Info importante : L'entreprise Vacher jette l'éponge pour sa chaudière de Polignac

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 14/10/2025 à 11:30

Temps de lecture : 4 minutes

C'est l'annonce percutante du jour. Chaudière environnementale pour la société Vacher/Altriom, incinérateur toxique pour les opposants, des années de bras de fer prennent ainsi fin dans une atmosphère brulante. Après un énième incendie survenu le 11 octobre 2025, détruisant un équipement de plusieurs centaines de milliers d'euros, le dirigeant Fabien Charreyre renonce au projet. "Nous sommes extrêmement inquiets, car il est clair que l’on cherche à nous nuire", déplore-t-il. 

Samedi 11 octobre, un brasier s'empare de la déchetterie de la commune de Polignac. Sur place, les sapeurs-pompiers luttent contre l'incendie, sauvegardant alors une grande partie de l'espace. Néanmoins, un compacteur-broyeur est totalement détruit, tout comme un tas de sciure de 200 m³.

Si, heureusement, aucune victime n'est à déplorer, le sinistre emporte des centaines de milliers d'euros d'investissement et met trois salariés en statut de chômage technique.

Quelques jours après ce nouvel incendie, Fabien Charreyre, dirigeant du groupe Vacher et d’Altriom, partage un courrier à tous les médias locaux de la Haute-Loire. 

"Vous donniez récemment l’information à vos lecteurs qu’un nouvel incendie était survenu sur un broyeur mobile sur notre plateforme de recyclage du bois de Polignac, commence-t-il. Il faut savoir que ce broyeur est celui qui a remplacé le broyeur détruit dans l’incendie du 9 juillet". 

"Cette plate-forme est attaquée pour la troisième fois. Dans ces conditions, nous décidons de mettre fin au projet de chaudière environnementale à Polignac" Fabien Charreyre.

Il poursuit : "Ce nouvel incendie est criminel comme l’était le précédent. Nous avons déposé une nouvelle plainte ce lundi auprès de la gendarmerie de Saint-Paulien, qui accorde visiblement de l’importance à cette affaire".

"Nous prenons ce sujet très au sérieux dans la mesure où il s’agit de la sécurité de nos personnels, et de nos activités en général. Nous sommes un acteur économique qui ne peut prendre le risque de pertes sans compensation qui nous amèneraient à la défaillance !"

"Cette machine, dont la valeur à neuf est supérieure à 500 000 euros, aura donc fonctionné moins de 3 mois.  Nous avions porté plainte et savions qu’un ou des activiste(s) voulaient s’en prendre à nous dans la mesure où un départ de feu avait été stoppé 6 jours après le premier incendie, soit le 15 juillet" Fabien Charreyre.

"Je considère qu’il en va de ma responsabilité de mettre fin à ce dossier"

Fabien Charreyre indique que le groupe emploie 185 personnes sous contrat et des employés intérimaires. "Nos entreprises travaillent pourtant au service de tous dans ce département, et dans les départements voisins, mais dans la mesure où notre sécurité n’est plus assurée, je considère qu’il en va de ma responsabilité de mettre fin à ce dossier".

Le dirigeant soulève l'inquiétude des employés et des représentants du personnel concernant leur avenir au sein de la société. 

"Le Tribunal Correctionnel de Clermont-Ferrand déboutait les opposants et nous lavait de toute accusation"

Le chef d'entreprise assure que son dossier est irréprochable aux yeux de la justice et au respect de l'environnement. Pour prouver ses propos, Fabien Charreyre détaille les batailles juridiques, documents à l'appui, et les tensions qui ont ponctué l'affaire depuis 2020.

"Après une plainte nous accusant de pollution en 2023, nos opposants avaient repris les poursuites et les demandes de la DREAL au pénal l'année suivante, précise-t-il. En septembre 2024, un jugement devant le Tribunal Correctionnel de Clermont-Ferrand déboutait les opposants et nous lavait de toute accusation".

"Nos combustibles triés quitteront la Haute-Loire pour le bonheur des territoires équipés de chaudière"

Nous savons que notre dossier est techniquement irréprochable et qu’il représente l’avenir, martèle Fabien Charreyre. Nous savons que la fabrication de combustibles de recyclage est une opportunité stratégique pour notre territoire". 

Selon lui, des chaudières comme celle de Polignac sont en fonctionnement dans notre pays. "La semaine dernière, dans le cadre de ses conférences publiques au salon Pollutec à Lyon, l’Ademe mettait en avant une des premières chaudières qui fonctionne depuis près de deux ans en Vendée. Cette chaudière brule des combustibles similaires à ceux que nous produisons".

Et d'après l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, ce dispositif émet 150 fois moins qu’une chaudière au bois. "Nous aurions pu être précurseurs dans ce domaine, d’autres s’y sont opposés et s’y opposent encore. En attendant, nos combustibles triés quitteront la Haute-Loire pour le bonheur des territoires équipés de chaudières. Et s’ils ne trouvent pas leur place, ils seront enfouis".

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Vos commentaires

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1 commentaire

mar 14/10/2025 - 13:00

Cela me rappelle la guerria avec un centre d'enfouissement où le réflexe NIMBY avait joué à fond au détriment de l'environnement. Sans défendre ce projet il est quand même triste du coup de préférer envoyer des déchets revalorisables à l'extérieur du département augmentant d'autant les camions sur nos routes qui s'en trouvent sous dimensionnées et ainsi pomper des budgets pour les élargir ou en faire de nouvelles. Il y a donc bien des personnes qui militent pour l'extinction générale.

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