Maladies sexuellement transmissibles : grande campagne de dépistage

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:01

L’Inserm (institut national de la santé et de la recherche médicale) estime qu’en France, environ 173 000 personnes vivent avec le VIH (ndlr : Virus de l'immunodéficience humaine, responsable du sida), dont 24 000 méconnaissent leur infection. 30% des personnes ont été diagnostiquées en 2017 à un stade avancé de l’infection à VIH , trop tardivement.
Le dépistage doit donc être encore intensifié, notamment auprès des publics les plus vulnérables et une campagne de dépistage lancée par l'ARS (agence régionale de santé) Auvergne Rhône-Alpes débute dans la région.

En Haute-Loire comme en France, certaines MST ont triplé
Zoomdici tirait déjà la sonnette d'alarme cet été car selon les dernières enquêtes, le nombre d'infections a considérablement augmenté en France avec, pour l'infection à chlamydia ou à gonocoque par exemple, une multiplication par trois des taux de diagnostics par rapport à la précédente enquête de 2012.
Impossible malgré nos efforts d'obtenir des données chiffrées pour le département de la Haute-Loire car même si les informations sont anonymes, elles n'en demeurent pas moins sensibles et parler de pratique sexuelle est encore très tabou. Elles sont en tout cas dans la lignée des données nationales.

----100 % gratuit
Le dépistage est remboursé à 100 % pour le VIH par l'Assurance Maladie et en partie pour les hépatites virales et la syphilis, s'il est réalisé en laboratoire sur prescription médicale. Ces dépistages peuvent aussi être réalisés anonymement et gratuitement dans les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Il faut attendre une semaine pour obtenir un résultat. Pour qu'il soit vraiment fiable, il vaut mieux réaliser un second dépistage six semaines après le rapport sexuel à risque.-----Mieux informer les publics les plus exposés
La campagne de dépistage programmée en Auvergne-Rhône-Alpes du 25 novembre au 8 décembre, vient donc répondre à l’objectif de mieux informer les publics les plus exposés, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes multipartenaires et les usagers de drogues injectables, mais aussi le grand public car tout le monde est concerné, sur la nécessité de réaliser des dépistages précoces et répétés pour les personnes à risques. 
A travers cette campagne, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes souhaite pouvoir toucher des populations particulièrement éloignées des dispositifs de dépistage « classique », en sensibilisant notamment les structures médico-sociales en addictologie (CSAPA/CAARUD) et en développant les interventions auprès des publics précaires via les permanences d’accès aux soins (PASS), les appartements de coordination thérapeutique (ACT), etc.

Au moins un dépistage dans sa vie pour tous
La Haute Autorité de Santé préconise que chaque personne bénéficie au moins une fois au cours de la vie entre 15 et 70 ans d'un dépistage du VIH. Ce dépistage doit par contre être répété pour certaines populations particulièrement à risque : tous les 3 mois chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes multipartenaires, tous les ans chez les usagers de drogues injectables et chez les personnes originaires de zones de forte prévalence de l’infection à VIH, notamment d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes.

Où et quand se faire dépister ?
Vous retrouvez tout le détail des permanences proposées à Brioude, au Chambon-sur-Lignon, à Monistrol-sur-Loire, au Puy-en-Velay et à Sainte-Florine.
Pour une meilleure lisibilité consultez le document en PDF.

Des publics ou des pratiques à risque ? 
Comme l'évoquait le docteur Laly, que nous avions rencontré cet été, ces infections sont parfois asymptomatiques, ce qui signifie que l'on ne présente aucun symptôme de l'infection contractée. Un danger supplémenaire car ces infections peuvent "faire le nid d'autres MST".
Même si les actions de prévention se multiplient chez les plus jeunes, notamment en milieu scolaire, beaucoup pensent encore, par exemple, qu'il n'est pas possible de contracter une MST dans un rapport bouche-sexe. Si le fait de multiplier les partenaires accroît les risques (si les rapports ne sont pas protégés), existe-t-il des publics ou des pratiques à risque ? La réponse du docteur Laly, médecin référent du CeGIDD du Puy-en-Velay.

(Cliquer sur "Listen in browser" pour une écoute sur smartphone ou tablette)

Maxime Pitavy

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