Quand les cyclistes en ont ras les boyaux (de vélo)

"Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins... à bicyclette. Nous étions quelques bons copains, y'avait Fernand, y'avait Firmin, y' avait Francis et Sébastien... et puis Paulette". Dur de pousser la paisible chansonnette d'Yves Montand (1968), à vélo sur les routes du bassin ponot, sans sentir dans son dos le souffle du trépas, expiré par les milliers de voitures et camions évoluant tout autour. 

La Puycyclette, principale association des usagers de la bicyclette au quotidien, se félicite du ralliement des cyclistes toujours plus dense en son sein : "513 participations pour la seule ville du Puy-en-Velay, cinq communes du cœur d’agglomération qualifiées : la mobilisation citoyenne n’a jamais été aussi forte !", partage-t-elle, enjouée.

Mais elle révèle également le manque flagrant de volonté politique pour donner un peu place au vélo sur les routes altiligériennes. "Les résultats sont accablants : les habitants disent haut et fort que leurs communes restent hostiles au vélo, malgré des années de communication et de promesses politiques non suivies d’effets".

Une participation record, un désaveu cinglant

De 163 contributions en 2021 à 513 en 2025 au Puy, la progression est spectaculaire. Aucune commune de l’agglomération n’était qualifiée en 2021 (30 réponses minimales nécessaires), elles sont cinq en 2025 à savoir Aiguilhe, Brives-Charensac, Chadrac, Espaly-Saint-Marcel et Vals-près-le-Puy.

Cette hausse traduit l’intérêt croissant des citoyens pour les mobilités actives. "Mais les notes attribuées, elles, sont catastrophiques", indique l'association.

Quand la "com" et la réalité font deux

En ce sens, la Puycyclette souligne : "La municipalité du Puy aime se présenter comme attentive aux cyclistes et à la transition écologique. En 2021, l’agglomération a même adopté un schéma directeur vélo visant un objectif de 8 % de part modale… en 2025 ! Un objectif totalement déconnecté de la réalité !"

Elle liste alors quelques-unes des ornières techniques et administratives qui ponctuent les villes. Par exemple, elle dénonce les totems de signalisation de la zone de rencontre du centre-ville toujours pas installés après deux ans. Ou encore les arceaux à vélo et panneaux M12 obtenus uniquement après un bras de fer avec la collectivité.

D'après elle, les refus répétés de créer la moindre piste cyclable sont systématiques. "Et quid de la piste cyclable provisoire promise avenue Clément Charbonnier ?", demande-t-elle. 

"Résultat : la note du Puy stagne dans le bas du classement, passant de G (2021) à F (2025), malgré le matraquage de communication". La Puycyclette

Pas brillant pour les autres communes

Espaly, Aiguilhe et Vals récoltent toutes la note de F, avec quelques rares initiatives isolées comme la zone 30 à Aiguilhe et la piste provisoire à Vals.

"Chadrac fait figure de cas d’école : une pluie de contributions, mais pour dénoncer à l’unanimité les aménagements ratés du plateau. La commune refuse même de rencontrer notre association", se désole la Puycyclette. Les conséquences de cette inaction sont sans équivoque. La cité chadracoise obtient la méchante note G.

Cocorico pour Brives-Charensac qui obtient, tout de même, la meilleure note de l’agglo avec un D. "Mais sans raison claire, nuance l'asso. Les aménagements cyclables restent inexistants et les points noirs bien connus n’ont reçu aucune solution".

L’un des rôles stratégiques du "baromètre vélo" est de cartographier les zones dangereuses pour les personnes circulant à vélo et les piétons. En 2025, les mêmes dangers qu’en 2021 demeurent, d'après la Puycyclette. 

Les municipales 2026 très attendues sur le sujet

La Puycyclette l'affirme : "Les habitants de l’agglomération se sont exprimés massivement !"

Elle poursuit : "Leur message est limpide : ils veulent des conditions sûres, continues et dignes pour se déplacer à vélo. Les collectivités locales ont jusqu’ici opposé communication, bricolages et promesses intenables. Le temps presse : à la veille des municipales de 2026, la balle est désormais dans leur camp".

Au niveau national, 334 000 réponses ont rempli le "baromètre vélo". Aussi, l’édition 2025 de cette enquête "confirme l’ampleur d’une demande citoyenne forte pour des villes, bourgs et villages plus sûrs et plus accessibles à vélo", lance l'association ponote. 

Au fait... c'est quoi ce "baromètre vélo" ?

Créé en 2017 par la FUB, le Baromètre vélo est aujourd’hui la plus grande enquête citoyenne au monde sur le ressenti des habitants concernant les conditions de circulation à vélo. Chaque contribution reflète l’expérience des cyclistes et les attentes de celles et ceux qui aimeraient pouvoir se déplacer à vélo si les conditions le permettaient.

L’édition 2025 marque un tournant avec 334 000 participations (+21 % par rapport à 2021), dont près de 31 000 non-cyclistes. Plus d’une commune française sur trois a été évaluée. Les résultats reposent sur une méthodologie scientifique et sont mis à disposition en open data sur ce SITE.

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