L’audience pour l’OQTF de Madama reportée

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 09/04/2021 à 16:30

Vendredi 9 avril, des soutiens au jeune malien se sont réunis à la fois devant la préfecture du Puy et devant le tribunal administratif clermontois. Prévenue tard la veille pour une audience à 11h le lendemain, son avocate n’a pu se rendre sur les lieux, déjà prise par deux audiences à St-Etienne

12 heures entre la convocation faite par mail et l’heure de rendez-vous au Tribunal Administratif (TA) de Clermont-Ferrand. Si ce délai semble irréaliste, il est pourtant bien légal. Quelques minutes après avoir reçu cette assignation, Julie Royon, avocate au barreau de Saint-Etienne, informe aussitôt Eric Durupt et Véronique de Marconnay, parents d’accueil de Madama Diawara. « Nous avons reçu cette information vers 22h30 jeudi 8 avril, affirment-ils tous les deux. C’est à la fois dur et très violent. Mais malheureusement, c’est légal ».

Une vingtaine de soutiens réunis au Puy, une trentaine à C.Ferrand. Photo par Nicolas Defay

« Le président du tribunal dispose de quelques jours pour rendre sa décision »

Un problème de taille se coince alors dans la logistique. Maitre Julie Royon ne peut être présente à Clermont-Ferrand ce vendredi à 11 heures, occupée par deux audiences à Saint-Etienne. Et impossible de décaler ces deux rendez-vous au dernier moment. Dans ce cas-là, le dossier est remis à l’avocat de permanence, totalement étranger à l’affaire. « Normalement, dans ce genre d’audience, personne ne peut intervenir, indique Eric Durupt. Les deux parties rendent simplement leurs rapports et le président du tribunal dispose de quelques jours pour rendre sa décision ».

La Haute-Loire, une terre d'accueil ?

D’après les données ministérielles de la cellule MNA (mineurs non accompagnés), la Haute-Loire fait partie des départements de France qui accueillent le moins de mineurs non accompagnés. En 2019,14 minorités ont été reconnues.
Sur les 12 départements d'AuRa, la Haute-Loire est le dernier après le Cantal pour le nombre de MNA confié en 2019.

L’audience reportée lundi 12 avril à 10 heures

Mais à l’heure de l’entretien, un autre rebondissement s’immisce dans la machine judiciaire. Pas d’avocat. « Il n’y avait personne de disponible pour confier le dossier de Madama au tribunal, partage l’une des personnes rassemblées devant la préfecture ponote. Du coup, l’affaire a été reportée ultérieurement ».

D’après Eric Durupt et Véronique de Marconnay, l’audience est prévue lundi 12 avril à 10 heures toujours entre les murs du Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand. Un rassemblement de soutien y est organisé ainsi qu'un autre au Puy, devant la préfecture, à 11h.

« On ne comprend pas ce genre de méthode, confie encore la manifestante sur la place du Breuil. Vous vous rendez compte ? Être prévenu si tard pour rejoindre une adresse qui se trouve à 130 kilomètres d’ici dès le lendemain matin ! Et ceci sans se soucier de l’emploi du temps et de l’activité des personnes concernées. Vous trouvez ça, normal, vous ? »

OQTF : Obligation de Quitter le Territoire Français

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6 commentaires

lun 12/04/2021 - 10:59

Nous avons il me semble, suffisamment de miséreux français sur notre sol dont une grande partie cherche sérieusement du travail quoi que l'on pense. La clandestinité, ce mal qui ronge notre République sous couvert de quelques illuminés sous prétexte que nous somme un pays qui a signé la convention américaine des "droits de l'homme", mettra en danger notre civilisation si nous n'y prenons pas garde.

dim 11/04/2021 - 09:32

au frais du contribuable ? Et l'argent n'est-il pas gaspiller quand une session de justice est reportée parce qu'il n'y avait pas d'avocat, alors que l'avocat ne fait que donner un dossier sans même le discuter ? Mettre un tel acharnement à expulser quelqu'un, je ne comprends pas qu'il n'y ait pas plus de commentaires disant que les forces de l'ordre seraient plus utiles à lutter contre la délinquance

dim 11/04/2021 - 09:29

à ceux qui s'offusquent du rêve de certains de pouvoir rester en France, n'oubliez pas qu'à une époque, en accord avec les dirigeants de nos anciennes colonies, on a fait venir des centaines de milliers de personnes pour travailler à bon marché dans nos usines. Ici, ce sont quelques jeunes qui ont besoin de survivre...

sam 10/04/2021 - 20:23

La loi prévoit qu'une personne puisse déposer des recours contre une décision administrative, que cette personne soit française ou étrangère. Il est tout à fait légal que ces recours aient lieu. Quant aux frais du contribuable, nous avons ici un jeune homme qui ne demandait qu'à travailler et à contribuer à la richesse de notre pays.

sam 10/04/2021 - 20:07

Quand va t-on cesser de faire de la pub pour les clandestins ? Nous sommes dans un état de droits, non ?

sam 10/04/2021 - 17:58

moi je pensé qu'il avait était expulser depuis longtemps,sa fait 2 ans qu'il vie en France au frais du contribuable,sans papier.la loi et loi pour tout le monde.après lui se sera qui?