Coronavirus : comment se prépare l'hôpital du Puy ? (VIDÉO)

mer 18/03/2020 - 16:22 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

Première chose : ne pas dramatiser. Beaucoup reprochent aux médias et au gouvernement d'hystériser cette épidémie et de noiricir le tableau mais il faut rappeler que le coronavirus a un très faible indice de contagion, de l'ordre de deux à quatre personnes contaminées par une personne contagieuse, quand la rougeole a un indice à 16 par exemple.

La mortalité est de 0,2 à 0,3 % pour des personnes de moins de 50 ans et en bonne santé
C'est le constat qu'il faut bien avoir à l'eprit pour ne pas céder à la panique. "L'immense majorité des gens contractent le Coronavirus de façon bénine", relève Julien Allirand, médecin urgentiste à l'hôpital Emile Roux du Puy-en-Velay, "déjà, plus de 85 % des personnes contaminées ne sont pas hospitalisées. La plupart des cas graves et des décès sont des personnes d'un certain âge et avec des pathologies associées". 
Autre donnée rassurante : "aucun enfant de moins de dix ans n'est mort de la maladie dans le monde". Les enfants sont en effe très peu symptomatiques, ils peuvent être beaucoup plus contagieux mais ils présentent très très rarement des formes graves et aucun n'est décédé de moins de dix ans depuis le début de l'épidémie.

----Des masques volés à l'hôpital du Puy ?
Comme dans presque tous les hôpitaux de France, des masques ont disparu au Puy. Plutôt que de "vol", le directeur préfère parler d'"écoulement" et il précise que le phénomène a été "très marginal". Désormais, les masques sont confinés dans un lieu sûr pour éviter tout larcin. En attendant la livraison des stocks d'État, des masques ont été fournis par l'hôpital aux EHPAD qui n'en disposaient pas.-----Un protocole d'accueil pour procéder à un premier tri et éviter toute propagation
La grande question est désormais de savoir qui est porteur du virus et qui ne l'est pas ? Des tentes jaunes et des salles modulaires ont ainsi été déployées devant le service des urgences du Puy pour proposer un accueil sécurisé et afin de procéder à un premier tri, à l'extérieur, pour éviter toute propagation au sein de l'établissement hospitalier.
"Soit on intègre un circuit hospitalier pour être prélevé, soit on entre aux urgences, soit on rentre chez soi", résume Jean-Marie Bolliet, directeur de l'hôpital Emile Roux du Puy. Ainsi, ceux qui sont prélevés pour savoir si ils sont porteurs ou non du virus, ils empruntent un circuit dans l'hôpital pour être prélevé et ensuite, ils sont hospitalisés si ils le nécessitent dans l'attente de leurs résultats (à j+1 ou j+2). "Si la personne est porteuse du virus", complète le chef d'établissement, "elle est placée dans un service hospitalier dédié aux soins du Covid-19 et si ele est négative, elle est positionnée dans un service de quarantaine pour ne pas contaminé d'autres patients".

N'espérez pas être dépisté
Dans l'angoisse de la pandémie, beaucoup aimerait être testé pour se rassurer mais ce ne sera pas possible car "aujourd'hui, les laboratoires qui font les dépisatges ne sont pas pléthore", constate le médecin urgentiste, "peut être que dans quelques temps on aura des tests rapides mais pour le moment seuls les laboratoires de virologie des CHU le font".
Il a donc été préconisé de drastiquement réduire les prélèvements et qu'ils soient réservés aux cas graves et aux personnels de santé de première ligne, ce qui permet aux laboratoires de CHU de traiter les prélèvements. "Si on prélève toutes les personnes qui ont des signes, on va totalement saturer en moins de 24 heures les laboratiores de CHU qui ne pourront plus faire leur travail",  ajoute Julien Allirand, "donc si vous n'avez pas de symptômes graves, vous ne serez pas prélevé, n'appelez pas vos médecins ou le Samu, ça ne changera rien".

 

La capacité réanimatoire plus que doublée
En effet, la capacité réanimatoire des services a été "augmentée très sensiblement, avec aujourd'hui 12 lits de réanimation actifs, que l'on peut augmenter jusqu'à 35 postes de réanimatiçon dans la phase la plus aigue de l'épidémie", précise Jean-Marie Bolliet. À cet effet, "on a déjà sanctuarisé des salles de réveil opératoires en isolant les patients porteurs du Covid-19 de ceux qui ne le sont pas".

Au Samu, le nombre d'appels a doublé ces derniers jours
Pour faire face à la charge, l'hôpital a dédoublé la régulation. "On a mis en place une cellule de régulation des appels entièrement dédié au Coronavirus et qui est sollicité par le Samu 15", détaille le directeur de l'hôpital vellave, "dès qu'un cas de Covid-19 est suspect, le Samu 15 envoie à la cellule Covid-19 le patient qui se charge de lui indiquer un rendez-vous de prélèvement et qui ensuite peut avec un logiciel suivre le patient à son domicile via un envoi de SMS. Si elle ne répond par SMS ou si elle témoigne d'une aggravation de santé, le Samu rappelle cette personne pour évaluer l'évolution de son état pathologique".

"Une mesure de confinement efficace pourrait faire baisser la mortalité de 5 à 10 fois"
Et le directeur d'hôpital de conclure : "lavez-vous régulièrement les mains, ne portez pas vos mains au visage et respectez des distances de sécurité avec les autres personnes. Selon les spécialistes, une mesure de confinement efficace pourrait faire baisser la mortalité de 5 à 10 fois".

Maxime Pitavy

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