Cheynet : la guerre judiciaire n'est pas terminée pour les 187 ex-salariés

Par Olivier Stevens lun 15/11/2021 - 12:00 , Mise à jour le 15/11/2021 à 12:00

Plus de deux ans de procédure avaient conclu que le licenciement des 187 salariés de Cheynet était abusif.

L'administrateur et le liquidateur ont fait appel et celui-ci est suspensif.

L'affaire sera rejugée dans quelques mois à la cour d'Appel de Riom.

Deux ans et demi de procédure ont été nécessaires pour faire reconnaitre par le tribunal des Prud’hommes de Haute Loire que les licenciements des 187 salariés de Cheynet à Saint-Just-Malmont étaient "sans cause réelle sérieuse".

C'était un véritable soulagement pour les intéressés. Dans un contexte global tendu, après la violence économique et sociale de voir fermer leur entreprise, c’était enfin le tour de la reconnaissance morale et financière pour les 72 salariés qui avaient demandé à l’avocat de la CGT Textile Habillement Cuir Blanchisserie de défendre leur dossier.

"Cette démarche est très difficile à comprendre pour les personnes concernées."

Me Xavier Medeau, avocat des ex-salariés de Cheynet et fils, est dépité: " La contestation de l'administrateur et du liquidateur est très dure. Le conseil des prud'homme avait considéré que les licenciement étaient "sans cause économique sérieuse". Des dommages et intérêts leur avait été alloués pour un montant global d'environ deux millions d'euros. L'appel est suspensif . Cette démarche est très difficile à comprendre pour les personnes concernées."

Du côté de la CGT on tient à recadrer ce nouvel élément dans un contexte global: " Des millions d'euros d'aides publiques ont été octroyés sans conditions ni contreparties sur le maintien des emplois et de l’outil industriel. Par ailleurs il y a aussi eu de grands discours sur la relocalisation sociale et environnementale du textile Made in France. Discours évidemment sans effet et sans suite concrète."

Des millions d'euros d'aides publiques octroyés sans conditions sur le maintien des emplois et de l’outil industriel.

"Les délégués CGT avaient alerté du danger d’allouer des millions d’euros d’aides publiques par l’État, les élus locaux et régionaux sans conditions ni contreparties sur le maintien des emplois et de l’outil industriel. C’est à chaque fois des grands discours pour la relocalisation sociale et environnementale du textile « made in France » mais aucune mesure concrète pour empêcher les désastres industriels." expliquent-ils.

Fabrice Sauveton, délégué syndical,  surenchérit: "La responsabilité sociale des représentants de l'employeur était démontrée. Malgré les ordonnances Macron qui facilitent les licenciements et limitent la défense des salariés, l’avocat de la CGT avait réussi à démontrer la responsabilité sociale des représentants de l’employeur lors du plan de licenciement économique. Ceux-ci se sont empressés de contester la décision de justice favorable aux salariés licenciés. L’appel étant suspensif, ce sont à nouveau de longs mois d’attente pour celles et ceux qui ont subi le préjudice."

L'affaire sera rejugée dans quelques mois à la cour d'Appel de Riom

"Si l'on veut être plus direct", il ne mâche pas ses mots : "L'employeur a été reconnu coupable de casse sociale. Il ne le reconnait pas sur le fond. Avec tout ce qui s'est passé, avec tout ce que les employés licenciés ont supporté pendant des mois, c'est leur enfoncer encore plus la tête dans l'eau. "

L'affaire sera rejugée dans quelques mois à la cour d'Appel de Riom.

Reste aussi le cas de dix autres salariés syndiqués qui attendent une réponse du tribunal administratif.

La bataille judiciaire n'est donc pas terminée.

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