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Service médical de la CPAM : « C'est tout notre système de santé qui est menacé »
Alors que la direction de la caisse nationale d'assurance maladie rencontre, ce 3 octobre, les organisations syndicales de la filière, le service du contrôle médical de l'assurance maladie du Puy est en grève. Pour cause, un projet de « transformation » qui menace le service tout entier.
Ce jeudi 3 octobre, le projet de transformation du service du contrôle médical de l'assurance maladie a été présenté aux organisations syndicales par la direction de la Caisse nationale d'assurance maladie. Un rendez-vous qui a fait réagir les personnels et les a pousser à faire grève ce jour, et à manifester.
C'était notamment le cas en fin de matinée au Puy-en-Velay. Réunie au 10 de l'avenue André Soulier, devant le bâtiment de la CPAM et de la Caf, une quinzaine de médecins, infirmières, techniciens et personnels administratifs brandissaient des pancartes de contestation.
« Pour une gestion médicale et non comptable des assurés. » « Maintien de l'indépendance du service médical. » « Non à la suppression du service médical. »
« Les assurés doivent craindre cette suppression de service »
En bref, le service médical de l'assurance maladie a pour rôles de donner des avis concernant les arrêts maladie, les maladies professionnelles, les accidents de travail, les affection de longue durée, les invalidités, les retraites pour inaptitude. Pour cela, ce sont au total 7 200 salariés qui sont mobilisés au quotidien, dont 21 au Puy-en-Velay.
Leurs avis médicaux, rendus en toute indépendance, doivent déterminer la justesse des ordonnances des médecins généralistes, et sont imposés à la caisse d'assurance maladie pour le paiement des prestations.
Si le service est supprimé, les postes ne devraient pas l'être, pour l'instant. Mais les manifestants (en majorité des femmes), mettent en garde : « Les assurés doivent craindre cette suppression de service. Cela pourrait signifier la fin de notre indépendance, et surtout la fin d'un traitement personnalisé de chaque dossier. »
Ils poursuivent : « Aujourd'hui notre employeur est la Région Aura. Si, demain, il s'agit du directeur de la CPAM par exemple, quelles garanties avons-nous qu'il ne nous sera pas imposé un certain nombre de refus, pour tenter de limiter les dépenses ? »
« C'est tout notre système de santé qui est menacé »
Pour les personnels rassemblés ce jour devant la presse, cette suppression de service impliquerait donc de graves conséquences, pour les assurés comme pour l'ensemble du système de santé français.
En effet, ils craignent « un glissement vers une logique comptable ainsi qu'une menace sur le secret médical. »
Dans un communiqué adressé à la presse, ils évoquent une prise de parole de Pierre Pribile, datant du 9 septembre dernier, rapportée par nos confrères des Echos : « Les déclarations du directeur général de l'assurance maladie (depuis avril 2024, Ndlr) disant réfléchir à un nouveau système d'indemnisation des arrêts de travail augurent-elles d'une réforme des arrêts de travail au bénéfice de contrôles réalisés par les employeurs et leurs assurances ? »
Pour l'heure, ils attendent toujours l'officialisation de ce plan, dont ils ont toujours très peu d'informations, mais qui a été présenté ce jour aux organisations syndicales. Entre sidération et angoisse, les salariés du Puy se disent prêts à se mobiliser à nouveau « pour montrer notre mécontentement, même si cela n'aura surement pas grand effet ».
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