Des centaines de motards en colère au Puy-en-Velay

Vers 14 heures, la place du Breuil s’est couverte de deux roues de plus de 125 cm³. Jeunes et cheveux blancs, femmes et hommes, pilotes de sportives et de tourisme, marque japonaise, Goldwing, Harley...Le centre du Puy est devenu un instant un show de couleurs, de casques et de chromes. « Nous attendons entre 200 et 400 motos, livre Jérôme Perdrizet, coordinateur de la Fédération Française des Motards en Colère Haute-Loire (FFMC 43). Nous nous réunissons ainsi pour montrer notre détermination à lutter contre le contrôle technique qui menace les propriétaires de motos. »

« L’obligation légale de vérifier scrupuleusement la moto avant de la faire repartir »

D’après le calendrier sur le sujet, au mois de juin 2023, les motos de plus de 125 cm³ devraient passer sous les mêmes yeux des experts techniques qui contrôlent les voitures depuis déjà le 1er janvier 1992. Il s’agirait dans un premier temps d’une inspection simplement visuelle, autrement dit sans toucher ou vérifier en profondeur la moto.

« Cela n’a aucun sens, rappelle Jérôme Perdrizet. Un motard confie son véhicule en moyenne une fois par an à son garagiste. Ces derniers ont l’obligation légale de vérifier scrupuleusement la moto avant de la faire repartir. Ils font ainsi un contrôle approfondi régulièrement et de manière très assidue ».

Si les rassemblements nationaux sont prévus le 22 avril, l’antenne de la Haute-Loire a décidé de le faire ce samedi 14 avril. Ceci, afin de ne pas occulter un autre évènement d’ampleur organisé samedi prochain : Les Roses de l’espoir par les motards au grand cœur.

« Notre opération n’a pas vocation à embêter les gens »

Autour de lui, les moteurs commencent à s’allumer un à un. L’odeur du carburant recouvre un moment la place du Breuil pour se distiller rapidement avec le vent frais du moment. Les centaines de motards vont alors emprunter le Saint-Laurent, la Rocade d’Aiguilhe, l’avenue des Belges et le Pôle intermodal. « Nous remonterons ensuite l’avenue Foch, la zone de Chirel, puis nous nous arrêterons sur le parking du Smart Cabaret à Brives-Charensac ».

Il insiste : « Notre opération n’a pas vocation à embêter les gens même si nous sommes obligés de marquer des stops pour resserrer le cortège. Notre but est de nous montrer tout simplement ».

« Depuis quand la réglementation est-elle décidée par le Conseil d’État  ? »

Représentant la voix des motards en colère du département, Jérôme Perdrizet souligne la non prise en compte par le Conseil d’État des mesures alternatives. Une prime à la conversation dès l’achat d’une moto neuve. La mise en place de radars anti-bruit. Un renforcement des équipements de sécurité pour les motards. Ou encore une sensibilisation dans le cadre du permis B (Voiture) concernant les utilisateurs vulnérables de la route...« Les six mesures proposées pour déroger au contrôle technique ont été lamentablement refusées par le Conseil d’État », déplore Jérôme Perdrizet.

À ce propos, la FFMC Nationale n’hésite pas à parler carrément de crise institutionnelle : « Depuis quand la réglementation est-elle décidée par le Conseil d’État  ? Le Conseil d’État, censé s’assurer de la légalité des décisions politiques n’est-il pas sorti de son rôle en jugeant, au fond et non sur la forme, cette décision du gouvernement d’abroger le contrôle technique moto  ? »