Hyper U : l'expropriation des terrains pour tourner la page

, Mise à jour le 11/02/2014 à 13:05

Ce vendredi 7 février, à l’occasion du Conseil communautaire de la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay, l’ordre du jour numéro 13 concernait l’autorisation de lancement d’une procédure de Déclaration d’Utilité Publique sur la zone de Laprade - comprendre une procédure d’expropriation des propriétés où Philippe Boutreux essaye d’implanter son projet d’Hyper U depuis dix ans. Le Conseil communautaire a quatre vois contre deux en faveur de cette procédure, « pour renvouler et diversifier l’offre foncière à vocation économique ».

Étendre la réserve foncière de l'agglo
« A ce jour, la faiblesse de l’offre foncière industrielle, tertiaire et artisanale compromet les possibilités d’accueillir de nouvelles activités économiques essentielles au développement du territoire, notamment sur la zone de Laprade. Il apparaît nécessaire d’étendre ces possibilités d’accueil pour conforter le pôle industriel », précise l’ordre du jour numéro 13 de ce vendredi 7 février. Les parcelles de terrains dont Philippe Boutreux est propriétaire sont « les seules à être situées en zone Ui (zone à vocation économique) au Plan local d’urbanisme de la commune de Saint-Germain-Laprade ». C’est en cela qu’elles constituent donc « la seule possibilité d’extension » de la réserve foncière de la communauté d’agglomération.

Une procédure en deux temps
Votée par le Conseil communautaire, cette procédure d’expropriation se déroulera en deux temps : une première phase d’ouverture de la procédure servira à démontrer l’utilité publique du projet, et une deuxième phase de réalisation de l’opération d’expropriation garantira le transfert de propriété - 113 138 mètres carrés au total - à l’expropriant (la Communauté d’agglomération) et le paiement d’une indemnité à l’exproprié (Philippe Boutreux). Contacté par téléphone, le directeur des Super U de Langeac et d’Aiguilhe n’a pas souhaité réagir quant à cette décision. Même chose du côté de la mairie de Saint-Germain-Laprade, qui « ne souhaite pas communiquer pendant quelques jours » sur ce sujet.

Pour Michel Joubert, rien à voir avec le propriétaire des terrains
« Nous exproprions des terrains sur une zone, point. » Le président de la communauté d’agglomération, Michel Joubert, a bien insisté sur le fait que cette décision n’avait rien à voir avec le propriétaires des terrains concernés, Philippe Boutreux. « Il reste des terrains, d’accord, mais quand il y a des entreprises qui ne veulent aller que dans cette partie du département, on aimerait quand même pouvoir éviter qu’elles aillent dans d’autres territoires. » Michel Joubert a rappelé que l’agglo avait de la réserve foncière sur les Fangeas, sur Chaspuzac ou sur Taulhac, mais que pour des raisons diverses, certaines entreprises ne voulaient pas forcément aller de ce côté, d’où la nécessité d’avoir une offre à proposer sur le secteur de Saint-Germain-Laprade. « Il nous faut une grande unité. Sur Taulhac, par exemple, il ne nous reste que des petits morceaux », explique-t-il pour justifier la faiblesse de cette réserve foncière.

Se donner la possibilité d'accueillir de nouvelles entreprises
Les parcelles de terrain de Saint-Germain-Laprade, en tant que zone d’activité, pourraient du coup attirer de nouvelles entreprises sur le secteur. « On avait une entreprise importante qui voulait s’y installer et qui est partie, donc à force d’attendre… Il y a déjà eu cinq refus pour le projet de Philippe Boutreux, on ne peut pas atteindre quinze ans ! » Cette procédure d’expropriation est donc engagée pour éviter qu’une situation comme celle-ci se répète et pour anticiper toute nouvelle demande d’entreprise extérieure. « Dans cette zone, on n’a plus rien a part deux-trois morceaux de terrain. Il faut qu’on ait des possibilités sur chaque axe de l’agglomération, et la zone de Saint-Germain est une zone essentielle », a tenu à rappeler Michel Joubert.

A.L.

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