Contestation contre TAFTA

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:33

Fruit de négociations en catimini entre la Commission Européenne et l’Oncle Sam, le projet aura tenu à l’écart les parlementaires nationaux et les peuples des 28 états membres de l’Union Européenne, pourtant principaux concernés par les retombées d’un tel accord.

TAFTA, TTIP, PTCI…. Quèsaco ?
Sous cette avalanche de sigles se cache un traité de libre échange en négociation depuis juillet 2013 visant  en principe à démanteler les barrières tarifaires qui régulent la circulation des marchandises et des capitaux, et entamer une refonte des normes dans plusieurs secteurs : sécurité alimentaire, agriculture, énergies, emploi, santé & retraites, services publics, culture et production, enseignement…
Pour l’exemple, en matière de sécurité alimentaire, nos normes européennes sont plus strictes que les normes américaines ou « internationales » (niveaux de pesticide, addictifs toxiques, hormones, OGM…) ; TAFTA pourrait permettre aux firmes transnationales d’attaquer les pouvoirs publics pour des normes jugées commercialement abusives et contrariantes pour leurs intérêts.
Certains produits issus traditionnellement de notre terroir altiligérien pourraient être menacés suite à des protocoles sanitaires réajustés : fromages de pays, Fin Gras du Mézenc, lentille verte.

L’Etat perd peu à peu sa souveraineté face à l’entreprise. En 2013, le groupe américain Cargill a fait payer près de 66 millions d’€ d’amende au Mexique, reconnu coupable d’avoir créé une nouvelle taxe sur les sodas. La liste des cas est encore longue.
 
Fatalisme économique
Eliane Meret, animatrice anti-TAFTA et présidente de l’Attac Haute-Loire avait en charge d’animer la manifestation ce début d’après-midi, place du Breuil. L’objectif ? Sensibiliser un maximum de citoyens sur la nécessité de s’opposer à la signature du traité, et ce malgré le « fatalisme économique » qui nous caractérise aujourd’hui : que faire face à la toute puissance des multinationales quand l’individu vit dans une période marquée par le désintérêt de l’activité étatique et politique ? « Il faut replacer l’homme au centre de l’activité économique » évoque la présidente, « tendre vers une économie plus sociale et solidaire ».
Plusieurs communes s’étaient déjà désignées comme hors du Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissements suite à des moratoires l’an passé, et les collectifs locaux anti-TAFTA émergent aujourd’hui un peu partout dans l’hexagone, en attendant l’adoption du texte final, prévu à l’horizon 2016.

P.F.

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