Cyclisme : à 75 ans, il s’attaque au record du monde

, Mise à jour le 19/03/2024 à 12:00

L’âge n’arrête pas Jean-Pierre Jouve. À 75 ans, cet amoureux de vélo et sociétaire du Vélo Club du Velay va s’attaquer à un nouveau défi : le record mondial de l’heure des plus de 75 ans, à vélo sur piste.

Jean-Pierre Jouve est un cycliste amateur hors-norme. Depuis plusieurs jours et pour les mois à venir, le fringuant septuagénaire, prépare un défi d’exception sur le Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines, en banlieue parisienne. Une enceinte qui servira notamment aux coureurs professionnels pour les Jeux olympiques de cet été. Cet habitant d’Espaly compte s’attaquer, en septembre prochain, au record du monde de l’heure de sa catégorie.

L’objectif de Jean-Pierre Jouve sera d’effacer le précédent record, détenu par Jean-Pierre Démenois, un cycliste originaire du Var. Ancien professeur d’EPS, il a parcouru 39,617 km en 60 minutes. Une performance réalisée à 77 ans, le 2 décembre 2023, sur la piste du vélodrome d’Aguascalientes, au Mexique.

« Je n'ai pas l'habitude de m'attaquer à des records », Jean-Pierre Jouve.

Jean-Pierre Jouve a commencé à faire du vélo à l'âge de 3 ou 4 ans, et depuis, il ne s’est plus arrêté. Il a fait partie du groupe de Cyclotourisme jusqu'à ses 18 ans car son père ne voulait pas qu’il fasse de la compétition. Mais lorsqu’il a obtenu son bac, il a immédiatement démarré la pratique de la compétition et l'a poursuivie pendant une dizaine d'années. Désormais, et depuis un moment maintenant, il s’occupe des jeunes membres du Vélo Club du Velay qui pratiquent sur route.

Le vélo qui servira à la tentative de record du monde. Photo par Jean-Pierre Jouve

« Je n'ai pas l'habitude de m'attaquer à des records, mais si je veux le faire, c'est que mon entourage, ceux qui me connaissent, pensent que c'est jouable. Cela ne veut pas dire que c'est gagné d'avance ; il y aura beaucoup de travail, mais c’est dans le domaine du réalisable », a lancé pour Zoomdici, le cycliste espaviot.

« Il y a une dizaine d'années, l'idée avait déjà émergé. J'avais cette envie de battre un record à vélo sur piste sur l'heure. À l'époque, mon objectif était le record d'Auvergne. Puis, en accompagnant Didier Talobre (président du Comité départemental de cyclisme) sur des championnats à Issoire (Puy-de-Dôme), je me suis retrouvé assis à côté d'un recordman de France de piste. Nous avons beaucoup discuté et sympathisé, et ensuite l'idée est réapparue », complète Jean-Pierre Jouve.

Gainage, abdos, musculation,… une préparation bien huilée

C'est lui-même qui a établi son entraînement, les périodes de récupération et son programme alimentaire. Il va également faire appel à des professionnels du milieu pour le préparer à l’événement. Musculation, course à pied, Jean-Pierre Jouve met tout en place pour être le plus fort possible sur le vélo le jour-j :

« Je vais commencer par faire de plus en plus de kilomètres à vélo pour monter en puissance progressivement. Quand je serai en meilleure forme, je m'entraînerai durant des séjours sur piste à la roue fixe, en incluant également du foncier avec des distances progressivement croissantes ainsi que beaucoup de fractionné. Évidemment, je travaillerai également le gainage, les abdos et la musculation du cou, car c’est une partie du corps qui est extrêmement sollicité dans une épreuve comme celle-ci. Pour m'accompagner dans tout cela, Théo Debard, bien connu localement et champion du monde en triathlon, sera à mes côtés. Et surtout, j'aurai l'occasion de passer une journée avec le préparateur physique de Filipo Gana. »

Le casque profilé Ekoi Photo par Jean-Pierre Jouve

Il faudra atteindre une vitesse moyenne de 40,170 km/h pour battre le record de l'heure sur piste. Il est important de noter qu'avec un vélo de piste, roue fixe, sur piste couverte, un casque profilé et une combinaison, on gagne 6 ou 7 km/h par rapport à un vélo de route classique. Un équipement qui sera mis à disposition de Jean-Pierre Jouve grâce à différents partenariats.

« Si je n'étais pas confiant, je ne le ferais pas. »

Rien n'est certain en matière de réussite, mais le cycliste altiligérien se montre plutôt sûr de son coup :

« Si je n'étais pas confiant, je ne le ferais pas, je ne le tenterais pas. La pression, oui, elle existe, car lorsque les meilleurs fabricants, tant en matériel de vélo qu'en équipement vestimentaire, me font confiance et veulent venir me voir, je me dis que c'est une sacrée pression qui m'est mise, car je n'ai pas le droit de décevoir », conclut-il.

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