Rugby : les clubs de Haute-Loire repoussent la reprise immédiate annoncée par la Fédé

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:05

La Fédération française de rugby (FFR) avait été l’une des premières à décider de la fin anticipée des championnats amateurs. Elle a, semble-t-il, voulu être aussi l'une des premières à tenter de relancer la machine. La direction sportive de la FFR a créé un programme de reprise progressive du rugby afin que tout le monde puisse pratiquer en toute sécurité « en évitant les risques d’exposition au virus et en privilégiant les mesures de protection collective pour tous les licenciés à partir de 5 ans ». Pour cela, un protocole assez précis a été mis au point et il a reçu l’agrément du ministère des sports. Les clubs peuvent donc lancer son application dès sa publication.

----Un protocole en 6 étapes progressives
Le protocole prévoit six phases de reprise : parcours individuels sans ballon, parcours individuels avec ballon, situations avec passes, situations avec jeu à toucher, situations avec contact, matchs amicaux. La première phase a démarré lundi 18 mai ; elle offre donc la possibilité de reprendre l'entraînement avec des parcours individuels sans ballon. Les séances ne doivent pas durer plus de 45 minutes, à moins de 80 de la fréquence cardiaque maximale pour ne prendre aucun risque. Avant de chausser les crampons, les joueurs devront s'assurer qu'ils ne présentent pas de symptômes du coronavirus.-----Mais en réalité, ces protocoles sont difficiles à mettre en oeuvre dans des clubs fonctionnant essentiellement autour du bénévolat. On peut observer immédiatement en termes de contraintes, l’interdiction d’accéder aux terrains d'entraînement pour la plupart des clubs en Haute-Loire ou encore par la limite stricte de neuf joueurs et un entraineur pouvant participer aux entrainements, ce qui amenerait à multiplier les séances pour faire participer tous les joueurs de différentes catégories d'un club. A Brioude, ils sont 60 à 65 joueurs sous licence.

Pour Laurent Mansot (SC Brioude), “il faut savoir rester sage”
C’est le sens des remarques apportées par Laurent Mansot, le président du rugby club de Brioude quand il déclare : “Il est vrai que l’annonce de la fin du championat a été particulièrement brutale et que les dynamiques en cours ont été rompues d’un coup. Il n’en reste pas moins que pour nous, reprendre dès à présent n’a pas vraiment de sens. Au contraire, je dirais qu’on va plus prendre de temps pour bien préparer la reprise de septembre, sans se précipiter. Il y a beaucoup trop d’incertitudes encore pour risquer d'exposer les joueurs et les entraineurs. Pour nous, c’est la santé avant tout. On va attendre de voir où on en sera en juin. Nous avions de toute façon pris la décision d’arrêter les écoles de rugby jusqu’en septembre et on va réfléchir à des programmes de remises en cannes au milieu de l’été si c’est possible et si nous avons un accès aux terrains, ce qui n’est pas encore le cas à Brioude”.

----Un "Covid Manager" par club
Tous les éléments concrets des phases sont supervisés dans chaque club par un "Covid Manager", un bénévole pas forcément médecin. "Les Covid Managers dans les clubs ont d'abord pour mission d'organiser les plannings d'arrivée des groupes, explique Didier Retière, le directeur technique national. On n'a droit qu'à dix personnes, y compris l'entraîneur. Pour un club qui a plusieurs dizaines de licenciés, il va falloir s'organiser."-----Au comité départemental de rugby, "il est encore trop tôt pour définir un calendrier de reprise !"
C’est aussi l’avis de Christophe Urbain Trouvé, le président du Comité Départemental de rugby de la Haute-Loire que nous avions contacté au moment de l’arrêt des championnats et qui, dès le premier jour, avait évoqué le rugby au toucher qui permet de jouer en limitant les contacts. Aujourd'hui, son discours a évolué. Il n'envisage pas non plus une reprise rapide et pense d’abord à la sécurité et à la santé des joueurs et des encadrants.
Le responsable départemental pense aussi aux impératifs d'organisation, de formation et de coûts induits comme celui par exemple de la nomination d’un Covid Manager. Le Comité Départemental en a déjà nommé un. “Même si je suis heureux de la possibilité de reprendre notre sport, il me semble important de ne pas aller trop vite. Avant de se retrouver sur les terrains, de nombreuses contraintes doivent être mises en place. Pour n'en citer que quelques-unes :
La mise en place d'un Covid Manager pour la Ligue régionale, le Comité départemental et pour chaque club [pour la Ligue et le CD 43, la désignation vient de se faire, Ndlr]. Il sera possible dans un second temps uniquement lorsque les clubs auront l'autorisation de leur mairie d’accéder aux terrains. Ainsi il faut retenir du protocole que dans les premières phases l'accès aux vestiaires est interdit.
Une charte va certainement être mise en places par les trois entités [Ligue, Comité départemental et clubs] avec des obligations d'encadrement - 1 pour 5 ou 10 selon la catégorie - mais aussi de traçabilité afin de pouvoir isoler si besoin un groupe. Et donc tout cela avant même de pouvoir faire les premiers pas sur le terrain !
La sécurité de nos licenciés et de leur famille est une priorité. Il y a donc de trop nombreuses inconnues avant de définir un calendrier de reprise.”

Les autres clubs de Haute-Loire n’ont pas encore réagi officiellement à ce protocole. Cela tendrait à prouver que pour eux aussi, il arrive de façon un peu prématuré même si, dans notre département, les cas de Covid-19 recensés ont été peu nombreux. La spécificité du sport rugby avec ses contacts, les mêlées et le jeu en mouvement rend, en effet, risqué pour les responsables bénévoles une reprise prématurée des entrainements.

Finalement, seuls les clubs pro ou semi-pro se réjouissent de l’annonce de ce protocole qui semble en effet plus adressé à ces organisations de type entreprises qui, comme tout le reste de l’économie, a besoin de visibilité au moment du mercato d’entre saisons.

T.C.

Du côté du Puy-en-Velay, c'est l’annonce de la nouvelle poule qui est au centre des préoccupations. Les déplacements lointains vers la zone Occitanie* ne passent pas car elle engagerait des dépenses que le club ne peut assumer dans une période où les rentrées financières risquent de se faire plus rares du fait du choc économique à venir et dont parlait déjà le président Gérard Roméas le 27 mars.
* La poule 7 de fédérale 3 est ainsi constituée pour le moment :
CO LE PUY RUGBY
ENTENTE VENDRES LESPIGNAN SAUVIAN XV
RC ROMANAIS PEAGEOIS
RC ST AFFRICAIN
RC TEILLOIS
RC UZETIEN
RUGBY CLUB CEVENOL
RUGBY CLUB JACOU MONTPELLIER NORD
RUGBY CLUB PALAVAS LES GENETS
SC PRIVADOIS RUGBY
SERVIAN BOUJAN RUGBY
STADE PISCENOIS

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