Les marchés alimentaires maintenus sous certaines conditions

mer 18/03/2020 - 12:33 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

----Pourquoi maintenir les marchés ?
Non seulement il s'agit de produits de première nécessité pour les consommateurs mais "les producteurs en ont besoin pour écouler des produits périssables", nous explique la municipalité ponote qui entend ainsi soutenir les exposants face à la concurrence de la grande distribution.
> Voir le communiqué de la La Fédération des marchés de France-----Conformément à l'arrêté du ministère de l'Intérieur du 15 mars 2020, il est indiqué que les marchés doivent pouvoir continuer à se tenir, mais uniquement pour les produits de première nécessité et à condition de respecter un espacement plus important qu'a l'accoutumé entre les étals.

Au Puy-en-Velay, la mairie nous confirme que le prochain marché aura lieu lieu ce samedi 21 mars, mais uniquement pour la partie alimentaire donc pas de bazar le long du Breuil, pas d'animaux vivants non plus comme la volaille. Même chose à Yssingeaux où le marché a lieu le jeudi. "Et si des forains de produits non alimentaires se présentent,ils seront renvoyés, prévient Jean-Luc Granger, directeur de cabinet du maire d'Yssingeaux, mais il ne devrait pas y en avoir".

Dans ces deux communes, la police municipale a transmis les instructions aux exposants quant aux distances de sécurité. "Chaque exposant agencera son stand de façon à faire respecter les distances de sécurité, explique le service communication de la Ville du Puy-en-Velay, que ce soit avec des obstacles comme des tables ou autres, en tout cas, il y aura un marquage".

Voilà pour les distances de sécurité. Quid de la monnaie ? Contrairement aux commerces fixes, il est rare de pouvoir payer par carte bancaire en mode "sans contact" sur les marchés. Et là, c'est une colle que l'on pose aux services municipaux. "Nous n'avons aucune directive là-dessus", reconnaît Jean-Luc Granger qui est bien conscient que "déjà en temps normal, on sait que la monnaie véhicule toutes sortes de saletés et puis sur les marchés on touche la marchandise aussi", avant de constater qu'il est difficle de tout aseptiser. En tout cas, les forains doivent utiliser des gants, assure-t-il. Et de relativiser en distanciant les images télévisées des marchés parisiens "où les gens sont les uns sur les autres" avec les marchés de villes de tailles plus modestes. "Il faudra que les gens se disciplinent", exhorte-t-il.

----La Fédération des marchés de France a attiré l’attention du ministre de l'économie sur la possible flambée des prix des produits frais qui pourrait être générée par les difficultés liées à l’état d’urgence.  Bruno Lemaire va saisir la DGCCRF afin de surveiller les prix et s’il le faut, comme pour les gels, il prendra des mesures coercitives.-----Du côté des exposants, certains se sont-ils désistés d'eux-mêmes ? Aucun à Yssingeaux à ce qu'il ressort de la réunion de coordination quotidienne de début d'après-midi. Dans la cité des cinq coqs, ce jeudi, ce sera le premier marché depuis la mise en place des mesures anti Covid-19. Au Puy, après un marché à l'affluence identique à l'habitude samedi dernier, la municipalité réfléchit encore. Elle pourrait décider de déplacer le marché sur un autre site pour éviter, notamment, les goulots d'étranglement (au coin de la bibliothèque par exemple). 
Ce jeudi matin, la décision a finalement été prise d'annuler le marché du Puy pour toute la période de confinement.

Annabel Walker

> Retour sur le marché du Puy de samedi dernier

Samedi dernier, nous avions pris le pouls du marché de la place du Plot au Puy-en-Velay, alors que seuls les rassemblements de 100 personnes venaient d'être interdits la veille (hors commerces et marchés alimentaires, entre autres). Un marché du samedi normal, en apparence...
Le marché du samedi a connu une affluence entre normale et plus importante, selon les points de vue et les personnes intérrogées ce samedi 14 mars 2020, 1er jour suivant la décision de limiter les rassemblements à moins de 100 personnes., mais avant le confinement total qui a pris effet ce mardi à midi.

Les terrasses des cafés sont pleines, on y cherche de la place du regard.  Les gens qui se reconnaissent se saluent d’un hochement de tête ou d’une tape sur l’épaule, quelques uns « checkent » du coude.
« On ne se fait pas la bise… » entend-on ici et là.
Un vendeur commente avec une cliente  « Il y a eu beaucoup de monde en début de marché puis un gros trou et là ça repart », confie le vendeur de viande.
De toute évidence, le coronavirus est dans toutes les têtes et aussi de toutes les conversations.
« Tu sais, C…, celle qui fait aussi de l’humanitaire, elle a reçu un mail pour l’informer qu’elle pourrait être appelée pour renforcer les rangs de l’hôpital si besoin était et qu’il fallait qu’elle prenne des dispositions ; Tu te rends compte, elle devrait abandonner son cabinet. Si c’était juste  pour le week-end encore … », confie celle-ci à une rencontre sur le boulevard.

Le marché, quant à lui, connait une affluence importante et il faut faire la queue pour passer le goulet d’étranglement entre le Plot et la place de la bibliothèque. Les chariots sont manifestement remplis un peu plus qu’à l’habitude. C’est en tout cas le cas de celui de Madeleine qui dément, puis finit par reconnaître que « finalement si, on m’a dit que les rayons du Super U avait été dévalisés hier et que même, il y aurait eu des échanges un peu vifs entre des clients, alors je prévois pour toute la semaine. Si tout le monde se rue sur les marchandises, alors toi qu’est-ce que tu fais ? Tu es bien obligée de prévoir s’il devait y avoir pénurie ».
L’étal de pommes de la vallée du Gier vide à 10h30, jamais vu encore
Tout à côté, le marchand de pommes est en train de remballer « les clients se sont rués sur notre étal, on avait jamais vu ça. Parfois, en fin de marché il n’y a plus rien mais là, il est quoi ? 10h30. J’étais justement en train de faire un tweet sur le avant après ». 20 minutes plus tard, un groupe de musique a pu s’installer sur l’espace désormais libre.

Du coté de la vendeuse de pain qui vient de l’Emblavez, il reste encore de la marchandise mais elle reconnait que « les gens prennent sans doute un peu plus de pain que d’habitude. Pas beaucoup plus mais un pain ou 2 en plus ».
Même constat sur la place du marché couvert où les étals sont souvent vidés plus que d’habitude. Sur celui du Gaec d’Artias, on est en train de ranger une bonne moitié des tables et il y a la queue pour acheter ce qui reste et certains s’impatientent un peu des bavardages de ceux qui cherchent un fond de monnaie pour faire l’appoint.
« Prenez nos cartes de visite, nous livrerons à domicile la semaine prochaine si besoin »
Parmi eux il y a Hélène qui est infirmière à l’hôpital et qui dit « qu’il faut être raisonnable, qu’il n’y a pas de raison de paniquer, même si l'épidémie remet en cause les vacances qu’elle avait programmées pour bientôt
Le revendeur de fromage, lui, crie à l’encan : « Prenez nos cartes de visite, nous livrerons à domicile la semaine prochaine si besoin ».
T.C.

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