Le changement est en route sur l'Agglo du Puy

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:40

Le changement est en route. Une étude de circulation a débuté depuis plusieurs semaines sur l'agglomération ponote. A l'issue de celle-ci, de gros changements pourraient être entrepris pour fluidifier la circulation sur des axes où plus de 20 000 véhicules passent quotidiennement et encourager les modes de transports "doux".
82 % du trafic est pendulaire
La décision avait été prise en début d'année en Conseil communautaire pour un budget de 150 000 €. "Nous avons eu une bonne surprise, le prix de l'étude ne s'élève plus qu'à 100 000 € environ", s'enthousiasme ----Un comité de pilotage composé des maires des communes les plus proches du Puy a été mis en place. Un autre comité technique intervient également, il comprend les maires, les services de l'Etat, de la DTT et du Conseil départemental ainsi que les services de sécurité (police, gendarmerie et pompier).
-----Jean-Paul Bringer, vice-président chargé des transports à la Communauté d’agglomération ponote. Menée par l'entreprise lyonnaise Egis, celle-ci se déroule en trois phrases : le point sur la situation actuelle, la réflexion sur ce qui est envisageable et la décision des projets avec le chiffrage des travaux... Le tout doit être bouclé à la fin de l'année 2016.
"On a demandé qu'ils nous trouvent des solutions pour une circulation fluide. Et des solutions qui seront valables jusqu'en 2030", explique l'élu. Un véritable défi dans une ville où 82 % du trafic est pendulaire. Dans la première phase, les automobilistes ont été questionnés aux entrées et sorties du Puy-en-Velay avec une enquête "origine-destination". Des comptages de véhicules seront également réalisés.
Ne plus prendre sa voiture pour des trajets de 500 mètres
L'étude doit prendre en compte les changements en cours comme la mise en service du Pôle d'échange intermodal avec la délocalisation de la circulation des bus, ou encore le contournement du Puy. Avec ce dernier, "il est possible qu'il y ait plus de circulation sur l'avenue des Belges, mais cela reste difficile à prévoir. Si ça bloque à un endroit, les gens passeront par un autre", analyse Jean-Paul Bringer.
De manière générale toutes les entrées de la ville sont des zones problématiques aux heures de pointe. "On va étudier la géométrie des carrefours", indique le responsable transport à l'Agglo. La ville pourrait bien être entièrement repensée. "Dans 50 % des cas, les usagers de la route prennent leur voiture pour un trajet inférieur à 500 mètres. Ils pensent gagner du temps. Ce n'est souvent pas le cas et il faut prendre en compte les frais de voiture et de stationnement", développe Jean-Paul Bringer.
Toujours pour la circulation auto, les feux rouges sont dans le viseur. Dans certaines zones de l'agglo, l'arrêt à un feu signifie l'arrêt à une dizaine d'autres et une perte de temps considérable. "La synchronisation des feux tricolores date de 1995. Il y a eu des reprogrammation depuis, mais on arrive au bout du bout", confie Gilles Roubin, responsable du pôle Voirie réseaux divers à l'Agglo. La gestion centralisée sera donc changée.
De nombreuses idées avaient été lancées, notamment pour l'avenue du Breuil : passage à des voies uniques, création de pistes cyclables, sens unique... "Il est trop tôt pour dire quoi que ce soit pour l'instant. On voudrait en finir avec cette autoroute, mais il ne faut pas perdre de vue l'objectif : fluidifier", temporise le vice-président.
Priorité aux bus
Des parkings vont être créés en périphérie de la ville comme le parking d'Estrouilhas à côté du stade Massot ou à l'emplacement de la société Multitransport à Chadrac. "Michel Joubert (president de l'Agglo, ndlr) voudrait que nous gardions une partie de la surface pour en faire un parking de proximité", développe Jean-Paul Bringer. Il n'est plus envisageable d'en créer en centre-ville : "Il n'y a plus de places et le parking génère de la circulation, c'est ce que nous voulons éviter". Plus de 2 000 places sont déjà réparties dans la ville.
L'Agglomération semble vouloir inciter le public à emprunter les lignes Tudip. Dans cette logique, les trajets seront gratuits pour les automobilistes garés au PEI. "Pourquoi ne pas mettre en place des voies réservées aux bus ? Ou des télécommandes pour que les feux passent au vert quand ils arrivent ?, se questionne l'élu spécialiste des transports. Il faut qu'ils aillent plus vite que les voitures."
En centre-ville, la navette électrique sera doublée. "Avant, elle ne fonctionnait que de mars à octobre. Désormais deux bus électriques circuleront toute l'année", vante le vice-président. La technologie électrique n'est pas assez aboutie pour imaginer que les bus de taille "normale" de l'Agglo fonctionnent à l'électricité. Mais d'autres petits bus pourraient rejoindre la flotte.
L'Agglo à bicyclette ?
Possible, mais pas n'importe lesquelles. La topographie du bassin ponot ne permet pas une utilisation tout public de simples vélos. "Une solution envisageable : des vélos électriques. On pourrait mettre trois stations : au PEI, place du Breuil et place Carnot, suggère Jean-Paul Bringer avant de s'amuser : On pourrait appeler ça les VelayLib'". Le coût du matériel, l'entretien et les possibles dégradations seront pris en compte lors de la prise de décision.
Mais le transport le plus doux reste encore la marche. "Il faut de bonnes conditions pour la circulation piétonne !" Cet aspect est également étudié. Une signalétique pour les piétons va être mise en place. Certains panneaux ont déjà été installés au PEI. "Il s'agit d'indiquer un lieu avec le nombre de minutes qu'il faut pour s'y rendre. C'est plus parlant qu'une distance."
"Dans l'ensemble, on ne se met pas de barrière, nous attendons les conclusions de l'étude", résume l'élu.

Emma Jouve

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