PFAS : le poison invisible du quotidien

Par FGi , Mise à jour le 03/06/2025 à 06:00

PFAS, derrière cet acronyme se cachent des composés chimiques omniprésents dans notre quotidien, dont les effets préoccupent de plus en plus les scientifiques et les autorités sanitaires. Quid de la Haute-Loire ? 

L’industrialisation et les progrès de la chimie ont permis la création de milliers de substances synthétiques, absentes dans la nature. Si certaines ont marqué des avancées majeures, d’autres se révèlent aujourd’hui dangereuses pour la santé humaine et l’environnement. Est-ce là le revers de la modernité ?

Comment reconnaître une poêle sans Teflon ?

Ce n’est pas toujours facile de repérer la présence de PFAS. La première indication est la mention « sans PTFE ou PFAO et PFAS ». Les poêles en céramique naturelle n’en contiennent pas, de même que celles en inox, fonte ou acier inoxydable. Les mentions « easy-clean » ou « non-stick » doivent vous alerter. Les fabricants qui n’utilisent pas de PFAS dans leurs compositions le mettent en avant, car c’est un bon argument marketing.

Les PFAS à toutes épreuves

Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, regroupent plus de 4 000 composés chimiques utilisés depuis les années 1940.
Ils se trouvent dans le célèbre revêtement en Teflon que l’on retrouve dans les poêles antiadhésives qui a remporté un franc succès auprès des foyers, ainsi que dans les emballages alimentaires, les vêtements imperméables, les cosmétiques, les mousses anti-incendie, etc.

Les études récentes révèlent que ces effets sont néfastes pour la faune et la flore, mais aussi sur notre santé, pour ne rien arranger, ils sont extrêmement résistants.

Une réponse régionale face à l’urgence

Sous l’autorité de la préfète Fabienne Buccio, la région Auvergne-Rhône-Alpes a engagé une action interministérielle pour faire face à cette pollution. Depuis 2022, l’État a lancé une campagne de contrôle d’envergure : 150 établissements ont été inspectés pour leurs rejets de PFAS dans l’eau, sur un total de 560 sites industriels concernés. Les 40 plus gros pollueurs devront mettre en place des plans d’actions obligatoires dès 2025.

« La priorité réside dans la réduction de la pollution à la source. »

Une surveillance renforcée

Pour cette année 2025, le dispositif s’étoffe, la région a fixé désormais quatre priorités pour renforcer la lutte contre les PFAS :

- Réduire les émissions à la source, notamment via une régulation renforcée des 40 principaux émetteurs.
- Assurer une eau potable conforme, en généralisant la surveillance des PFAS dans l’eau distribuée.
- Mieux contrôler l’alimentation, avec près de 80 nouveaux prélèvements sur les denrées animales et végétales.
- Améliorer les connaissances, en explorant notamment l’exposition des travailleurs et l’analyse des sédiments.

« La totalité des ressources utilisées pour la production d’eau potable sur l’ensemble du territoire altiligérien va être progressivement analysée. Pour information, la recherche de PFAS est intégrée dans les contrôles sanitaires depuis le 1er mars 2025. Depuis cette date, 27 ressources d’eau potable ont été analysées »

Des études sont actuellement en cours dans des zones sensibles de la Région, dans le Rhône « des zones font l'objet d'investigations plus poussées comme la plateforme d'Oullins Pierre-Bénite » ainsi que « le secteur de Rumilly en Haute-Savoie, et Valence dans la Drôme », nous confie le Préfecture du Rhône

La Haute-Loire, totalement saine, d'après l'ARS

Suite à nos demandes, L’ARS de la Haute-Loire apporte des précisions concernant le département « La totalité des ressources utilisées pour la production d’eau potable sur l’ensemble du territoire altiligérien va être progressivement analysée. Pour information, la recherche de PFAS est intégrée dans les contrôles sanitaires depuis le 1er mars 2025. Depuis cette date, 27 ressources d’eau potable ont été analysées. »

Avant de conclure « aucune situation de non-conformité concernant les PFAS a été mise en évidence dans l’eau destinée à la consommation humaine en Haute-Loire à ce jour. »

À partir de fin 2025, une nouvelle campagne de surveillance visera une soixantaine de sites industriels potentiellement émetteurs, dont des cimenteries, fonderies et incinérateurs. L'objectif : évaluer la présence de PFAS dans l'air ambiant.

Un scandale longtemps étouffé

Créés dans les années 1940 par la société 3M, les effets nocifs des PFAS ont été dissimulés pendant des décennies. Dès les années 1960, des employés de 3M et de l’entreprise DuPont manifestaient des troubles de santé liés à ces substances.

Pourtant, ces risques ont été minimisés, voire volontairement cachés. Ce n’est qu’au début des années 2000 que des documents internes révélés ont mis en lumière l’ampleur du problème.

Le combat judiciaire mené par l’avocat américain Robert Bilott contre Dupont a marqué un tournant historique. Cette affaire a été portée à l’écran dans le film Dark Waters sorti en 2019.

Des effets avérés sur la santé

Les recherches accumulées dressent des conséquences sanitaires comme des perturbations hormonales (thyroïde, œstrogènes), impactant la croissance et le développement des enfants.

Des risques accrus pour la grossesse et le développement fœtal., l’affaiblissement du système immunitaire, notamment chez les enfants, des problèmes cardiovasculaires et métaboliques, comme une hausse du cholestérol ou un risque accru d’hypertension artérielle. Un lien potentiel avec le diabète de type 2 est à l’étude ainsi que provoque des potentiels cancers notamment des reins et des testicules.

La contamination des PFAS s’étend largement à notre environnement touchant à la fois l’alimentation et l’eau potable. Les alertes concernant des œufs de poules potentiellement contaminés et le scandale enfin affiché autour de l’usage de filtres interdits par Nestlé Waters soulignent l’ampleur et la gravité de la situation.

 

 

 

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