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A la recherche de l'esprit de Noël au village des chalets du Breuil
Le village de Noël a ouvert ses portes ce week-end, place du Breuil. Nous avons foulé les allées de ce village éphémère, rencontré des visiteurs et des exposants, en quête du fameux esprit de Noël, ce sentiment subtil qui revient tous les ans, pour le bonheur du plus grand nombre.
Vous êtes vous déjà demandé pourquoi, lorsqu'arrive le dernier mois de l'année, soudainement, une petite parenthèse scintillante faite d'un subtil mélange de joie, d'empathie et de tendre nostalgie, s'ouvrait à vous, vous faisant retrouver votre âme d'enfant ? C'est ce qu'on appelle l'esprit de Noël, qui vous met chaque année un peu de paillettes dans les yeux et contribue accessoirement à faire de la Start-Up Père-Noël Limited, l'une des mieux cotées en bourse.
" Cet esprit là, nous y sommes très attachés "
L 'origine de cet état d'esprit si particulier, est à chercher du côté de l'Angleterre et non du côté des pays rhénans comme on pourrait le croire. Si l'Allemagne a joué un rôle essentiel dans la mise en place du rituel de Noël, avec ses marchés, ses sapins et ses odeurs d'épices, c'est bien d'Angleterre que nous vient cet état d'esprit. C'est le romancier Charles Dickens, l'équivalent outre-manche de Zola ou Balzac, qui, par l'intermédiaire de l'un de ses contes les plus célèbres, " Un chant de Noël ", paru en 1843, (qui devait être à la base un pamphlet polémique) a donné son âme si particulière à cette fête que beaucoup de gens dans le monde associent désormais à l'innocence de l'enfance , à la charité et la chaleur humaines.
Un triptyque toujours d'actualité auquel semblent tenir, Suzette et Huguette, deux retraités ponots croisés au hasard des travées du village de Noël : " Nous venons presque tous les jours faire un tour au marché de Noël, et ceci depuis qu'il existe. Nous aimons beaucoup cette période de fêtes de fin d'année, il y règne un état d'esprit particulier, et cet esprit là, nous y sommes très attachés" . Ils le définissent comme un " mélange de joie partagée, de bonheur d'être ensemble, de simplicité et de paix".
" C'est comme une petite résistance à la sinistrose ambiante " Florent du GAEC Fleurs de Verveine
Une description partagée sans hésitation par Florent, qui tient pour la journée, le chalet du GAEC Fleurs de Verveine : " Pendant cette période, tout le monde est heureux, tout le monde sourit, tout le monde prend son temps. C'est une petite parenthèse enchantée dans une vie et dans un monde de moins en moins drôles et de plus en plus anxiogènes. L'esprit de Noel c'est comme une petite résistance à la sinistrose ambiante".
" C'est juste faire preuve d'un peu plus d'humanité que d'habitude "
Moment en famille pour Sabine et ses trois filles. Parader entre les chalets, un verre de vin chaud à la main, elles y tiennent. Et cet esprit de Noël, elles avouent en avoir plus que jamais besoin, à l'unanimité : " Avec la pandémie et le confinement, les gens se sont beaucoup repliés sur eux-même, en oubliant encore plus les gens qui les entouraient. Nous on a plus que jamais besoin de liens, de convivialité, de cet esprit particulier qui revient tous les ans. L'esprit de Noël, c'est juste faire preuve d'un peu plus d'humanité que d'habitude".
Bretzels et Churros vs productions locales
Les premiers marchés de Noël sont apparus dans les pays germaniques, au 13e siècle, sous le nom de marchés de la Saint-Nicolas, en hommage à l'évêque Saint-Nicolas de Myre renommé pour sa charité. La plus ancienne trace écrite d'un évènement de ce genre est un arrêté municipal de la ville de Vienne, en Autriche. Les marchés se sont ensuite développés dans toute l'Europe, oubliant peu à peu la figure de Saint-Nicolas pour devenir " marché de l'enfant Jésus ", " Christkindelsmärik". Après la guerre, ils ne cesseront de croître, porté par le boom économique des trente glorieuses et le consumérisme ambiant. Mais alors que jusqu'aux années 1990, le phénomène se limitait essentiellement à l'Allemagne et à l'Alsace, en deux décennies, il s'est étendu à la France entière, faisant désormais de ce pays, le numéro deux en Europe pour le nombre de marchés de Noël.
La file d'attente est longue devant le chalet des frères Chabanon. Leur petite maisonnette en bois arbore fièrement un bretzel géant entre deux étendards aux couleurs de l'Alsace. Ils l'avouent facilement, " se revendiquer de la tradition alsacienne, sur un marché de Noël, y proposer des produits alsaciens, c'est une valeur ajoutée certaine".
L'Alsace est effectivement connue dans le monde entier pour sa féérie de Noël. La région tient à son authenticité en la matière et impose aux exposants de ses marchés de Noël un cahier des charges des plus rigoureux, ce qui crée d'ailleurs régulièrement des polémiques. La plus célèbre ayant eu lieu après l'interdiction de la vente de Churros dans les petits chalets en bois. Un exemple à suivre à l'avenir pour les forains ponots ?
Sans aucun doute, pour Florent Montagnon, pour qui l'esprit de Noël bien qu'universel devrait pouvoir s'ancrer davantage dans un territoire et mettre en avant les artisans et les producteurs locaux : " Ici c'est un beau marché, qui attire beaucoup de monde, c'est indéniablement une réussite. Mais je regrette tout de même un certain manque d'authenticité, et la place trop tenue qui est faite aux productions locales".
Pas de quoi rebuter l'enthousiasme de Sabine et ses filles, qui dégustent maintenant des gaufres et des churros, joliment emballés dans des cornets aux couleurs de Noël. En sifflotant un vieil air de Sinatra. Les yeux plein de sourires. Esprit de Noël oblige.
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