Malaise dans la santé : au tour des 'petites mains du chirurgien' de débrayer

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:59

Nom de code : IBODE, pour infirmières de bloc opératoire diplômées d’État. Après l'équipe paramédicale du service des urgences du CHER (centre hospitalier Emile Roux) du Puy-en-Velay qui avait rejoint le mouvement de grève nationale illimitée le lundi 17 juin 2019, un mouvement auquel se sont ralliés les agents du Samu le 9 septembre dernier, sans oublier la convergence de tout l'hôpital du Puy et des pompiers le 26 septembre dernier, c'est donc au tour des infirmières de bloc opératoire diplômées d’État d'interpeller sur leur situation dans le cadre d'une journée nationale.
Ce lundi matin, elles ont observé un débrayage de 8h à 10h à l’hôpital Emile Roux du Puy. Un débrayage qui s’inscrit dans dans la continuité du mouvement de grève reconductible et qui ne nécessite donc pas de préavis.

"Notre spécificité est mal connue, et mal reconnue"
On recense une grosse vingtaine d'IBODE à l'hôpital Emile Roux, plus toutes celles qui font fonction sans avoir les 18 mois de formation supplémentaires et les 49 heures de formation pour les actes exclusifs (en plus des trois ans pour le diplôme d'infirmier). 
Elles ont des revendications d'un point de vue salariale mais aussi de reconnaissance de leurs qualifications (au niveau Master) et compétences, une demande martelée "depuis dix ans", sans oublier "les difficultés du quotidien, avec des heures supplémentaires à foison, comme l'ensemble des agents de l'hôpital aujourd'hui", précise Amandine Rabeyrin de la CGT Emile Roux.
"On s'excuse pour les patients qui ne seront pas opérés aujourd'hui", souligne Isabelle Valentin, IBODE depuis 2012, "on sait qu'on a quand même une opinion publique assez favorable par rapport à notre métier mais notre spécificité est mal connue, et mal reconnue".

Parmi la vingtaine de manifestantes, nous avons rencontré Anne Mialon-Chanal. Elle explique son métier et les raisons de sa colère. 

(Cliquer sur "Listen in browser" pour une écoute sur smartphone ou tablette)

"C'est aussi pour les patients qu'on se bat aujourd'hui"
"Le combat des personnels soignant est aussi pour les usagers même si on a conscience qu'aujourd'hui, ça va générer une certaine contrainte pour ceux qui avaient prévu d'être opérés", reconnaît Amandine Rabeyrin. Les opérations programmées seront donc reportées et il n'y a que les urgences qui vont pouvoir se faire ce lundi.
"Ce n'est pas pour pénaliser le patient mais c'est pour qu'on ait dans l'avenir un système de santé performant et c'est aussi pour eux qu'on se bat aujourd'hui", conclut la représentante syndicale CGT.

Maxime Pitavy

Leurs revendications :
"L’application pleine et entière de notre Décret d’Actes Exclusifs (Décret 2015-74 du 27 janvier 2015), preuve de la compétence et de l’expertise des IBODE dans la pratique de la suture et dans la réalisation de l’immobilisation de la fracture.
La reprise de la réingénierie de notre formation entamée il y a 10 ans avec une homogénéisation de la prise en charge de la formation d’IBODE.
Une revalorisation salariale (augmentation du point d’indice, prime spécifique pour la reconnaissance de la responsabilité particulière et de la haute technicité de notre profession majorée par nos actes exclusifs).
Un véritable plan de formation (Ecole d’IBODE ou VAE) des IDE en fonction dans les blocs opératoires.
Une reconnaissance de la pénibilité de notre profession.
Amélioration des conditions de travail.
Arrêt des heures supplémentaires.
La titularisation des agents contractuels.
Une visibilité sur notre temps de travail avec un décompte juste et en temps réel."

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire