Et si on parlait du cancer colorectal en visitant un gigantesque côlon

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 16/03/2024 à 15:00

Samedi 16 mars, les clients de la Galerie de Géant ont été accueillis par un énorme côlon de 7 mètres de long sur 3 de large et autant de haut. Le but de cette reproduction XXL ? L’importance du dépistage du deuxième cancer chez la femme et troisième chez l’homme.

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Loin des plages de sables blancs des belles caraïbes ou des montagnes à couper le souffle des montagnes Suisses, c’est un autre lieu pour le moins atypique que les clients sont invités à visiter. Un véritable voyage intérieur. À l’occasion du Mars Bleu, la ligne contre le cancer a installé une imposante structure gonflable, représentant la réplique parfaite de votre colon, là où passe fluides, selles et autres suppositoires.

Si cette vision peut susciter la surprise et les sourires, l’action met en lumière un grave problème de santé publique. Le cancer colorectal.

Selon les chiffres de Santé Publique France, en France, avec 47 582 nouveaux cas en 2023 et 17 117 décès en 2018, le cancer colorectal fait partie des cancers les plus fréquents. Troisième rang chez l’homme et deuxième chez la femme. Il représente la 2ᵉ cause de décès par cancer.

L'équipe de la Ligue contre le Cancer devant la reproduction du côlon gonflable.
L'équipe de la Ligue contre le Cancer devant la reproduction du côlon gonflable. Photo par Nicolas Defay

« Nous restons donc très mauvais sur le sujet »

« En Haute-Loire, on est à 33 % (34 % au niveau national) sur le dépistage organisé du cancer colorectal, explique Valérie Astier, coordinatrice de la Ligue contre le cancer. Nous restons donc très mauvais sur le sujet. À contrario, concernant le cancer du sein, on est à 57,3 % ce qui est très bien ».

À l’intérieur du côlon, les visiteurs découvrent des polypes bénignes, généralement ôtées lors d’une coloscopie. Et également des amas de cellules cancéreuses, nécessitant dans ce cas une opération chirurgicale sérieuse.

Le dépistage s’adresse aux femmes et aux hommes, âgés de 50 à 74 ans, qui reçoivent tous les 2 ans une invitation à parler du dépistage du cancer colorectal avec leur médecin

« C’est simple et à faire chez soi »

« La prévention est le maître mot pour éviter le cancer colorectal, comme tous les autres cancers d’ailleurs, poursuit Valérie Astier. Mais ce faible ratio du dépistage est expliqué par le tabou qu’il représente. On n'a pas envie d’en parler. Pourtant, le test est très simple ».

Elle précise en ce sens : « Après être en possession des documents et du kit de dépistage que l’on peut se procurer via internet, chez son médecin ou dans certaines pharmacies, la personne recueille un peu de selle avec une brosse adaptée. Elle glisse ce petit peigne dans une pochette. Puis l’envoie au laboratoire aussitôt après. C’est simple et à faire chez soi ».

Polypes, cellules cancéreuses, ulcères...tout a été reproduit dans la structure exposée.
Polypes, cellules cancéreuses, ulcères...tout a été reproduit dans la structure exposée. Photo par Nicolas Defay

« Seule la coloscopie pourra établir un diagnostic certain »

En fonction des analyses, plusieurs possibilités sont alors envisagées. Soit les résultats sont négatifs et un nouveau test sera à refaire dans les deux ans. Soit ils sont positifs et la personne sera conviée à prendre rendez-vous pour pratiquer une coloscopie. « Mais attention ! Un test de dépistage positif ne signifie en rien la présence d’un cancer. Seule la coloscopie pourra établir un diagnostic certain ».

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