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Haute-Loire : menace sur la viande bovine
Les 500 producteurs de vaches allaitantes de Haute-Loire sont inquiets d'apprendre que l'Union Européenne négocie en ce moment un accord de libre-échange avec le Mercosur (ndlr : marché commun du sud, communauté qui regroupe plusieurs pays de l'Amérique du Sud).
Un offre d'accès à 70 000 tonnes de viande sud-américaine a été rejetée par le Mercosur qui demande un contingent de 99 000 tonnes, "à droits de douane quasi-nuls", dénonce les syndicats agricoles de haute-Loire.
Environ 4 500 vaches allaitantes en Haute-Loire, et d'innombrables emplois liés
"Nous avons choisi une action non violente", expliquent en préambule les représentants syndicaux qui ne masquent par leur colère même si la Haute-Loire n'est pas un territoire marqué par la production de vaches allaitantes. C'est avant tout, pour l'ensemble du Massif Central, une bonne source de diversification de revenus.
On en dénombre tout de même environ 4 500, pour environ 500 producteurs, mais les emplois liés sont impossibles à chiffrer puisque de nombreux emplois indirects (comme dans les trois abattoirs du département par exemple) sont partagés avec d'autres filières.
----En Amérique du Sud, l'élevage bovin serait responsable de 80 % de la destruction de la forêt amazonienne, avec 1,6 million d'hectares par an imputé à cette seule activité.-----30 à 40 % de différence de prix entre la viande bovine française et celle provenant des pays du Mercosur
Pour les agriculteurs de Haute-Loire, le message adressé par le gouvernement et Bruxelles est totalement contradictoire avec les Etats Généraux de l'Alimentation qui veulent mettre fin à la guerre des prix, puisque cet accord conduirait à "un libéralisme à outrance, avec une concurrence dure et des prix incomparables", accuse Anthony Fayolle, le Président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire.
Il y a au moins 30 à 40 % de différence de prix entre la viande bovine française et celle provenant des pays du Mercosur. "Aujourd'hui, on vend la viande environ 4,50 € le kilo alors que la viande brésilienne par exemple, arrivera sur le marché entre 3 et 3,50 €", détaille Yannick Fialip, le Président de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats Exploitants Agricoles) de Haute-Loire, "chez nous, il est impossible de produire à ce prix", sans parler des conditions de productions, beaucoup plus strictes en France : "on ne fait pas le même métier, chez eux tout est très concentré, les OGM et les hormones de croissance sont autorisés, etc".
L'agriculture rapporte plus que les Airbus en France ?
Yannick Fialip est le Président de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats Exploitants Agricoles) de Haute-Loire. Pour reprendre votre formule, l'agriculture rapporte plus que les Airbus en France ? Cet accord est assez paradoxal avec les Etats Généraux de l'Alimentation qui veulent mettre fin à la guerre des prix ?
Peu de viande estampillé Amérique du Sud
C'est l'une des craines des agriculteurs altiligériens. "On en retrouvera beaucoup dans la restauration collective et surtout dans les produits transformés et surgelés", met en garde Anthony Fayolle, "même si le consommateur veut défendre une production locale, il ne le pourra pas forcément".
Risque-t-on de retrouver une viande de qualité moindre dans nos assiettes ?
Anthony Fayolle est le Président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire.
Risque-t-on d'assister à un nivellement par le bas et de retrouver une viande de qualité moindre dans les rayons en France ? On va accentuer le phénomène d'une alimentation à deux vitesses, en fonction des revenus de chaque consommateur ?
Maxime Pitavy
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