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Malgré l'opposition des élus et du préfet, Free maintient son projet d'antenne 4G à Lavalette

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

"Nous avons appris hier soir [mardi 25 août 2020, Ndlr] que Free campait sur ses positions”, relate Céline Chappuis, membre du collectif des riverains de Montjuvin, après une réunion entre le Conseil départemental et la société Free, ce mardi, à l’Hôtel du Département au Puy-en-Velay. Free maintient donc son projet d’implantation d’une antenne relais 3G et 4G mobile sur la rive Nord du lac de Lavalette à Montjuvin. Un pylône de 36m surmonté d’un paratonnerre de 4m et entouré d’un grillage haut de 2m. De quoi défigurer, selon le collectif, le site touristique et dévaluer la valeur de l’immobilier, sans compter les éventuelles atteintes à la santé des riverains (une quinzaine de maisons sont situées à 300m du lieu choisi).

Pas contre une antenne, mais ailleurs
Pour installer cette antenne, Free n’a pas besoin de déposer de demande de permis de construire, ni d’autorisation préfectorale, d’après le collectif. Il suffit d’une demande préalable qui est considérée comme acceptée tacitement au bout d’un mois. Cette demande a donc été tacitement accordée le 24 juin dernier. Depuis, le conseil municipal a changé de majorité.
Après une réunion en mairie le 30 juin, le conseil municipal a voté à l’unanimité contre le lieu d’implantation le 7 juillet. “Nous ne sommes pas contre le principe d’une antenne, précise Céline Chappuis au nom du collectif, c’est le lieu qui n’est pas adapté.” Le collectif, lui, propose une installation soit sur le site initialement prévu à Chenereilles sur la rive Sud du lac, soit sur l’antenne existante de Bouygues et SFR à Utiac à laquelle se raccorderaient alors Free et Orange, bien que le collectif soit conscient de la faiblesse du réseau actuel par endroits.

Laurent Wauquiez doit rencontrer les riverains
Les arguments du collectif ont, en tout cas, convaincu les habitants et les élus. Une pétition, partie du hameau de Montjuvin et ensuite élargie à la commune de Lapte, a recueilli 170 signatures. “95% des personnes interrogées ont signé”, appuie Céline Chappuis. Côté élus, après la municipalité laptoise, c’est le Conseil départemental qui a apporté son soutien au collectif à la mi-juillet suite aux sollicitations de la mairie. Par la suite, le préfet a également écrit à Free en argumentant en faveur des riverains.
Depuis trois semaines, la députée de la circonscription, Isabelle Valentin (LR), a pris fait et cause pour les riverains. “On est en contact avec elle tous les deux jours, c’est une chance, se réjouit Céline Chappuis, et on a eu Laurent Wauquiez [président de Région, Ndlr] au téléphone il y a deux jours ; nous n'avons pas encore sa position officielle.

“Hallucinant” qu’une entreprise impose sa volonté aux élus et à l’Etat
Avant la réunion de ce mardi au Conseil départemental, le collectif disait espérer une concertation malgré des courriers “hallucinants” de la part de Free refusant toute concession. Maintenant que l’opérateur reste inflexible, le collectif se dit prêt à tout envisager. La poignée de membres actifs du collectif doit rencontrer le maire Yohann Fanget ce jeudi. Une bataille judiciaire pourrait être engagée car “c’est hallucinant qu’une entreprise ait les pleins pouvoirs sur un territoire malgré l’opposition de ses élus et même du préfet”, s’indigne le collectif. 
Les travaux d'installation du pylône sont prévus en septembre.

Annabel Walker

> Lire notre article précédent : Lapte : L'antenne de la discorde (06/07/2020)

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