La Région appuie la grogne des municipalités sinistrées du 13 juin

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:50

Il s’agissait de faire le point quant aux aides exceptionnelles débloquées dernièrement par Auvergne-Rhône-Alpes en direction de ces collectivités. Mais aussi pour ces commuens sinistrées d’exprimer beaucoup de mécontentements quant à des « promesses non tenues » de l’État.

Ne pas impacter la trésorerie des communes
La Région a débloqué une aide exceptionnelle de 2.250.000€ en faveur des communes touchées par les inondations survenues en juin dernier, dont 1.200.000€  déjà versés, le 2 novembre dernier à une dizaine de communes.
« Il s’agit de financer des travaux de voiries, de réfections de réseau, sans impacter la trésorerie des communes, ni fragiliser les entreprises qui ont répondu dans l’urgence », a précisé Laurent Wauquiez aux élus rassemblés, ce samedi 9 décembre. En tout, ce sont vingt-trois collectivités qui recevront ou sont susceptibles de recevoir une aide régionale.
Pour les particuliers, c'est une autre paire de manches : la reconnaissance en état de catastrophe naturelle risque de léser un certain nombre de personnes qui ont vu leur habitation ou leur commerce détruits par les flots.

«Ils sont restés très peu et n’ont pas vu l’ensemble des dégâts»
Concernant la solidarité nationale, ces collectivités impactées par la catastrophe, attendent encore la réponse de l’État qui, après avoir dépêché le sous-préfet chargé de mission Dominique Nicolas Jane, au moment de la crise, a plus récemment mandaté deux inspecteurs généraux pour calculer le montant réel des subventions qui seront allouées.
Le passage de ces deux fonctionnaires dans les communes touchées n’a visiblement pas rassuré les élus : « ils sont restés très peu et n’ont même pas vu l’ensemble des dégâts, on nous a parlé d’appliquer des abattements pour vétusté, explique l’un d'eux, ils se basent sur la voirie autoroutière, c’est à dire des équipements entièrement refaits tous les 7 ans, alors que nous c’est tous les 20 ans, ils n’ont pas voulu nous croire quand on leur a dit ça ! »

«Ma municipalité devra assumer seule 300 000€ de travaux»
Un autre maire de commune fortement impactée par le déluge fulmine : « au départ les frais devaient être pris en charge à 100 %, maintenant je ne suis pas sûr que ce sera 80 % et, si c’est le cas, ma municipalité, par exemple, devra assumer seule 300 000€ de travaux. »
Enfin, autre remarque qui revient souvent parmi les édiles rassemblés : « on parle même de soustraire ce qu’on va nous donner, aux dotations d’équipement des territoires ruraux (DETR), ces gens là sont clairement venus pour nous sabrer ! »

Concert de récriminations contre l’État
Laurent Wauquiez a accueilli et même participé à ce concert de récriminations contre l’État, qui selon lui ne serait bon qu’à « venir faire le beau au lendemain des intempéries », épaulé par les députés Isabelle Valentin et Jean-Pierre Vigier, ou encore par Marie-Agnès Petit la vice-présidente du Département, qui souligne quant à elle que la solidarité territoriale joue « alors que c'est le rôle premier de l'État.»
Il semble urgent d’attendre le montant réel des aides que l’État aura octroyé aux communes sinistrées, car jusqu’ici tout n’est que supputations. Et le président de la Région ne peut à ce sujet pas plus que d’inviter tout le monde à « laisser l’année se terminer. »

J.J.

Pour aller plus loin : 

* La Haute-Loire reconnue en état de catastrophe naturelle ? (14/06/2017)

* Inondations : un fonds spécial d'un million d'euros voté par le Département (26/06/2017)

* Région : une aide d'urgence pour les communes sinistrées (02/09/2017)

* Inondations : comment vont s'articuler les indemnisations ? 

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