Stéphane Bony : "Ce titre récompense le travail de tout un club"

Par Louis Boyer mar 06/06/2023 - 18:00 , Mise à jour le 06/06/2023 à 18:00

Dimanche 4 juin au soir, Issoire était en fête. Après sa défaite l'an dernier en finale du championnat Espoir fédéraux de rugby, Issoire a pris sa revanche cette année, en décrochant le titre, sur la pelouse de Millau face à Lombez-Samatan (22-12).

En revenant de Millau victorieux, les jeunes joueurs de Stéphane Bony, Marc Domont et Thierry Sauvadet ont eu le bonheur d'avoir un comité d'accueil festif dans le centre d'Issoire. Après la fête et la joie, place à un peu d'analyse avec Stéphane Bony.

La fête à Issoire dimanche soir.
La fête à Issoire dimanche soir. Photo par Raphaël Chareun

La fête n'a pas été trop dure ? 

"Si ,mais à mon âge on arrive à se raisonner. Je crois que pour les jeunes, ça a été plus dur (rires), mais nous, à nos âges, on fait des pauses. On avait déjà un super public à Millau, pratiquement 1 000 personnes et l'accueil derrière à Issoire était très sympa. Je ne me rends pas compte dans les autres villes, mais ici, on a un fort soutien du public. Cette ville est très attachée à ce club et le club est très lié à la ville. Les gens supportent l'équipe de Fédérale 1, mais également toutes les autres équipes du club. Sur toute la fin de saison, on a profité d'un engouement exceptionnel. Le stade est toujours plein, c'est bien la preuve qu'il y a un vrai engouement autour du rugby à Issoire. Même lorsque des fêtes sont organisées, il y a une vraie belle dynamique autour du club."

Issoire est passée rapidement du niveau Honneur, à la Fédérale 1. Une croissance fulgurante, ce titre d'espoir prouve qu'il n'y a pas de crise de croissance ? 

"C'est exactement ça. Mais il y a une raison logique. Lorsque le président, Claude Pojolat est arrivé, il a commencé par travailler la base. Il a structuré l'école de rugby, il a fait en sorte de faire jouer les jeunes en cadets et en juniors au meilleur échelon, au niveau national. Il a développé la section sportive au lycée Murat de la ville. Tout ça, et bien d'autres choses, c'est la base. Ce travail a ensuite payé sur la catégorie senior, et le club est monté. Cette base, nous a permis également de bien absorber cette croissance. Et encore aujourd'hui, le président n'oublie pas, c'est toujours une priorité, la formation des jeunes."

L'arrivée à Issoire des champions.
L'arrivée à Issoire des champions. Photo par Raphaël Chareun

Qu'est ce que ces jeunes champions vont apporter au club ? 

"Mon but en Espoir, c'est de former des jeunes qui peuvent alimenter l'équipe première. En Fédérale 1, le niveau est très élevé. L'écart est immense. Mais c'est la stratégie du club, s'appuyer sur sa formation. On n'a pas le budget pour acheter des étrangers à prix d'or ou donner des salaires mirobolants. On essaye de sortir des joueurs pour l'équipe première. De dénicher les jeunes prometteurs dans le sud du Puy-de-Dôme et sur Clermont. Aujourd'hui, quand un joueur n'est pas conservé par l'ASM, son meilleur choix c'est Issoire pour rester dans la région. On leur propose notre projet, notre vision, notre identité de club. Il y a un état d'esprit à Issoire. On ne s'en rend pas compte, mais tous nos joueurs sont soit travailleurs, soit étudiants. Ils arrivent à s'entraîner cinq fois par semaine, plus trois ou quatre séances de musculation. Ils sont humbles, bosseurs et volontaires. J'espère que quelques-uns seront un plus pour les seniors, à l'avenir."

Mais où va s'arrêter l'ascension d'Issoire ? 

"Ce titre ne dit pas forcément beaucoup sur l'avenir. On a le budget qu'on a, il faut encore se structurer, pour pourquoi pas viser le Nationale 2 (la division au-dessus de la Fédérale 1). Ce titre, il vient surtout valider le travail de toutes ces dernières années. Il vient valider le travail de tout un club. Auprès des jeunes, le travail avec les autres clubs de la région, ça vient valider l'investissement des partenaires, des bénévoles, des gens d'Issoire tout simplement. Cela ne permet pas de se projeter sur des choses extravagantes, le président dit "il faut toujours aller plus haut que l'an dernier". Le message que j'essaie de faire passer, c'est que l'équipe Espoirs a le trophée, mais il appartient vraiment à tous les gens qui bossent à l'USI. Il y a des clubs qui manquent de bénévoles, nous on a la chance d'avoir des gens, qui nous mettent dans les meilleures conditions possibles. Je ne veux pas donner les prénoms, je vais en oublier, il y en a tellement, ceux qui tiennent la buvette, qui organisent nos déplacements, qui sont juste là.... Je veux juste conclure par une chose. C'est moi qui ai la chance de répondre aux interviews, mais Thierry Sauvadet et Marc Domont qui sont à mes côtés toute l'année ne doivent pas être oubliés."

Les entraîneurs des Espoirs avec Christophe Rodier, coache de la première, un club soudé.
Les entraîneurs des Espoirs avec Christophe Rodier, coache de la première, un club soudé.

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