La Pole Dance : L'Art de la poésie corporelle

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 12/04/2023 à 06:00

Des filles, des sportives, des rires et des barres en métal. La Pole Dance est une activité en plein essor, destinée à tous les âges et toutes les conditions physiques. Alicia, enseignante de la discipline au studio L’Art des Airs à Espaly-St-Marcel, nous a ouvert ses portes pour une immersion tout en légèreté et séduisantes chorégraphies.

Dans l’imaginaire de beaucoup, la Pole dance est une extension du strip-tease, cette danse érotique où l’effeuillage des pratiquantes prend corps autour d’une barre verticale dans une ambiance de café sombre et « testostéronée ».

Mais depuis 1920, date des premières danses assimilées, nombreuses ont été ses fonctions et ses évolutions. À l’origine, cette danse est imaginée dans le monde du cirque, au Canada, pendant les premières années du siècle passé. Les artistes en tenue légère dansaient autour des poteaux soutenant le chapiteau pour distraire les spectateurs avant le début du spectacle.

C’est ensuite que sont apparues les strip-teaseuses, dès les années 1960, notamment dans les bars du Nouveau monde où la gente masculine se pressait pour fantasmer sur les danseuses toute de sensualité vêtue.

Ninon, 23 ans, défie la gravité avec une aisance impressionnante
Ninon, 23 ans, défie la gravité avec une aisance impressionnante Photo par Nicolas Defay

« À présent, on peut aller vers une vraie performance physique et acrobatique »

Aujourd’hui, s’il ne faut pas renier le passé sulfureux de l’activité, cette dernière est devenue une véritable discipline sportive qui mêle la danse, le mental et les prouesses physiques. « Tout dépend ce que l’on en fait, résume Alicia, éducatrice sportive certifiée, Directrice et professeur de Pole Dance et cerceau aérien à L’Art des Airs à Espaly. Les pionnières ont voulu approfondir la pratique du strip-tease en proposant autre choses. Bien entendu, on ne peut pas jeter les représentations du passé aux oubliettes. Mais beaucoup de choses ont évolué. À présent, on peut aller vers une vraie performance physique et acrobatique ».

D’ailleurs, la Pole Dance est maintenant reconnue dans les plus hautes instances du milieu. En 2015, le Conseil International de la Danse la définit comme une danse à part entière. L’année suivante, la Fédération française de danse fait de même. En 2017, l’influente Association mondiale des fédérations internationales de sport pose sa griffe pour identifier la Pole Dance comme un sport officiel.

La Pole Dance poétiquement interprétée par Alicia.
La Pole Dance poétiquement interprétée par Alicia. Photo par Nicolas Defay

« Notre doyen a plus de 60 ans »

En activité depuis 2017 en Haute-Loire et ouvert en 2019 à Espaly-Saint-Marcel, L’Art des Airs compte à présent plus de 120 adhérents dont...deux garçons. « Notre doyen, qui est un homme, a plus de 60 ans, partage Alicia. Nous avons aussi des enfants et des ados. Contrairement aux craintes que l’on pourrait avoir, il ne faut pas avoir une morphologie prédestinée à l’activité. La personne évoluera à son rythme, se musclant sans s’en rendre compte tellement l’ensemble des muscles est sollicité ».

« J'avais peur du jugement des autres filles mais ce n'était que le reflet de mes complexes ». Margot, Pole danseuse

Des contacts ? C'est ici ▼

Si vous souhaitez rencontrer Alicia ou l'une des autres professeurs du studio L'Art des Airs, vous pouvez les joindre au 07 86 47 12 67 et par mail : lartdesairs@gmail.com
Le studio se situe au 38, avenue du Puy à Espaly/Marcel
Son site internet, c'est
Sa page facebook, encore Là.

« Quand je sors d'une séance, je pense déjà à la prochaine »

Margot, trentenaire, confie de son côté son amour à la pratique. À la question « qu’est-ce que vous apporte la Pole Dance », elle répond : « Des bleus et des courbatures ! (rires). Plus sérieusement, je cherchais un sport complet qui faisait travailler l'intégralité du corps. La Pole me paraissait pas mal. D’entrée, j'ai trouvé cela magnifique et tellement dur ! »

Elle continue : « Le plus difficile a été de le faire devant des miroirs...je déteste voir l'image que je donne depuis ma prise de poids. J'ai même cru que je n'y arriverai jamais. Maintenant, après 7 mois de pratique à raison de deux par semaine, je me sens plus à l'aise et progresse doucement. »

Elle ajoute en terminant : « Je m'accepte mieux. Quand je sors d'une séance, je pense déjà à la prochaine. J’imagine ce que je dois retravailler et essayer de passer. Alicia est très à l'écoute et sort toujours le bon conseil pour nous aider. Je me sens bien et j'espère continuer pour enfin passer un V (figure de Pole Dance) digne de ce nom »

Ci-dessous, la vidéo de la discipline au Studio L'Art des Airs (intervenante, Alicia) ▼

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