Journées européennes du Patrimoine : gros plan sur l'abbaye de Doue

sam 16/09/2017 - 20:52 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:48

« Ce matin je suis allé visiter la préfecture et cet après-midi j'ai décidé de venir ici, à l'abbaye de Doue, explique Jean-Luc (63 ans, Saint-Pierre Eynac), j'ai vu que cette année elle était au programme et j'étais vraiment curieux de la découvrir, car je suis un passionné des abbayes.»
Un édifice situé sur la commune de Saint-Germain Laprade, auquel on accède par une petite route à proximité de l'échangeur de Fay-le-Triouleyre (RN 88), et que l'on voit notamment en contrefort de l'axe Brives-Arsac-en-Velay, « j'étais déjà monté jusqu'ici, mais je n'avais jamais pu pénétrer dans l'enceinte de la propriété », regrette Jean-Luc.

Lever le mystère sur l'abbaye de Doue
Mais c'est maintenant chose faite, en ce samedi 16 septembre, grâce aux journées européennes du Patrimoine. L'ancienne abbaye de Doue - comme de nombreux autres sites en Haute-Loire - est cette année ouverte au grand public, pour la plus grande joie des curieux qui viennent dans leur majorité lever le mystère pour la première fois : « C'était déjà le cas pour l'édition 2015, précise Lise Éneau-Brun, une archélogue œuvrant sur ce qui est aussi un important chantier de restauration, on fait appel à de l'argent public et c'est un juste retour des choses que de montrer aux gens l'avancée des travaux.»

Les contraintes de la charte de Venise
Cette dernière vient de mettre au jour les fondations du mur de façade de l'église qui occupait la partie ouest de l'ensemble,« une abbaye qui a connu ses heures de gloire aux 12e, 13e et 15e siècles, resitue le proprétaire, Gilles Bayon de La Tour, elle fut fondée par l'ordre des Prémontrés, des chanoines réguliers venus dans la région sur la demande de l'évêque du Puy et dont ils devînrent de très proches conseillers
Très au fait du devenir de son bien, le maître des lieux narre avec passion l'évolution des travaux au public. Dans ce cadre, ses aspirations personnelles doivent s'accomoder de contraintes non seulement techniques, mais aussi réglementaires : « la charte de Venise nous dit que l'on a le droit de restaurer mais pas de reconstruire.»

Travail à l'inverse des bâtisseurs médiévaux
« En tout cas ce que l'on reconstruit doit être visible, précise Éric Beauvarlet, pour qui le métier de tailleur de pierre n'a aucun secret. Celui-ci est aussi ingénieur et chef d'entreprise de restauration de bâtiment historique, ainsi qu'enseignant au ministère de la culture et à Paris 1, et le matériau que l'on utilise généralement dans tout le bassin du Puy, c'est la brèche volcanique, explique-t-il en martelant son burin sur de gros blocs récemment sciés au fil diamanté, on fait un peu le travail à l'inverse des bâtisseurs médiévaux, de nos jours, puisque l'on doit, nous, donner un aspect moins régulier à la pierre.»
La visite (guidée) vaut le détour, pourquoi pas ce dimanche 17 septembre après-midi, "histoire" de remonter un peu plus le temps, au-delà de la période Renaissance des fêtes du Roi de l'Oiseau, qui retentissent encore non loin d'ici.

J.J.

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