Le procès de Renaud Meyssonnier ce lundi

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:39

Ils ont marché pour Renaud. Ce dimanche 20 mars 2016, les participants de la 12ème Marche de l'association « Avenir des Gorges de la Loire » ont, chacun, prélevé un verre de l'eau du fleuve, à Gournier. Cette eau a ensuite été reversée sur la végétation du rond-point des Droits de l'homme à Monistrol. Leur message : "La Loire est un fleuve libre, Renaud doit l'être aussi", comme on pouvait le lire sur une banderole.
Renaud Meyssonnier qui vivra, depuis la prison, son procès en appel ce lundi 21 mars, au Népal. Procès repoussé d'une semaine le 13 mars dernier par manque de personnel.
En novembre, le jeune homme de 28 ans a été condamné à un an de prison ferme pour usage de fausse monnaie à son insu, alors qu'il faisait le tour du monde. Ses proches espèrent une réduction de peine pour une libération rapide.
Le jugement ne sera rendu public que dans deux ou trois jours.

Flashback à dimanche 13 mars
Après cinq mois de détention, Renaud Meyssonnier devra encore attendre une semaine. Ce dimanche 13 mars 2016, le jeune Monistrolien emprisonné au Népal a vu son procès en appel reporté à lundi prochain, faute de personnels.

Le calvaire de Renaud Meyssonnier continue. Le jeune homme de 28 ans, emprisonné au Népal depuis 5 mois, a vu son procès en appel reporté au lundi 21 mars, par "manque de personnel".
C'est son père, René Meyssonnier, qui l'a annoncé : Renaud va devoir attendre encore une semaine. Depuis le lieu du procès, ses parents, Nadine et René, ont repris la direction de Katmandou dès ce lundi 14 mars pour aller voir leur fils incarcéré dans la prison de la capitale népalaise. Ils retourneront au tribunal ce lundi 21 mars. Ils y seront accompagnés d'un guide traducteur qui parle Français, Anglais et Népalais. En revanche, Renaud Meyssonnier, lui, n'assiste pas à son procès.

Le moral de Renaud...
"Renaud va globalement plutôt bien, confie Lucien Soyere, secrétaire adjoint du comité de soutien, avec forcément des hauts et des bas, des moments s'impatience... L'hygiène n'est pas top mais il est bien traité. Il reçoit trois visites de ses parents par semaine. Chaque parloir est d'environ 40 minutes." Renaud Meyssonnier a d'ailleurs décrit sa vie en prison dans une lettre à ses amies d'Alleyras où il réside une partie de l'année. 

... Et de ses parents
Quant aux parents, Nadine et René, ils vont "aussi bien ou aussi mal que leur fils, explique Lucien Soyere, cela dépend des jours; il est sûr que le report  du procès donne un coup au moral, sans compter la fatigue." Car il faut environ neuf heures de bus pour relier Butwal, lieu du procès, à Katmandou, où Renaud est incarcéré. Et ce par une route chaotique, une chaleur qui avoisine ou dépasse les 30°C, dans la poussière, quand la route n'est pas fermée plusieurs heures pour cause de travaux.

L'aide diplomatique de la France
Depuis le 1er février, l'ambassadeur de France au Népal a changé. Selon Lucien Soyere, Yves Carmona a très vite été au courant de la situation du jeune Monistrolien et suit le dossier de près. Quant aux deux sénateurs Olivier Cigolloti (Haute-Loire) et Olivier Cadic, représentant les Français établis hors de France, ils "sont également très impliqués et on ne peut que les remercier de leur aide et de leur vigilance", ajoute-t-il.

 
160 spectateurs dimanche à Ste-Sigolène
Depuis la terrible nouvelle tombée le 8 novembre dernier de sa condamnation à un an de prison ferme et à 2260 dollars d'amende pour usage de fausse monnaie, Renaud Meyssonnier a vu naître autour de lui un véritable réseau solidaire. Famille, amis, anonymes... Ils sont nombreux à aider René et Nadine, ses parents, à travers le comité de soutien et l'association qu'ils ont créé. Sur le site internet qu'ils ont ouvert, on peut suivre au jour le jour l'évolution de la situation du jeune monistrolien. Une affaire relayée à travers tout le pays et reprise par les médias nationaux. Mais pas seulement... Divers événements voient le jour dans le but d'aider l'association "Soutenir Renaud au Népal". On peut citer une soirée jeu organisée par l'accueil de loisirs Beauvoir qui s'est déroulée le 2 mars dernier, ou encore la pièce "Ouilla Docteur" jouée par la troupe yssingelaise "La puce qui trotte" ce dimanche 13 mars au cinétoiles de Sainte-Sigolène. 160 spectateurs y ont assisté. Les bénéfices de ces manifestations sont entièrement reversés à l'association qui apporte un soutien moral et juridique à Renaud.

Le voyage d'une vie
Le jeune monistrolien avait prévu ce voyage de longue date. Avec toutes les économies qu'il a pu réunir depuis des années, son voyage s'annonçait inoubliable. En mai 2015, il part seul, à pied, direction le monde. Une aventure qui lui aura fait découvrir la Russie, la Mongolie, la Chine, le Vietnam, le Cambodge, la Thaïlande et l'Inde... avant de s'arrêter brusquement au Népal. Le jeune aventurier n'était pourtant pas parti sur un coup de tête. Son périple, prévu pour durer un an et demi, avait été minutieusement préparé pendant six mois (visas, assurances, vaccinations, matériel adapté...). Sans compter qu'il parle couramment anglais et espagnol.

Que s'est-il passé ?
Au Cambodge, Renaud Meyssonnier a voulu échanger des euros contre 160 dollars USD. Problème : il ne change pas sa monnaie dans un établissement bancaire... Au moment de payer son visa d'entrée au Népal, les autorités s'aperçoivent que les dollars avec lesquels il a payé sont faux. En tout, c'est 21 billets de 100 dollars qu'ils retrouvent sur le Français. Abusé, escroqué, Renaud effectue une peine de prison préventive de trois semaines dans un poste de police situé dans la plaine du Teraï, une zone sensible à la frontière avec l'Inde. Le 8 novembre 2015, lors d'un procès où il n'a pas d'interprète, le jeune homme est condamné à un an de prison ferme et 2260 dollars d'amende. La justice népalaise n'a pas reconnu que le Français avait été abusé. De plus, il voyageait avec des "billets d'offrande", non utilisables en monnaie, que les vietnamiens brûlent en rituel. Historien de formation, Renaud désirait en ramener une liasse en France. Aucune volonté donc de basculer dans l'illégal. Mais la justice locale n'en a pas tenu compte.

Quel avenir pour Renaud ?
Le 21 mars prochain le jugement passera finalement en appel. Les parents du Monistrolien ont le droit d'être présents au procès et peut-être même seront-ils autorisés à prendre la parole. La peine de prison pourrait être écourtée. Mais elle pourrait tout aussi bien être confirmée... Le 3 mars dernier, Renaud Meyssonnier a fêté ses 28 ans en prison. Ses parents et toutes les personnes qui le soutiennent depuis cinq mois vont continuer leur combat pour ramener le jeune homme chez lui le plus rapidement possible. Le jugement est attendu 48 ou 72 heures après l'audience du 21 mars.

A.V.

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