La hausse de la CSG fait déborder le vase des retraités

jeu 11/04/2019 - 16:57 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

Si le mouvement répond à un appel national, relayé par neuf syndicats, ils ne sont plus que trois (FSU, FO et CGT) à à l'échelle de la Haute-Loire. 

Ce qui a fait déborder le vase des retraités, "c'est la hausse de la CSG sur nos pensions"
Leur combat dure depuis presque deux ans, avec déjà la sixième rassemblement depuis janvier 2018 mais ce qui a vraiment fait déborder le vase des retraités, "c'est la hausse de la CSG sur nos pensions", dénonce Sabine Bouquet, secrétaire de l'USR CGT de Haute-Loire, "on nous attaque de tous les côtés... mais les retraités ne sont pas riches".
En Haute-Loire, la moyenne des retraites est effectivement en-dessous du seuil de pauvreté, soit inférieure à 1 000 €, avec beaucoup de pensions autour de 800 €, notamment à cause des nombreuses retraites agricoles, maius aussi beaucoup de femmes plongées dans la précarité à cause de carrières incomplètes, sans oublier les retraites d'industrie... "On a globalement beaucoup de petites retraites en Haute-Loire et des conditions de vie difficiles", ajoute la Cégétiste.

"Une injustice fiscale, une injustice sociale, une injustice tout court"
Si les retraités s'étaient de nouveau réunis au Puy ce jeudi, c'est qu'ils jugent que "les mesures récessives contre les retraités se sont accélérés" avec ce nouveau gouvernement. "Notre pouvoir d'achat ne cesse de diminuer", tempête Sabine Bouquet, dénonçant "une injustice fiscale, une injustice sociale, une injustice tout court".
Pour elle, "l'argent, il faut le prendre là où il est", et déjà commencer par le retour de l'indexation des pensions sur les salaires sans remise en cause des modalités de calcul actuelles. Elle revendique aussi le rattrapage des six années de gel des pensions, "au mépris du Code de la Sécurité Sociale", ainsi que l'établissement d'un minimum de pension à hauteur du SMIC pour une carrière complète.

De l'argent, il y en a... où ça ?
Les trois organisations syndicales ont déjà fait leurs comptes et proposent des pistes de finacement, avec le rétablissement de l'ISF (4,5 milliards d'euros), l'imposition des dividendes à l'impôt progressif (10 milliards), la fin de la flat-taxe, "qui est un impôt extrêmement faible appliqué aux revenus du capital", selon Gilbert Ducarouge, du syndicat FSU 43, la réorientation des fonds qui alimentent le CICE (40 milliards en 2019), la lutte contre la fraude fiscale (au moins 100 milliards d'euros), la suppression de l'exit-tax (6 milliards d'euros)...
Autre argument mis en avant par les manifestants : ce pouvoir d'achat serait directement réinjecté dans l'économie réelle. "Absolument", surenchérit Gilbert Ducarouge, "prenez par exemple la maintien de la hausse de la CSG de 1,7 % pour les quatre millions de retraités qui vont y échapper et qui ne seront donc pas concernés par la dernière mesure gouvernementale, c'est 3,5 milliards d'euros !", s'étrangle-t-il.

Convergence avec les Gilets jaunes
Quant à la convergence du mouvement avec les Gilets jaunes, il s'en félicite : "nous avons aujourd'hui dans nos rangs des Gilets jaunes et nous nous en félicitons, puisque leurs revendications sont les nôtres depuis fort longtemps et on peut les résumer en un simple slogan : il faut redonner du pouvoir d'achat aux retraités qui en manquent".
Un propos qui fait écho à celui d'une manifestante qui a pris la parole au micro pour ironiser : "quand on a 73 ans, on n'a pas le droit de manifester, il faut rester chez soi", en référence à cette septuagénaire blessée à Nice le 23 mars dernier, avant de fustiger le gouvernement et sa "loi scélérate", dite « anti casseurs », faite pour "étouffer le mouvement social".

Maxime Pitavy

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