Fabrice Eboué : un quadra déjanté au théâtre du Puy

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:56

Avec Fabrice Eboué, il vaut mieux être prêt à rire de tout car son humour n'a pas de frontière, pas de limite. Sur scène, il conserve une feuille et un stylo sur une table haute et il raye, surligne et prend note au fur et à mesure des vannes lancées à la foule, en fonction des réactions suscitées.
Un spectacle évolutif où l'humoriste tente des coups, parfois borderline, partant du principe que l'on peut rire de tout. Surtout si c'est drôle.

Il balaye de fond en comble une société qu'il souhaite dépoussiérer à grands éclats de rires
Raillant tour à tour les vegans, les théories du complot, les religions, les réseaux sociaux ou le handicap, il balaye de fond en comble une société qu'il souhaite dépoussiérer à grands éclats de rires. Sans tabou, il évoque aussi bien l'éducation nationale que l'industrie du porno, les attentats ou l'écologie. 
Le provocateur allume tous azimuts. Des retraités qui ne supportent plus les Arabes et partent… à Marrakech, jusqu'à l’écriture inclusive, qui lui permet d'ironiser : "j’ai un pote qui est nain ; il veut faire interdire les majuscules".

Le poids des affres du temps sur la piste de danse... ou dans l'intimité
Toujours partisan de l'autodérision, il compare sa calvitie à la forêt amazonienne et s'amuse des affres du temps sur son corps ébranlé par le poids des années, que ce soit sur la piste de danse... ou dans l'intimité. Il fait aussi part de ses joies et de ses doutes dans le chemin de la paternité, que ce soit pour bercer son bébé en rentrant de soirée à six heures du matin ou lorsqu'il faut lui expliquer les différences entre les religions. Faut-il choisir celle de papa ou celle de maman ? "Comme tu veux : celle de papa où l'on cache des chocolats à Pâques ou celle de maman où l'on égorge des moutons".
Car l'humoriste n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat, lui qui est issu d'une union mixte (mère normande, père camerounais), schéma qu'il a reproduit en s'unissant à une franco-marocaine. Une double culture qu'il érige comme étendard, un bouclier aussi contre les préjugés.

Il frappe à tout va, parfois en-dessous de la ceinture
Mêlant mauvaise foi et ironie cinglante, il frappe à tout va, parfois en-dessous de la ceinture, et n'épargne personne, surtout pas lui-même, tel un hymne à la tolérance.
Au terme d'un spectacle énergique, avec un humour souvent explosif, Fabrice Eboué a déclenché les rires, parfois jaunes, du public ponot qui l'a chaudement applaudi ce vendredi soir.

Maxime Pitavy

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