Le « Bilan de compétences », quésaco ?

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 16/01/2024 à 12:00

« Bilan de compétences », on entend ce terme un peu partout, mais sait-on vraiment de quoi il s'agit ? Pour qui ? Pourquoi ? explications. 

Loin de nous le temps où les parents choisissaient pour leur progéniture, comme leurs parents l'avaient fait avant eux, une merveilleuse carrière dans une grande usine à gaz pour gagner trois francs six sous, histoire de nourrir femme et enfants, et on repassera pour les ambitions de vie et les rêves.

Désormais, le sens de la vie est au cœur du raisonnement et avec lui, plus besoin de la présenter… la reconversion professionnelle : ce besoin de repartir à zéro, cette envie de (re)trouver sa voie, sa place. Mais c'est également une porte de secours pour les personnes dont la vie personnelle évolue et ne correspond plus à leur rythme de travail, ou celles qui vivent un grand mal-être professionnel, jusqu'au burn-out parfois. 

Et pour aider ces personnes, il existe un outil, le bilan de compétences, et une personne, Claire Fernandes, à Issoire, psychologue du travail depuis 13 ans, sophrologue, spécialisée en gestion du stress, de l'anxiété, et sur le travail de la confiance en soi. 

reconversion professionnelle bilan de compétences
Claire Fernandes à Issoire, psychologue du travail Photo par ZoomDici

"Le bilan de compétences, c'est un outil avec des phases d'échanges et des phases de tests, qui permet aux personnes de prendre de la hauteur sur leur parcours professionnel, ceci afin d'identifier quelles sont leurs qualités et compétences, afin d'envisager une reconversion". 

Mais comme l'explique Claire, il ne s'agit pas toujours de changer de métier. "Parfois les personnes se rendent compte que finalement elles ont réellement les compétences et qu'elles sont à la bonne place". Mais l'environnement de travail, la charge de travail, la pression, les relations entre collègues, ou avec la hiérarchie sont parfois des facteurs de grandes remises en question, malgré un métier passion.

"Je n'avais plus envie de cette vie là, où l'on va au travail la boule au ventre."

C'est le cas de Sandy, maman solo qui habite à deux pas d'Issoire. Infirmière en milieu hospitalier durant de nombreuses années, elle s'est arrêtée pour maladie en octobre 2022. "J'ai vécu une séparation très compliquée, et je n'arrivais plus à gérer la pression du métier". Son pilier personnel s'étant effondré, Sandy n'avait plus la force de maintenir le pilier professionnel, d'un métier de soignante qui demande énormément d'énergie et de dévouement. "Je n'avais plus envie de cette vie là, où l'on va au travail la boule au ventre."

2 à 3 mois pour 16 à 24 heures de bilan

Elle a rencontré Claire en octobre dernier, pour se lancer dans le bilan de compétences. "Il y a toujours un premier rendez-vous, gratuit, pour se rencontrer, et qui me permet de voir si le bilan de compétences est adapté, et, le cas échéant, évaluer le nombre d'heures qui sera nécessaire entre 16 et 24 heures." explique Claire. 

La plupart du temps, un bilan de compétences dure de deux à trois mois, au rythme, selon Claire, d'un rendez-vous par semaine, ou plus espacé selon les disponibilités, de 3 heures maximum. "Les tests écrits peuvent être réalisés chez soi, ou ici, si les personnes ont besoin de conseils"

Ces tests, que mettent-ils en relief ?

"Il y a des questions ouvertes et des questions fermées, on reprend tout le parcours scolaire, les formations, les expériences. On repère qu'est ce qui a guidé les choix d'orientation, et qu'est ce que la personne retire de son parcours. Qu'est ce qui la motive, quels sont ses intérêts."

À cela s'ajoutent des tests de personnalité, afin de cibler les traits de caractère pouvant être de grands atouts dans certains métiers. "On regarde également quels sont les freins, en terme de mobilité géographique par exemple, de financements, de projets personnels, ainsi que le marché de l'emploi". 

Quel coût et quels financements ?

1 500 euros, c'est le coût pour 24 heures de bilan.

Les financements possibles sont le CPF (Compte professionnel de formation) ; les Opérateurs de Compétences (OPCO) ; organismes qui financent et soutiennent la formation professionnelle des entreprises et des salariés ; certaines entreprises en vue du reclassement de leurs salariés ; et bien sur, le financement individuel. 

En effet, les compétences et l'envie ne suffisent pas toujours. Sandy en témoigne : "J'étais intéressée par le domaine du conseil funéraire, mais c'est une idée que j'ai abandonné car ma situation personnelle en tant que maman solo, ne me permet pas de faire des astreintes".  

Néanmoins, Sandy est plutôt satisfaite de son bilan, achevé fin décembre. "Cela m'a apporté des confirmations, que je suis faite pour travailler au contact des personnes, je me redirige vers des postes plutôt commerciaux, éventuellement dans des compagnies d'assurance ou des mutuelles".

Et après ?

"On ne lâche pas les personnes dans la nature comme ça. Il y a une étude du marché de l'emploi, je propose des enquêtes de terrain, les personnes font des immersions pour découvrir les postes qu'elles convoitent, car la réalité n'est pas toujours celle qu'on imagine. Ensuite il y a la recherche de formations pour acquérir les compétences manquantes, et trouver les financements pour ces formations."

 

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