La compagnie Hex’air prête à prendre un nouvel envol

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:42

"On conserve les mêmes lignes, les mêmes horaires et le même personnel", explique en préambule Alexandre Rouchon, pilote et Directeur Général d'Hex'Air. La ligne reliant Le Puy à Paris est sous contrat jusqu'au 13 janvier 2019 (un appel d'offre sera lancé sous forme de délégation de service public, le contrat sera valable quatre ans).
Depuis 25 ans, l'entreprise vellave assure les liaisons avec la capitale et elle passe désormais la main à Twin Jet, qui entend bien poursuivre l'activité... et même la développer.

----Mutualisation des services
Twin Jet possède du personnel administratif spécialisé qui s'occupera ainsi des douze avions de la flotte, alors que pour Hex'air, la tâche était importane pour deux avions.
-----"Seul, je n'étais plus en mesure de tout gérer"
La lourdeur administrative et l'accroissement des normes lié à la réglementation européenne. Ce sont manifestement les deux points qui ont poussé l’entrepreneur vellave, qui restera responsable de la nouvelle entité au Puy mais désormais sous le statut de salarié, à chercher une fusion. "Au-delà de l'acte de gestion, cette fusion marque l'union de nos compétences pour construire notre futur commun", ajoute Guillaume Collinot, le Directeur Général de la société Twin Jet.
Hex'Air semblait effectivement un peu seul pour faire face aux normes et exigences réglementaires qui ne cessent de s'accroître à l'échelle européenne. "Seul, je n'étais plus en mesure de tout gérer", reconnaît Alexandre Rouchon, qui donne un exemple : "on est audité une dizaine de fois par an". Il fallait donc un plus grand groupe, mieux structuré, pour faire face à la réglementation.

Les dessertes régionales, un marché de niche ?
Twin Jet se positionne comme la première compagnie indépendante française spécialiste des dessertes régionales. Elle possède une centaine de salariés et dix avions. L'entreprise propose 45 vols par jour et affiche un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros. Elle dessert 14 destinations réparties en France, en Allemagne et en Italie (voir photo 2) et accueille environ 100 000 passagers par an, en assurant plus de 12 500 heures de vols annuelles. Les appareils offrent une capacité de 19 places (une particularité qui offre des avantages, notamment pour des stagiaires souhaitant être hôtesses de l'air) et sont homologués pour les atterrissages et les décollages "tout temps".
En comparaison, Hexair totalise deux avions de type Beechcraft 1900D, avions à bi-turbo propulseurs, donc à hélices. L'entreprise vellave compte cinq pilotes et trois personnels au sol. Elle ne propose que deux aller-retours quotidiens, du lundi au vendredi, pour un total de 8 500 passagers par an sur la ligne régulière, dont 90% est issue d'une clientèle d'affaires.
Guillaume Collinot est le Directeur Général de la société Twin Jet. Comment a fait votre société, pour survivre dans un marché très concurrentiel, pour survivre ? Il a fallu se positionner sur un marché de niche ?

Les effectifs confortés en Haute-Loire, avec la maintenance sur site
Si la route peut semblait chaotique face à aux précipitations de normes et d'évolutions réglementaires, le Directeur Général de la société Twin Jet se dit "ravi d'intégrer de nouveaux personnels, dont l'investissement et les compétences sont reconnus", surtout qu'il entend, a minima, conserver ces emplois et si possible en développe d'autres.
"On est dans une logique de croissance", assure-t-il, et l'activité de maintenance, qui était sous-traitée jusqu'alors pour les deux avions de la compagnie, devrait à terme être réalisée en Haute-Loire, une fois l'investissement réalisé et les formations complémentaires apportées aux salariés. Un investissement qui permet de renforcer les employés dans leurs compétences et qui mutualise la charge de travail, afin de "donner de la souplesse en opérationnel et en financier".
Alexandre Rouchon est pilote et Directeur Général d'Hex'Air. Bien que l'entreprise Hex'air soit absorbée et fusionne avec Twin Jet, pour les usagers, le service reste le même et pourrait même être amélioré ?

Plus de la moitié des sièges sont vides sur la ligne Le Puy / Paris
Concernant le taux de remplissage de la ligne, la moyenne est de 48 % mais deux vols fonctionnent mieux, avec environ 75 % de remplissage au départ du Puy le matin et au retour de Paris le soir... Mais les deux vols de "mi-journée" ne remplissent qu'à 20-30 % "car il est difficile de se faire connaître à Paris".
Le trajet s'effectue en une heure environ. Il faut compter près de 500 € pur l'aller-retour en plein tarif et 362 € lorsque l'on est abonné.

----Des sportifs dans l'avion
Un autre pan de l'activité de la compagnie, ce sont les vols charters pour des clubs sportifs ou des entreprises par exemple. S'il n'y avait que l'équipe masculine du Puy foot jusqu'à présent, l'offre s'étoffe avec les filles (en D2), mais aussi Aurillac ou Clermont, pour un total de quatre à cinq équipes cette année.-----Un meilleur référencement pour un moindre enclavement ?
"Le plus important, c'est que le service demeure régulier et fiable sur notre territoire", a commenté Michel Joubert, le Président de la communauté d'agglomération du Puy-en-Velay, "et l'idéal serait de gagner une clientèle supplémentaire, car les parisiens ne connaissent guère cette ligne". En appartenant à un grand groupe, la ligne sera effectivement mieux référencée, grâce notamment à des accords avec Air France et des partenariats avec des compagnies nationales. Et Michel Joubert d'insister : "cette ligne, c'est le seul moyen de faire l'aller-retour dans la journée et d'être dès 9h au coeur de la capitale".
Michel Joubert, est-ce qu'en l'absence de ligne aérienne, beaucoup d'entreprises du bassin auraient du mal à poursuivre leur activité ici ? C'est vital pour un territoire comme celui de l'agglomération du Puy afin de ne pas demeurer trop enclavé ?


Maxime Pitavy

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