Haute-Loire : le monde agricole solidaire des plus démunis

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:33

Ce dispositif permet à chaque producteur de pouvoir faire un don alimentaire, auprès d'une entreprise qui sera en charge de transformer le produit (par exemple en fromage ou en yaourt pour le lait), avant de le distribuer auprès d'associations caritatives comme la Banque Alimentaire par exemple, qui elle-même rétrocède les produits aux ayants droits en bout de chaîne.
Les agriculteurs ont toujours donné une partie de leur production pour les plus démunis mais depuis mai 2013, grâce à la création de l' association SOLAAL (solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires), la pratique est davantage encadrée et ils peuvent bénéficier d'un dispositif de défiscalisation. "Pour nous, c'est aussi un moyen de faire pression sur les dispositifs de l'Etat mais aussi européens, qui ont été massivement attaqués depuis un certain nombre d'années", ajoute Yannick Fialip, le Président de la FDSEA.

Comment ça marche pour un agriculteur souhaitant donner ?
Prenons l'exemple d'un producteur faisant don d'une tonne de lait. Elle coûte environ 300 euros. On lui rend 180 euros d'avoir fiscal, ce qui fait que le donateur en est quand même pour 120 euros de sa poche. "Oui mais dans cette opération, le principal c'est de se demander comment nous, la profession agricole qui produisons une importante quantité de matière première, on peut rendre service aux plus démunis", tranche Yannick Fialip.
La quantité de lait cédée, ainsi que la valeur hors taxe du lait apparaîtront sur le bordereau de paiement du lait du producteur du mois de mars 2015. Les agriculteurs doivent déclarer avant fin février à leur laiterie la quantité qu'ils souhaitent donner, grâce à un formulaire fourni par cette dernière. La laiterie dispose ensuite d'un an pour rétrocéder ces produits (transformés) aux associations caritatives.

  • Ces dons sont très généreux mais est-ce nécessairement de la matière qui aurait été détruite ou jetée ?


Du lait, des oeufs, des fruits, des légumes... mais pas encore de viande ou de céréales
Si c'est essentiellement le lait qui est donné en Haute-Loire, avec environ 1 800 producteurs dans le département, on retrouve aussi des oeufs, des fruits et des légumes au rang des produits donnés. Pour la viande et les céréales, il faudra encore attendre même s'il existe déjà des pistes de réflexion.
"On espère que ça va perndre de l'ampleur au fil des ans", souligne Yannick Fialip, alors que huit millions de lait ont été donnés l'an dernier. "On espère doubler ce volume dès cette année", ajoute-t-il. On ne dispose en revanche d'aucune donnée chiffrée sur la Haute-Loire.

La grande distribution et l'Europe, principaux donateurs
Les Banques Alimentaires de France ont reçu 21,4 % de dons provenant des exploitations agricoles et industries agroalimentaires en 2012. C'est moins que la grande distribution (36,3 %) et l'Union Européenne (25,2 %), mais plus que les collectes (14,8 %) et l'Etat (2,2 %).
En Haute-Loire, la Banque Alimentaire recense 67 adhérents. L'an dernier, elle a rétrocédé 165 tonnes aux diverses associations avec lesquelles elle travaille. Notons que 49 tonnes venaient exclusivement du Jardin des Estreys (un chantier d’insertion dont le support est la production maraîchère bio).

  • Le don de produits agricoles peut-il pallier à la baisse des dotations de l'Europe ?


Maxime Pitavy

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