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Législatives : Que veulent vraiment les ponots ?
Alors que les élections législatives approchent à grands pas, les candidats des différents partis et différentes circonscriptions spéculent sur les priorités de leurs électeurs, évoquant tantôt la sécurité, tantôt le pouvoir d'achat ou encore les services publics. Mais quelles sont réellement les priorités... de vos priorités ?
À quelques jours du premier tour de ces élections législatives anticipées, nous sommes allés à la rencontre des ponots, de tous ages, de tous horizons sociaux et politiques et de tous genres, pour connaître quelles sont réellement leurs priorités, loin des grands discours politiques et des programmes plus ou moins réalisables des différents candidats.
Le pouvoir d'achat en tête du classement
En tête de nos sondages, le pouvoir d'achat est la plus grande préoccupation des ponots interrogés. Plus de la moitié le placent en première position, alors que tous les autres l'évoquent au moins de manière secondaire.
« Je ne me sens pas du tout en insécurité au Puy. Par contre, on constate tous les jours qu'on paie de plus en plus cher », lance Luiggi, sans trop évoquer de solution. De son côté, John aimerait une revalorisation du Smic, de même que Jade.
Pour Bartolomé, le pouvoir d'achat ne passe qu'en deuxième, mais il pense tout de même s'orienter vers un parti qui « mettrait en place une meilleure répartition des richesses ».
Enfin, Cédric, aborde à son tour la thématique, qui n'est pourtant pas sa priorité : « Il y a des choses à faire en termes de pouvoir d'achat. Ça passera à mon sens par moins de gratuité, et une meilleure répartition des aides par exemple. L'augmentation du Smic n'est pas une solution viable. »
Les propositions des partis en faveur du pouvoir d'achat... (Cliquez sur la croix pour dérouler l'info)
Ensemble : porter le plafond de la prime de partage de la valeur à 10 000 € ; baisser les cotisations pour les bas salaires, au-delà du Smic ; baisser des factures d'électricité de 15 % pour l'hiver prochain ; achat groupé des fournitures scolaires ; maintenir les repas CROUS à 1 € pour les étudiants boursiers.
Les Républicains : Baisser les cotisations sociales sur les salaires pour augmenter les salaires nets ; supprimer les taxes sur l'électricité qui servent à financer le développement de la filière éolienne ; rétablir les allocations familiales pour tous ; miser sur le nucléaire pour réduire le prix de l'électricité.
Nouveau front populaire : Augmenter le Smic à 1 600 € net ; indexer les salaires sur l'inflation ; augmenter les fonctionnaires avec une hausse de 10 % de point d'indice ; bloquer les prix de certains produits alimentaires, de l'énergie et des carburants ; supprimer la taxe de 10 % sur les factures et revenir sur la hausse du prix du gaz.
Rassemblement national : Baisser la TVA sur l'énergie et les carburants ; sortir des règles européennes de fixation des prix de l'électricité ; suspendre la TVA en cas de forte inflation sur des produits de première nécessité ; exonérer de cotisations patronales certaines hausses de salaires.
« Peu importe ce qu'il y aura en face, tout sauf le Rassemblement National. »
Sur la seconde marche du podium, arrive non pas la défense d'une proposition politique, mais plutôt le rejet d'une idéologie, celle des extrêmes, et particulièrement celle du Rassemblement National.
C'est notamment le cas, entre autres, de Marie, John, Sébastien, Yoann et Bartolomé, qui affirme vouloir « faire barrage au RN ». Luiggi, lui, rejette toute forme d'extrémisme, qu'il soit de droite, ou de gauche*.
Depuis le début de campagne, beaucoup de candidats se sont d'ailleurs positionnés contre cette montée de l'extrême droite.
À lire ici :
* à noter que le Conseil d'État a qualifié le Rassemblement national d'extrême droite, mais ne l'a pas fait pour le Nouveau Front Populaire, qu'il ne considère pas extrême.
Un lien assumé entre insécurité et immigration
Enfin, la question de l'insécurité est revenue à plusieurs reprises dans la bouche des ponots interrogés. Alors que certains affirment ne pas du tout la ressentir en Haute-Loire, d'autres la posent comme une de leurs priorités.
C'est particulièrement le cas de Marie, ponote de 50 ans qui considère la sécurité comme une priorité, et exprime ne pas toujours être rassurée.
Cédric, lui aussi place au premier plan la sécurité, mais établit un certain lien entre insécurité et immigration. De même pour Éric, père d'une jeune fille de 18 ans, étudiante à Clermont-Ferrand, qui s'inquiète : « Elle est à la fac, et c'est vrai que je ne suis pas tranquille. » Et d'ajouter « qu'il faut redonner à la France sa priorité dans nos politiques. Avant de se préoccuper de la guerre à l'étranger, on devrait plutôt se préoccuper de balayer devant notre porte ».
Les propositions des partis en faveur de la sécurité et de la justice... (Cliquez sur la croix pour dérouler l'info)
Ensemble : Revoir l'excuse de minorité pour les mineurs délinquants ; renforcer la laïcité dans les services publics ; développer le travail des détenus.
Les Républicains : Ouvrir 200 000 places de prison supplémentaires ; moderniser les équipements de police ; rétablir les peines plancher et réformer la justice des mineurs ; créer une police réactive de proximité.
Nouveau front populaire : Augmenter les moyens de la justice ; rétablir la police de proximité ; supprimer l'inspection générale de la police nationale et l'inspection générale de la gendarmerie nationale ; interdire les LBD et les grenades mutilantes ; mettre en place des récépissés pour les contrôles d'identité.
Rassemblement national : Rétablir la peine de prison à perpétuité, les peines "plancher" et des peines minimales ; supprimer les allocations familiales aux familles de mineurs récidivistes ; instituer une "présomption de légitime défense" pour les policiers et gendarmes impliqués dans des affaires de violence ; refuser l'accès des "postes stratégiques" aux binationaux.
Abstention, vote blanc et non inscription
Enfin, il ne s'agit pas là d'une priorité, mais plutôt d'un constat, malheureusement loin d'être surprenant, du nombre d'abstentionnistes, de personnes souhaitant voter blanc, ou encore de personnes qui ne souhaitent même pas s'inscrire sur les listes électorales.
Les raisons ? La première est la méconnaissance et le désintérêt, particulièrement de certains jeunes, de la politique. Hameza raconte alors : « Je ne m'y connais pas assez pour faire un choix. C'est vrai qu'il faudrait que je fasse l'effort de lire les programmes des différents partis, mais je me dis ça à chaque élection, puis je ne le fais jamais. En revanche, je trouve qu'il est important de voter, parce que c'est un droit pour lequel les gens se battent. Alors, je voterai blanc dimanche prochain. »
Corentin, lui, explique ne pas se sentir représenté. « Il n'y a aucun candidat, aucun programme qui me convient ou qui correspond à mes idées, à mes convictions. Donc, je ne voterai pas. »
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