Grippe saisonnière : en Haute-Loire, la piqûre de rappel est gratuite

, Mise à jour le 27/11/2020 à 05:53

Le constat est sans appel : en Haute-Loire, le taux de vaccination est passé de 57 % en 2008 à 42 % en 2013 (il est de 49 % en France). Pourtant, chaque hiver, la grippe saisonnière touche deux à huit millions de personnes en France. Elle peut entraîner des complications graves chez les personnes fragiles et être responsable d'un nombre élevé de décès.
On estime à plus de 10 millions les personnes à risque en France, dont 37 500 en Haute-Loire. Ce sont principalement les personnes âgées de 65 ans et plus, certains malades chroniques, les femmes enceintes ou encore les personnes atteintes d'obésité sévère... Pour ces populations, le vaccin est pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie.

Une première avec une séance de vaccination gratuite ce jeudi
"Les personnes vaccinées protègent leur entourage", explique Eric Luccioni, directeur de la CPAM de Haute-Loire, "puisque toute personne vaccinée agit comme une barrière au développement de l'épidémie". Pour relancer le réflexe de la vaccination, la CPAM de Haute-Loire et le Centre de vaccination du Pôle de Santé Publique du centre hospitalier Emile Roux proposent, et c'est une première, une séance de vaccination gratuite pour les assurés de 65 ans ou plus du régime général. L'occasion de bénéficier, lors d'un unique déplacement, de la délivrance du vaccin et de son injonction.
Les assurés du régime général âgés de 65 ans et plus qui ne présentent pas de pathologie particulière sont invités à venir se faire vacciner, munis de leur prise en charge, le jeudi 6 novembre de 9h à 16h dans les locaux de la CPAM, au rez-de-chaussée de la médecine du travail, rue Richond des Brus, au Puy-en-Velay. Les 2 400 personnes concernées recevront un courrier d'invitation.

  • Comment expliquer le faible taux de vaccination en Haute-Loire ? Est-ce un désintéressement de la part des personnes qui entrent dans le dispositif ? Est-ce inquiétant ? Ecouter les réponses de Stéphanie Clavel, responsable prévention de la CPAM de Haute-Loire. {{audio3}}

----L'Assurance maladie affirme : "le vaccin demeure le moyen le plus sûr et le plus efficace pour prévenir la maladie. Il est sans danger. Les traitements homéopathiques ne peuvent en aucun cas se substituer à la vaccination et les antibiotiques sont inefficaces puisque la grippe est virale".-----Doit-on avoir peur de ce vaccin ?
La saison grippale concerne la période hivernale, de novembre à février classiquement, avec des pics en décembre et janvier. Les vaccins doivent donc être anticipés. Lors de l'hiver 2012-2013, l'Institut de veille sanitaire a recensé, au niveau hexagonal, 818 cas graves de grippe admis en service de réanimation. Parmi eux, 153 décès sont survenus. Une donnée déjà effrayante et qui ne constitue que la partie émergée de l'iceberg, puisqu'on considère qu'il y a une importante mortalité indirecte liée à une complication ou à la décompensation d'une autre maladie aggravée par une grippe.
Le faible taux de vaccination en Haute-Loire laisse présager des craintes et des doutes. Beaucoup semblent avoir peur des vaccins. Alors il y a-t-il des raisons de s'inquiéter ?

  • Ecouter la réponse du docteur Philippe Rolland, responsable du centre de vaccinations du Pôle de Santé Publique du centre hospitalier Emile Roux. {{audio1}}

----Une infection très contagieuse
On estime qu'un patient grippé va contaminer une à trois personnes sur dix au sein de son entourage.-----Un outil de prévention, comme la ceinture de sécurité
"Aujourd'hui, la ceinture de sécurité est obligatoire, pas le vaccin", déplore Olivier Servaire-Lorenzet, directeur du centre hospitalier Emile Roux. "Le vaccin protège bien plus qu'il ne génère de risques", poursuit-il, "il ne tue pas, son absence par contre, si". On estime qu'environ un cas sur dix millions de vaccinés va présenter des complications.
Si son efficacité est prouvée, ce vaccin n'est pour autant pas une garantie à 100 % de ne pas attraper la grippe. Des effets secondaires peuvent également apparaître et, dans le pire des cas, bien qu'extrêmement rare, on peut en mourrir, comme le confirme le docteur Philippe Rolland. Ecouter. {{audio2}}

Un virus qui évolue sans cesse
La particularité de la grippe réside dans l'évolution du virus, c'est pourquoi une nouvelle vaccination est conseillée tous les ans. Ainsi, chaque année, la composition du vaccin est adaptée et elle est élaborée selon les recommandations de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), en fonction des souches virales qui ont circulé précédemment. Ce vaccin est disponible en pharmacie depuis le mois d'octobre.
Michel Beyssac, le président du conseil de la CPAM et Eric Luccioni, se feront d'ailleurs prochainement vacciner, pour donner l'exemple. "Au-delà de la protection personnelle, c'est un geste citoyen pour son entourage", a conclu le président.

Maxime Pitavy

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