Justice : l'ultra violence d'un père sur son propre enfant

, Mise à jour le 24/11/2025 à 12:00

Temps de lecture : 3 minutes

Le tribunal du Puy-en-Velay a condamné, jeudi 13 novembre, un père brivadois pour des violences aggravées commises sur son fils de 13 ans. Les faits s’étaient produits fin septembre dans l’enceinte d'un établissement scolaire à Brioude, sous les yeux du personnel éducatif.

Le 23 septembre, en début d'après-midi, l'établissement scolaire en question, à Brioude, contacte le père de l’adolescent. La direction souhaite l’informer qu’un incident est survenu : le garçon aurait frappé un camarade en lui cognant la tête contre un poteau. Comme il en a l’obligation, l’établissement convoque immédiatement le responsable légal.

À son arrivée, le père découvre son fils assis sur une chaise, encadré par le personnel. Sans un mot, il se dirige vers lui et le frappe violemment. Plusieurs coups de poings, des gifles, puis des coups portés à l’aide de la boucle de sa ceinture.

Une scène d’une rare violence

La scène, très rapide, choque les éducateurs présents. Ils décrivent un adolescent qui se recroqueville, tombe au sol, et pleure en tentant de se protéger. « Quand on fouette un enfant avec une boucle de ceinture, c’est vraiment pour faire mal », témoignera l’un d’eux devant les enquêteurs.

Face à la brutalité des coups, l’établissement envoie immédiatement un signalement au procureur de la République. L’adolescent sera examiné le jour même : trois jours d’ITT lui seront délivrés, et l’examen révélera plusieurs cicatrices anciennes sur les membres et le dos.

Des coups de ceinture à la maison et la peur de rentrer le soir

À la suite du signalement, les deux enfants du prévenu sont placés en urgence. Ils confièrent ensuite avoir régulièrement reçu des coups de ceinture à la maison et avoir peur de rentrer le soir. Ils évoquent aussi des périodes difficiles liées à la consommation d’alcool de leur père.

Ce dernier n’accepte pas le placement, ni les visites médiatisées mises en place par les services sociaux. Il affirme préférer que ses enfants repartent à Mayotte, chez leur mère, plutôt que de rester en foyer.

Quand l'histoire recommence

Âgé d’une quarantaine d’années, le père vit à Brioude depuis plusieurs années. Au chômage depuis 2015, il élève seul ses deux aînés, arrivés de Mayotte en 2016. Ses 4 autres enfants vivent toujours sur l’île.

À la barre, il raconte avoir lui-même grandi dans un environnement violent et avoir connu la rue très jeune. Un passé difficile qui, selon les services sociaux, a contribué à banaliser chez lui l’usage de la violence. Le prévenu ne manifeste pas de volonté de s’engager dans un suivi thérapeutique.

À l’audience, le père reconnaît les faits et tente d’expliquer son geste : « Ce n'était pas une volonté de taper, mais ce sont les nerfs qui ont craqué », explique-t-il.

Lors de sa garde à vue, l’homme a tenté de mettre fin à ses jours, redoutant de ne plus revoir ses enfants. 

Le tribunal suit les réquisitions

Pour le parquet, les faits sont particulièrement graves, car commis en milieu scolaire, devant témoins, sur un enfant mineur. « Éduquer oui, mais avec de la violence, non ! », insiste le ministère public.

Le tribunal suit les réquisitions du parquet et condamne le prévenu à 18 mois de prison, dont 10 mois assortis d'un sursis probatoire avec obligation de soins et de travail. L’exercice de l’autorité parentale sur son fils lui est retiré.

 

 

 

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