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Brioude

Cinq ans de prison ferme pour 17 délits dans le Brivadois

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:39

Dix-sept délits à Brioude et Cohade. Incendies, tentative d’incendies, dégradations diverses… Un jeune Brivadois de 26 ans a tout nié en bloc ce jeudi 4 février devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay.

La nuit du 18 mai 2014 après un bal, l’homme aurait tenté d’incendier une maison, un hangar agricole (qui a brûlé entièrement) ainsi qu’un parasol et un vélo. « J’ai retrouvé le vélo, la roue et le guidon arrachés dans ma haie », témoigne une des victimes. L’hypothèse a été émise par les enquêteurs que les différents incendies ont été allumés en même temps pour que les sapeurs-pompiers aient plus de difficultés à lutter. Le domicile de son ex-amie a été visé. A l’intérieur, les habitants ont eu une grosse frayeur : le père de famille se trouvant en fauteuil roulant. Heureusement, aucun des incendies n’a fait de victime.
----Connu et reconnu
Le jeune homme compte de nombreuses mentions à son casier judiciaire : acte de cruauté envers un animal, violence sur les enfants mineurs d'une ex-compagne, atteintes sexuelles sur ces mêmes mineurs, détention de produits stupéfiants, appels téléphoniques malveillants…-----Psychopathe dangereux pour lui  et pour les autres
L’homme avait entretenu une relation avec une de ses victimes. Celle-ci avait pris fin en 2012. La jeune femme en question avait trouvé le comportement son ami étrange. Elle avait ensuite été victime d’appels malveillants, pour lesquels il a déjà été condamné. Il est connu pour des fins de relation agitées. Il y a quelques années, il avait jeté le chat d’une autre ex-compagne par la fenêtre.
De nombreuses expertises psychiatriques ont été réalisées, elles sont unanimes : l’homme est impulsif, immature, il se présente toujours comme une victime… Il est même qualifié de psychopathe, dangereux pour lui et pour les autres.
Cherche à se protéger
Tous les incendies ont un lien avec l’intéressé. La plupart concernent des personnes proches de l’ex-compagne de l’homme de 26 ans. Un autre sinistre a eu lieu le même soir de la fin de son contrat. Il avait d’ailleurs demandé à son patron une attestation de présence pour une date où il était soupçonné d’avoir provoqué des incendies. « Mais il a refusé parce que vous ne travaillez pas ce jour-là », précise le président du tribunal, André-Frédéric Delay.
« Vous avez une réponse à tout ! »
L’ADN du jeune homme a été retrouvé sur la porte d’un cabanon où se trouvait une tondeuse, chez son ex-compagne. L’engin a été incendié avant que les flammes ne se propagent à la maison. L’homme a une explication : « Elle avait des vêtements à moi, c’est elle qui a mis les traces ». Une version qui est loin de convaincre le tribunal. « J’avais un t-shirt à lui, mais je l’ai jeté depuis longtemps », se défend la jeune femme. Les juges finissent même par s’agacer : « Vous avez une réponse à tout ! ». Un des experts psychiatriques a même qualifié : « Il a des explications ingénieuses et subtiles à ce qu’il considère comme un concours de circonstances ».
Pneus crevés, harcèlement, fleurs arrachées, dégradations régulières… L’ex amie de l’incendiaire est venu à l’audience avec sa mère. Elle a raconté son calvaire à la barre : « Depuis l’incendie, on vit autrement. Voilà, c’est usant ».

Six ans de prison ferme ont été requis avec mandat de dépôt , suivi socio-judiciaire, injonction de soins et confiscation des scellés. Le tribunal a limité la peine à cinq ans ferme avec les mêmes exigences de suivi. L'homme devra également indemniser les victimes pour les préjudices moraux et matériels.

Emma Jouve 

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