Des fruits du cœur par le Département

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 22/01/2022 à 18:00

Jeudi 20 janvier, Marie-Agnès Petit, présidente du conseil départemental, a officialisé ce geste de solidarité envers les Restos du Cœur et de la Banque alimentaire. Chaque mois, pour une durée de 4 ans, les deux associations humanitaires recevront de l’institution 24 kg de fruits et légumes afin d’aider leurs bénéficiaires.

24 kg de fruits et de légumes par mois, ce n’est pas grand-chose. Mais c’est tout de même un cadeau bienvenu pour les Restos du Cœur, la Banque alimentaire et toutes les personnes dans le besoin dont le nombre ne cesse d’augmenter continuellement. « Notre campagne d’hiver a montré une évolution de 10 à 15 % de bénéficiaires en plus de l’année dernière, se désole Marc Lavergne, président des Restos. De plus en plus, ces gens, ces familles, arrivent avec des situations dramatiques, victimes de dépenses énergétiques abyssales ». Il déplore profondément : « Quand ils viennent chez nous, ils nous disent tous : « Donnez-nous à manger ! Nous n’avons plus rien ! Plus rien ! »

Parce que chaque fragment de solidarité, chaque don, quel qu’il soit, se révèle des plus importants pour aider les plus démunis, le Conseil départemental a mis la main à la poche en ce sens. « Dans le cadre d’un marché pour nos titres restaurants dont notre prestataire Sodexo a la charge, ce dernier livrera chaque mois, à partir de maintenant, 24 kg de fruits et de légumes de saison aux deux associations, explique Marie-Agnès Petit, la présidente du Département. Ces produits locaux proviennent des Vergers de Gally ».

« Cela prend d’autant plus de sens car le Conseil départemental a acheté des bâtiments à Cussac afin de les mettre à disposition des deux associations. » Marie-Agnès Petit

Chaque mois, 24 kg de fruits et légumes seront distribués aux assos. Google, Meta, Facebook.
Chaque mois, 24 kg de fruits et légumes seront distribués aux assos. Photo par Nicolas Defay

Des fruits, des légumes et une très grande maison

La distribution se fera un mois pour les Restos du Cœur et le suivant pour la Banque alimentaire. Et ainsi de suite. Marie-Agnès Petit ajoute : « Ce choix donne du sens par rapport aux missions du Département d’accompagner cette population en grande difficulté. Cela prend d’autant plus de sens car le Conseil départemental a acheté des bâtiments à Cussac afin de les mettre à disposition des deux associations. »

Durant l’année 2021, le Conseil départemental s’est rendu propriétaire de locaux désaffectés aux Baraques, sur la commune de Cussac-sur-Loire, pour un investissement de 380 000 euros. Il a consacré un budget d’environ un million d’euros supplémentaire pour le réhabiliter totalement. « Nous avons toujours notre siège au chemin du Fieu au Puy, précise Marc Lavergne. Mais notre espace de stockage de 520 m² est à présent à Cussac ». La Banque alimentaire devrait investir les 500 m² restant dans le courant de l’année.

« De nouveaux profils de bénéficiaires s’ajoutent à la masse. Ce sont des travailleurs avec un salaire proche du Smic incapables d’absorber la montée des prix ». Marc Lavergne

« Ce sont des gens qui étouffent maintenant sous les coûts du carburant et de la vie elle-même »

« Je trouve qu’à présent, la boucle est bouclée dans les missions du Département d’aider sa population, termine la présidente du Conseil départemental. Nous proposons aux deux associations des bâtiments nettement plus pratiques, nettement plus fonctionnels qu’avant, équipés de quais de chargement et d’espaces importants. Et de l’autre côté, nous leur fournissons des fruits et légumes tous les mois. Ces instants de partage sont précieux ! Surtout en ce moment ! »

Marc Lavergne conclut, quant à lui, avec un constat inquiétant : « Nous sommes extrêmement sensibles à votre geste. Car les besoins des gens qui viennent chez nous sont croissants et de plus en plus alarmants. De nouveaux profils de bénéficiaires s’ajoutent à la masse. Ce sont des travailleurs avec un salaire proche du Smic incapables d’absorber la montée des prix. Ce sont des gens qui se sont éloignés du Puy pour espérer trouver des loyers moins chers mais qui étouffent maintenant sous les coûts du carburant et de la vie elle-même ».

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