Jugé pour avoir téléchargé près de 1 500 vidéos pédopornographiques

, Mise à jour le 26/11/2020 à 19:24

Les faits s'étalent grosso modo de 2011 à 2014. Pendant ces trois années, le quinquagénaire aura téléchargé près de 1 500 vidéos à caractère pédopornographique. C'est en tout cas ce qu'ont retrouvé les enquêteurs, alertés par l'office central de répression des violences aux personnes, sur l'ordinateur de l'intéressé.
C'est dans une situation de "misère sexuelle" qu'il aurait plongé dans cette dérive, dans l'interdit, après le départ de sa première femme. Sa seconde femme, présente à l'audience, le soutient. A la barre, il reconnaît "avoir du dégoût", mais également "avoir persisté".

D'abord "la honte", puis paradoxalement "un soulagement"
"Avoir été pris, finalement, c'est un soulagement", confie-t-il timidement aux magistrats, "comme ça, la boucle est bouclée". Il est, depuis son interpellation, suivi par un psychiatre, qui l'aide à tempérer cette étrange pulsion. Mais "pourquoi ne pas avoir demandé de l'aide avant ?", l'interroge le président du tribunal, André-Frédéric Delay. "La honte", répond-il spontanément.
S'il était surtout consommateur, le prévenu est également poursuivi pour la diffusion des images car il utilisait un système "peer to peer" : en téléchargeant les fichiers, il contribue également à leur diffusion et facilite leurs téléchargements.

"Compte-tenu de votre profession, vous aviez un devoir d'exemplarité"
A la barre, il conteste à faible voix la diffusion, mais reconnaît sans sourciller que l'infraction est constituée. "Compte-tenu de votre profession, vous deviez savoir que vous contribuez à la diffusion de ces images et puis surtout, vous aviez un devoir d'exemplarité", lui reprochent les magistrats. En effet, le prévenu était gendarme (il avait aussitôt été démis de ses fonctions lors de l'interpellation).
"Ça n'a pas suffi pour me contenir", reconnaît-il péniblement, avant d'affirmer qu'il a depuis "un suivi" et "une vie équilibrée". Sa carrière est d'ailleurs sans la moindre tâche et son casier judiciaire est vierge, "ce qui laisse présager de faibles risques de réitérations", selon le ministère public, représenté par Yves Dubuy.

"Pour réaliser ces vidéos, des enfants sont martyrisés. Avec le peer to peer, on contribue à ces malheurs"
Ce dernier a tout de même requis une peine de quatre mois d'emprisonnement avec sursis, reconnaissant que les magistrats étaient "tombés des nues" lorsqu'ils ont appris la nouvelle : "il y a une part obscure en chacun de nous, mais ce qui était peut-être de la curiosité au début s'est transformé ensuite en perversion".
Il a justifié sa requête en rappelant que "pour réaliser ces vidéos, des enfants sont martyrisés. Avec le peer to peer, on contribue à ces malheurs". Après délibérations, le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public en prononçant une peine de quatre mois d'emprisonnement avec sursis. En outre, les scellés (ordinateur, disque dur, etc.) ont été confisqués.

Maxime Pitavy

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