Haute-Loire : encore des familles menacées d'expulsion

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Une cinquantaine de manifestants s'est donnée rendez-vous ce mercredi midi devant les grilles de la préfecture du Puy-en-Velay pour protester contre la loi Collomb dont les conséquences sont immédiatement visibles : "la politique du chiffre règne en maître", dénoncent les divers acteurs réunis ce mercredi au Puy, "la préfecture a des directives pour expulser, qu'elle applique sans faire de détails, sans états d'âme aucun".
En tout, on dénombre 25 familles déboutées du droit d'asile en Haute-Loire, soit 130 personnes, dont 76 enfants, tous scolarisés dans le département. "En, comparaison aux 260 000 habitants de la Haute-Loire, combien pèsent ces vies humaines ?", interroge Christine Chevalier, du Réseau Education Sans Frontière.

Sans papier, aucune promesse d'embauche... et sans embauche, aucune régularisation
Si certaines familles sont ici depuis une décennie, d'autres sont arrivées récemment mais également menacées de renvoi dans leur pays. On retrouve essentiellement des familles tchétchènes, arméniennes, kosovardes, géorgiennes, albanaises ou encore de la RDC (République Démocratique du Congo).
Pour cette dernière nationalité, on recense notamment trois familles monoparentales sérieusement menacées d'expulsion, faute de fournir des promesses d'embauche, qui leur sont refusées car elles n'ont pas de papier... le serpent qui se mord la queue en somme.

Pas un seul euro versé par la collectivité
Il est important de rappeler que ces familles ne disposent d'aucun revenu, contrairement à certains fantasmes qui peuvent circuler sur leurs conditions de vie. L'association Tremplin, qui offrait un ticket alimentaire d'une valeur de 5 € par personne et par semaine ne verse plus rien depuis quelques années, dans un souci d'égalité avec les SDF (sans domilile fixe).
"La seule chose que leur offre la collectivité, c'est un toit", martèle la représentante de RESF, "et encore, bien souvent dans des conditions déplorables. Dans un des logements du Puy, on a retrouvé des rats", ajoute-t-elle.

Parfois l'impression de se battre contre des moulins ? "Ce n'est pas une raison pour baisser les bras",
Depuis trois semaines, RESF demande un rendez-vous avec les services préfectoraux, en vain. "C'est un mur qui se drese devant nous", tempête Christine Chevalier, "impossible de dialoguer et leur façon de juger est expéditive". 
Difficile de garder espoir dans de telles conditions pour la cinquantaine de manifestants, qui reconnaissent à demi-mot avoir parfois l'impression, à l'instar de Don Quichotte, de se battre contre des moulins. "Ce n'est pas une raison pour baisser les bras", conclut Christine Chevalier, "nous devons dire non aux expulsions et demander un titre de séjour pour chacune de ces familles, elles ont droit à une vie digne".

Maxime Pitavy

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