groupes opposés à cette influence occidentale.
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Vos commentaires
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3 commentaires
La fin de l'article est sans appel et j'apprécie = la St-Valentin est tout simplement la récupération d'une tradition que notre société a détournée en une vaste supercherie qui pousse à la consommation. Comme Noël, Pâques et j'en passe. Halloween par exemple. Cette fête est anglo saxonne. Depuis une dizaine d'année, en France, nos chers industriels en ont fait une vaste opération de consommation poussant nos chers bambins à bouffer du sucre industriel alors qu'on nous balance des pubs gouvernementales "manger équilibré, pas trop sucré"... Et les parents sont gagas avec leurs citrouilles. Baste.
L'amour quand il existe entre deux êtres n'a pas à être prouvé. Il se ressent. Son unique cadeau=le bonheur. Et ça, ça ne s'achète pas. Cela se vit et se partage.
Oui je confirme bel article je suis ringard et veux conserver chaque 14 février cette bulle d’a
Amour’..
très bel article ; on apprend beaucoup sur ZOOM