Ce mercredi soir, les élus donnent rendez-vous aux exploitants agricoles à 20h au foyer rural.
La méthanisation kézako ?
C'est une pratique qui consiste à incorporer les effluents des élevages à un mélange de divers détritus organiques (Résidus de céréales, de fromages, de cultures ou de pelouses...). Le biogaz de fermentation obtenu (essentiellement du méthane) est alors utilisé soit en tant que digestat qui peut être épandu comme fertilisant soit comme source d'énergie que l'on peut injecter ensuite dans le circuit électrique basique.
Yssingeaux est idéalement situé
C'est effectivement bien la combinaison de plusieurs facteurs qui est à même de faire de la commune un avant poste d'un programme de développement durable.
L'agglomération est traversée du Nord au Sud par une conduite de gaz naturel, elle se compose aussi de multiples gisements agraires et d'un grand nombre d'industries agro-alimentaires (des laiteries notamment). Il y a énormément de reste de production animale et des collectivités. La canalisation de transport est grande. Elle supporte sans problème l'acheminement d'un fort rendement, de 200 à 300 m2 de méthane par heure ou de 20 000 à 30 000 tonnes de matière traitées par an. Il n'y a pas forcément besoin d'investissement pour qu'ici, ce soit profitable. Il reste simplement à trouver un site qui possède des voies d'accès à proximité (deux ou trois hectares).
A cela s'ajoute un constat. Actuellement, les gadoues sont dispersées sur les différentes terres, mais elles représentent malgré tout un problème de stockage. Une solution est alors recherchée depuis 2008 par les représentants publics. Pierre Archer adjoint au service technique de la mairie précise « Bien que ce procédé ne soit pas nouveau, il se révèle désormais envisageable et également interréssant grâce à deux évolutions réglementaires essentielles. L'une de 2011 qui a donc autorisé la réintégration dans le réseau ERDF de ce qui est produit et l'autre de 2014 qui permet d'ajouter au système les boues de station d'épuration non traitées (la nouvelle de la ville étant justement prévue aux alentours de 2018 ou 2019) ».
De plus, dernièrement, le vice president chargé de l'agriculture et de l'environnement annonce que ce concept est dorénavant un dispositif prioritaire de la région Rhone-Alpes / Auvergne (des financements sont ainsi certainement à espérer).
De la théorie.....
C'est une démarche régionale et nationale, une aide particulière d'intérêt général. Selon Bernard Gallot, maire d'Yssingeaux « L'écologie est une notion qui n'a rien de bo-bo, elle est vraiment importante et doit nous guider afin de ne pas laisser aux générations futures des catastrophes au niveau environnemental. Il s'agit de concevoir un territoire qui fournit aujourd'hui plus qu'il ne consomme, de faire un pas supplémentaire vers l'autonomie et d'en retirer une certaine fierté éthique ou morale ». André Nicolas, adjoint poursuit « Nous avons la volonté de proposer aux gens de travailler ensemble sur ce sujet. C'est un impératif, individuellement c'est trop coûteux et compliqué ». L'aboutissement définitif à une réelle valeur agronomique, ce n'est pas un excrément. Il se substitue, améliore les performances par rapport à des apports d'amendements de synthèse et encourage la réduction d'achat d'engrais. Les agriculteurs ont beaucoup à y gagner. Bernard Gallot renchérit « On n'imagine pas de réticences, il n'y a que que des avantages.... On envisage que des personnes diversifient l'économie rurale, des domaines qui ne sont pas pour l'instant possible sur notre secteur et qui pourraient à présent le devenir (espaces saturés maintenant libérés, nouvelle substance prise en charge). Au delà de l'étude de faisabilité, nous nous devons de répondre aux questions des fermiers ou des partenaires concernés de manière à savoir dans quelles mesures ils seraient dans le futur amenés à s'impliquer et en retirer des intérêts ». Les multi-acteurs du département, à l'échelle de la Communauté de Commune, œuvreraient au sein d'un circuit court et vertueux. Tout serait local, les produits dont on se sert et le résultat final que l'on emploierait dans le coin.
….. A la pratique
En collaboration avec l'entreprise SOLATERRA (Service de distribution électrique), une étude du process est en cours. Sur le montage juridique, SOLATERRA et VOL-V BIOMASS (Fournisseur) sont les concessionnaires potentiels principaux de l'unité de traitement de cette technique même si néanmoins à terme elle peut être ouverte au niveau du capital, et de la levée de fonds. De l'examen à la conception, il faut compter environ cinq ans. Le maire n'hésite pourtant pas à le rappeler « A Yssingeaux, on va au galop ! ».
En 2050, ERDF a l'ambition que le bio-méthane constitue 50 % de ce qui est créé en France (moins d'1% de nos jours).
E.W.
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