Les sapeurs-pompiers de Haute-Loire recrutent
Et vous ? Vous êtes complètement dinde ou pas ?
Qui connaît la véritable histoire de la dinde aux marrons ? Pas grand monde. Pourquoi depuis des siècles, ce repas est devenu une tradition de Noël dans nombre de foyers en Haute-Loire et bien au-delà ? Et pourquoi cette drôle d’idée de fourrer le pauvre animal avec des tas de marrons ? Zoomdici vous révèle l’un des plus grands secrets que la dinde ait portée.
Sur la table, les assiettes sont bien mises. Les fourchettes sont du bon côté (à droite...à moins que ce ne soit à gauche) et les couteaux à l’opposé. Il y a un verre pour l’eau (qui ne sera pas beaucoup utilisé) et un second pour le vin (qui sera beaucoup utilisé). Une chouette nappe, qui ne sort de son tiroir que pour les grandes occasions, s’est même invitée à la fête.
Et au milieu de la grande tablée, un large plat trône fièrement comme un trophée que l’on exhibe qu’une fois l’an. Une dinde luisante de graisse, sa peau teintée de brun, d’ocre et de cuivré, expose sa silhouette charnue, enrubannée de fumée et d’odeur alléchante.
« C’est la beauté intérieure qui compte »
Et puisqu’il est coutume de dire que « c’est la beauté intérieure qui compte », force est de constater que cette expression prend tout son sens avec cette recette multiséculaire. Car sous la chair brûlante du gallinacé se cache tout un tas de marrons (de chair à saucisse), presque aussi tendres que des noisettes de beurre. Ils semblent même chuchoter des secrets en terminant leur cuisson dans leur maison dorée.
Christophe Colomb, découvreur de la dinde
Mais parce que les secrets, on adore ça, on est allé fouiner dans les entrailles de la bête pour en retirer le coeur. Si des millions de dindes passent à table chaque 24 ou 25 décembre, c’est à cause d’un certain Christophe Colomb. Car, avant qu’il ne débarque avec ses gros souliers de navigateur dans « la terre d’au-delà des mers » en 1492, c’était l’oie et le poulet les dindons de la farce.
La volaille en question n’existait pas en Europe au 15ème siècle. Alors, en plus d’innombrables choses exotiques que l’aventurier italien ramène dans ses bagages, il revient avec cette grosse poule. Et parce qu’il est certain d’avoir foulé le territoire des Indes, il baptise l’animal « poule d’Inde ».
Une poule qui a de la cuisse
La dinde est alors regardée avec beaucoup d’intérêt par les « gens de peu ». Plus grosse que le poulet, moins chère que l’oie, la trouvaille outre-atlantique est le compromis parfait pour nourrir généreusement toute une famille sans vraiment le sou.
Et pour les marrons, qui sont en faite des châtaignes, aisé est de les ramasser par terre et de les conserver longtemps. Ils accompagnaient ainsi cette « poule d’Inde » afin d’en faire un plat copieux, bon, et « qui tenait au corps », selon l’expression populaire.
Au profit du Seigneur
Cerise de la gâteau, la cuisson de la dinde avait aussi son utilité religieuse. Contrairement aux poulets et autres volailles, la dinde se cuit à feu doux. Cette particularité permettait ainsi à la population très croyante à l’époque de se rendre à la messe pendant que l’animal mijotait en faisant ses derrières prières.
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