Les Manalas : quand le roadtrip devient éco-responsable

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 29/05/2024 à 12:00

À l'heure de la transition écologique, qui tape notamment sur les capots des véhicules thermiques, deux "vanlifers", amoureux de la vie, de la nature, et de l'aventure, (et amoureux tout court), ont décidé de se battre pour un concept : le roadtrip éco-responsable. 

Ils sont de plus en plus sur les routes de France, d'Europe, et du monde... ces mordus de camping-cars, vans et camions aménagés. Ils vadrouillent au rythme de leur précieuse liberté, mais l'empreinte carbone et le jugement des élèves modèles de la mobilité durable planent au dessus de leurs idéaux de vie, et avec eux, la peur de ne plus pouvoir, à terme, continuer la vanlife.

Les Manalas sur les routes de l'éco-responsabilité

Audrey et Steve (et Rico, le chat) en couple depuis 18 ans, et sur les routes depuis 2017, portent l'association Les Manalas EcoVoyageurs (Les Manalas sont des petits bonhommes en alsacien), inspirant une belle communauté de globetrotteurs sur leurs réseaux sociaux.

Ils étaient à Issoire, du 24 au 26 mai derniers, au festival En Van Simone pour parler de leur parcours et surtout pour sensibiliser le public au roadtrip écoresponsable, car cette année 2024, c'est leur objectif, faire un tour de France engagé.
Ils sillonnent alors l'hexagone mettant de côté leurs projets de voyage et même leurs activités professionnelles respectives (freelance), dans l'espoir que leur message soit entendu. 

Ils ont fait l'Europe, l'Asie en sac à dos, puis l'Australie en 4x4 et fourgon, et pour plus de confort, ils ont choisi un camping-car pour la suite de leurs aventures, et notamment pour décider d'y vivre, voilà maintenant trois ans.

"On vit dans notre camping-car Bürstner de 88, petit laboratoire d'une vie plus minimaliste et responsable, malgré son vieil âge, c'est notre sanctuaire."

Et dans ce p'tit labo, les deux acolytes font des expériences, testent des solutions alternatives pour réduire au maximum leur empreinte carbone et abolir l'idée reçue que "quand on roadtrip, on pollue".

Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), un français émet en moyenne 10 tonnes de CO2 par an.  À deux, les amoureux vanlifers ont obtenu un score de 4.9 tonnes, quand l'objectif visé par l'Ademe est de 2 tonnes par personne. 

"Et encore depuis, on a testé plein de nouveautés pour réduire notre impact" sourit la jeune femme. Le couple est donc plutôt économe malgré ce mode de vie largement pointé du doigt.

Et on peut comprendre qu'il le soit, car à l'heure des véhicules électriques, de la mobilité douce, du covoiturage, des transports en commun... les 600 000 camping-cars (homologués) en circulation sur les routes de France ne se font pas que des copains. 

"Quand on fait un roadtrip, on s'arrête dans un lieu qui nous plait, et on reste... longtemps. On rayonne ensuite avec les vélos pour les trajets du quotidien", explique Audrey. 

Les amoureux conseillent également de rouler au pas... pour l'économie de carburant. 

Et d'ailleurs pour s'arrêter "longtemps" quelque part, faut-il encore trouver où se garer... et en avoir le droit.

Le couple aime particulièrement fonctionner avec France Passion, un réseau qui permet aux camping caristes, usagers de fourgons ou vans autonomes (en WC, eau, électricité, déchets) de trouver refuge sur des exploitations agricoles partout en France, contre une adhésion annuelle d'une trentaine d'euros. 

Le Home Sitting, service de garde de maison et d'animaux, ou encore le WWOOFing, accueil dans des fermes en échange de volontariat sont par ailleurs des solutions de stationnement / hébergement, durant les roadtrips. 

Économiser l'eau, l'électricité, le gaz, et réduire les déchets

Et au quotidien, les deux aventuriers ont plus d'un tour dans leur sac à dos pour économiser les ressources, et éviter d'accumuler les déchets. 
"On achète en vrac, on fait cuire plus de quantité qu'on garde ensuite pour plusieurs repas, on garde l'eau bouillie des pâtes pour savonner la vaisselle. On fonctionne avec des toilettes sèches et on n'utilise plus de papier toilette, mais des lingettes lavables". Pas facile au début cette histoire de papier toilette selon Steve, mais une fois lancés... 

que faire de popo

En dehors des toilettes sèches, d'autres équipements innovants existent pour réduire l'impact de son passage, des toilettes à combustion instantanée, ou des systèmes d'évaporation de l'urine.

"Un maximum d'autonomie en électricité" selon Audrey est également essentiel.
L'isolation du véhicule peut être renforcée pour limiter les besoins de chauffage l'hiver, certains camping-caristes optent également pour les panneaux solaires, et presque tous fonctionnent avec des batteries nomades. 

"On voulait repartir, faire la Route de la Soie, mais plutôt que s'enfuir on a décidé de lutter ici, pour qu'on puisse tous continuer de voyager. On verra à la fin de l'année ce qu'il en est, l'idée c'est que d'autres personnes puissent ensuite prendre le relais" Audrey. 

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