Coronavirus : les entreprises de transport en première ligne

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

"Ce serait moins préjudiciable pour l'entreprise de laisser les camions à quai que faire des voyages à vide, mais notre activité est d'utilité publique", explique Olivier Jamon, PDG (Président Directeur Général) de Multi Transports, qui s'est agrandie en octobre dernier.

"En ce moment, on travaille à perte"
En effet, la rentabilité de l'activité se fait sur des voyages aller/retour et compte tenu des mesures de confinement, de nombreux industriels ont cessé toute activité, ce qui contraint les transporteurs à faire certains voyages à vide et donc ce qui "impacte fortement la rentabilité de l'entreprise".
"On a un gros déséqulibre de flux et en ce moment, on travaille à perte", déplore-t-il, "encore plus que si on cessait l'activité". Et il ne devrait pas y avoir de mécanisme de l'État pour combler les pertes.

"Pour que la population continue de se nourrir, de se soigner ou de pouvoir se déplacer"
Mais pour Olivier Jamon, pas question d'interrompre l'activité. "Comment feront les stations service pour distribuer du carburant ? Et pour les denrées alimentaires ou les pharmacies ?", interroge-t-il.
Il estime que son activité est "d'utilité publique" et qu'elle répond à "des besoins vitaux". Il a fait le choix de continuer à faire tourner les véhicules "pour que la population continue de se nourrir, de se soigner ou de pouvoir se déplacer". Un choix partagé par ses employés (administratifs comme conducteurs) qu'il tient à féliciter pour leur professionalisme et leur investissement : "ils répondent présents et se serrent les coudes. Ils sont sur la même ligne afin de pouvoir assurer leur mission".

À l'heure où l'on renforce les mesures d'hygiène, certains ne pouvaient plus se laver durant plusieurs jours...
L'autre question soulevée par ce contexte exceptionnel, c'est celle des conditions de travail des transporteurs routiers. Déjà, ils rencontrent de véritabkles dificultés avec certains clients qui les accueillent "comme des pestiférés".
Ensuite, avec les mesures de confinement, ils n'avaient plus accès aux commodités d'hygiène et de restauration. Une situation ubuesque car à l'heure où l'on demande de renforcer au maximum toutes les mesures d'hygiène, les transporteurs qui partent à la semaine n'étaient plus en mesure de se laver durant plusieurs jours...

Aucun retour quant aux réouvertures des sanitaires
Face à la pression des syndicats, un décret a été pondu en urgence jeudi dernier pour la réouverture des parkings, sanitaires, douches et de certains restaurants. Reste à savoir quelle application en sera faite.
"J'ai envoyé un message à tous mes conducteurs pour savoir s'il y avait bien un retour effectif sur le terrain", nous répond Olivier jamon, "on attend des exemples précis pour voir si ça marche, mais je n'ai pour l'instant aucun retour".

Heureusement, il y a le système D
Comme dans plusieurs pans de la société, face à ce contexte exceptionnel, la solidarité et le bon sens permettent de faire face. Ce que le PDG de Multi Transport qualifie de système D : "il y a des clients qui offrent des accès aux sanitaires, aux douches ou à de la restauration à emporter. Il y aussu une vraie solidarité entre les transporteurs qui partagent l'information et font circuler des fichiers qui répertorient les sites où l'on peut trouver une douche".
Enfin le PDG a égalment insisté sur les gestes barrière : "depuis le début de l'épidémie, on a des masques et des gants pour la majorité de nos conducteurs, et on distribue de l'eau". De quoi éviter certains écueils comme ce transporteur qui s'est vu proposer dans une station service une douche au prix de 6 €...

Maxime Pitavy

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