Michel Chapuis, candidat à la présidence de l'Agglo du Puy-en-Velay
« Le service public est la richesse de ceux qui n’ont rien ou presque »
Une action pour défendre le service public et ses fonctionnaires a eu lieu mardi 6 avril dans toute la France. Au Puy-en-Velay, une intersyndicale composée de la CGT, de FSU et de Solidaires ont dénoncé la destruction de la fonction publique « que le gouvernement s’acharne à accélérer ».
« Aujourd’hui, ce n’est pas « une journée de plus », commence Louise Pommeret du syndicat FSU. Si nous voulons mettre un coup de projecteur sur la fonction publique, c’est bien parce qu’aujourd’hui, plus que jamais peut-être, les services publics apparaissent comme des biens essentiels à la nation ». À ses côtés, son collègue Jean-Pierre Rioufrait, secrétaire FSU Haute-Loire, Pierre Marsein et Daniel Boyer de la CGT 43, et Gildas Moulin et Eric Durupt de Solidaires. Ensemble, ils mettent en exergue le travail de sape qu’exerce « le gouvernement pour démembrer lentement les services publics au profit des entreprises privées ».
« La fonction publique aujourd’hui, c’est l’ensemble des agents et des missions qui font qu’un pays tient debout et qu’une République fait vivre autrement que par les grands discours les valeurs qu’elle affiche au fronton des institutions, notamment l’Égalité et la Fraternité ». Louise Pommeret
« Une hospitalisation deviendra impossible pour les couches sociales les plus basses »
« Le service public est la richesse de ceux qui n’ont rien ou presque, s’exprime Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT 43. Quand on s’attaque à cette entité, on s’attaque par conséquent aux plus pauvres tout en favorisant les plus riches. Cela fait des années que cette casse est organisée par les gouvernements successifs mais la crise du Covid a permis de mettre en évidence la saignée faite à la fonction publique. »
Il ajoute : « Pour l’instant, avec la sécurité sociale, les soins sont gratuits en France, assurés par des soignants, fonctionnaires de l’État. Si nous continuons à calquer les modèles anglo-saxons et privatiser à tout va, une hospitalisation deviendra impossible pour les couches sociales les plus basses ». Sur le sujet, les syndicats demandent depuis des années à ce que 200 équivalents temps plein soient mis en place au Centre Hospitalier Emile-Roux « afin d’y établir un fonctionnement normal pour l’hôpital principal du département ».
« Partant du fait que la France est la cinquième puissance mondiale et imaginer qu’elle soit obligée de faire un tri dans ses malades, faute d’avoir suffisamment de lits dans ses hôpitaux, est à la fois grave et inconcevable ». Pierre Marsein
« Ce qui est mis en place, c’est l’implantation du service privé à la place du public »
Eric Durupt du syndicat Solidaires insiste sur l’inégalité toujours plus prononcée que les suppressions de postes dans la fonction publique va provoquer au sein de la population. « Nous sommes en pleine politique néo-libérale, livre-t-il. Ce qui est mis en place, c’est l’implantation du service privé à la place du public. Et ce sont bien évidemment ceux qui n’ont pas grand-chose qui en subiront pleinement les impacts. Se soigner ou s’éduquer deviendra de plus en plus coûteux à mesure que les services publics disparaîtront. »
Il mentionne quelques constats chiffrés : « Un jeune sur deux est inquiet pour sa santé mental. Un tiers renoncent aux soins. 3,5 millions de personnes sont actuellement en état de précarité énergétique. De quelle façon ces gens-là, déjà dans une situation difficile, pourront accéder aux services de structures privées et donc payantes ? »
« À propos du budget de l’année 2022, le gouvernement ne prévoit aucune création de postes dans la fonction publique. Pourtant, ils sont là pour colmater les inégalités au sein de la population ». Eric Durupt
« Si le pays tient, c’est grâce à la fonction publique et notamment aux femmes »
Louise Pommeret tient à faire un zoom sur la communication du gouvernement concernant l’égalité de traitement Homme/Femme. « Comment expliquer ses choix en matière salariale dans la fonction publique ? AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap), enseignantes, fonctionnaires administratives, territoriales...si le pays tient, c’est grâce à la fonction publique et notamment aux femmes ! 80 % des fonctionnaires de la fonction publique hospitalière sont des femmes. Presque 70 % des personnels de l’Éducation nationale ! 95 % des AESH, dont le salaire de 750 euros mensuels les place pourtant en dessous du seuil de pauvreté. »
Elle termine en ces mots : « L’égalité dans la fonction publique est un outil d’égalité au sein de la société ».
Vos commentaires
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3 commentaires
Quand on voit ce genre de commentaires on se dit que ce pays n'a toujours rien compris à la chance qu'il a d'avoir des services publics.
Avec pour seul but l'intérêt général avant les intérêts privés qui nous conduisent à notre perte.....
L : Des gens comme ça à la tête d'une région ou d'un pays c 'est le fiasco assuré et heureusement qu'il y a le privé pour faire tourner l'économie. Vraiment ces syndicalistes ne sont pas sérieux et si ils se plaignent de leur salaire pourquoi ne cherchent il pas à aller dans le privé pour être mieux payer.
le-service-public-est-la-richesse-de-ceux-qui-nont-rien-ou-presque
Amen !