Vente d'huîtres et viennoiseries au profit des enfants autistes au Puy
Dans les rangs du conseil communautaire, ce mercredi 17 décembre, la question de la tarification de l’eau potable a été abordée, un sujet sensible qui a suscité de nombreuses réactions de la filière agricole, mais pas seulement.
La politique nationale vise une sobriété croissante en encourageant la baisse de consommation d’eau, notamment pour les plus gros volumes. Le plan national de l’eau prévoit d’ailleurs une réduction de 10 % des prélèvements d’ici 2030. Au cours de la séance, plusieurs élus se sont exprimés sur le sujet. Entre inquiétude et colère, d'autres saluent les mesures jugées "progressistes".
Entre écologie et économie
Ces évolutions interviennent pour unifier les tarifs sur les deux anciennes zones de l’agglomération, désormais réunies. Elles représentent un compromis entre l’ancienne tarification et la politique nationale de gestion de l’eau. Des chiffres qui font grincer des dents les "gros consommateurs", notamment les agriculteurs.
« Nous devons faire des tarifs progressifs et non dégressifs pour inciter à la réduction de la consommation d’eau. » explique Roland Gobet.
Un tarif progressif
Les nouveaux tarifs, applicables à partir de 2026, introduisent de nouvelles tranches de consommation. Pour les particuliers, l’abonnement est maintenu, mais le prix du mètre cube varie désormais selon la consommation, trois nouvelles tranches voient le jour désormais :
de 0 à 121 m³ : 1,40 €/m³
de 121 m³ à 300 m³ : 1,51 €/m³
de 300 m³ et au-delà : 1,62 €/m³.
La tarification conforme aux directives nationales incite chacun à réduire sa consommation. Pour certains élus, ces mesures vont dans le bon sens et méritent même d’aller plus loin. Plusieurs représentants communautaires ont salué les efforts menés pour harmoniser les tarifs. Laurent Johanny, élu à la mairie du Puy, déclare : "Ça fait partie aussi d'une politique incitative de réduction de la consommation d'eau, et ça me semble être nécessaire."
Des inquiétudes chez les agriculteurs
« Ce n’est pas pour le plaisir qu’on consomme de l’eau, c’est pour les besoins de nos bêtes. » Gilles Boyer
Du côté des agriculteurs, l’augmentation fait réagir. Le tarif agricole est composé en deux tranches : les exploitations consommant moins de 300 m³ paieront dorénavant 0,77 €/m³ (contre 1,40 € en 2025), soit près de 50 % de baisse. En revanche, au-delà de 300 m³ consommés, le tarif augmente et s'élève à 0,85 € (0,70 € en 2025).
Gilles Boyer, maire de Vernassal et agriculteur, rappelle alors les besoins en eau incompressibles de son exploitation. Il explique qu'une vache consomme en moyenne 80 litres d’eau par jour et jusqu’à 120 litres lors des fortes chaleurs. « Ce n'est pas pour le plaisir qu'on consomme de l'eau, c'est pour les besoins de nos bêtes. Donc on ne pourra pas baisser », souligne-t-il. Avec ces changements, il estime une augmentation de près de 13 % du montant de sa consommation d'eau pour son exploitation.
" Le monde agricole est assez maltraité pour l'instant sans que nous, élus, on en rajoute." Gilles Boyer
Des craintes qui s'ajoutent
Roland Gobet, vice-président délégué à l'eau et à l'assainissement, évoque également l’importance de la gestion des réseaux fuyards, rappelant qu’ils devront être assumés collectivement et qu'il faudra en assumer le coût « Il faut qu'on en soit conscient, lorsqu'il y aura de la casse, on ne pourra plus aller réparer partout. »
Certains élus expriment toutefois des inquiétudes quant aux effets secondaires possibles. Le maire de Laval-sur-Dolon, Jean-Noël Lapeyre, met notamment en garde contre le risque de multiplication des forages privés et des pompages sauvages, estimant que ces pratiques pourraient fragiliser encore davantage les milieux naturels : « On n'aura pas fini d'avoir des cours d'eau qui seront à sec », prévient-il.
Un constat qui concerne tous les usagers, comme le rappelle Laurent Johanny, "on n'est pas en train de pointer du doigt seulement les agriculteurs, mais bien la consommation d'eau globale." Un avis que partage Jean-Yves Béraud, maire de Sanssac-l’Église, "ceux qui sont les plus consommateurs sont aussi les plus contributeurs, toutes choses égales par ailleurs".
Le débat reste très partagé au sein du conseil communautaire : certains élus redoutent l’impact de la nouvelle tarification sur la pérennité des exploitations, tandis que d’autres défendent une évolution du modèle de gestion de l’eau. Entre préservation de l'eau et contraintes économiques, le sujet ne fait pas l’unanimité dans le conseil.
Vos commentaires
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1 commentaire
Et quand nos élus vont interdire les polluants eternels qu'on retrouve dans l'eau? Le problème, si est quantitatif et aussi qualitatif, et vient aussi de couts de dépollution de plus en plus élevés: PCB, microplastique...
Il faudrait faire payer les industriels à l'origine de ces produits!