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CGT : les postiers revendiquent de meilleures conditions de travail
A la suite d'un ras-le-bol croissant du personnel face aux conditions de travail à la Poste, la CGT de Haute-Loire a suivi l'appel national à la grève lancé ce mardi et motivé par de nombreuses revendications.
"Nous défendons aujourd'hui nos conditions de travail qui se sont beaucoup dégradées depuis la crise sanitaire. La Poste utilise beaucoup ce prétexte justement pour opérer de gros changements au courrier ou au guichet.". Pour Nelly Chabrier Court, secrétaire générale de la CGT FAPT (Fédération des salariés du secteur des activités postales et de télécommunications) 43 et factrice à Yssingeaux, le constat est rude. Il illustre un mécontentement du personnel des métiers de la Poste, du facteur au cadre, en passant par le guichetier.
Ce mardi matin, ils étaient une cinquantaine, parmi les différents métiers de la Poste, à répondre à cet appel devant le centre de tri départemental de Taulhac. Venus du Puy, d'Yssingeaux, de Dunières, de Vorey-sur-Arzon ou encore d'Aurec-sur Loire, certains n'ont pas manqué de faire de la route pour être présents.
La crise sanitaire, entre pénibilité et prétexte pour le service public
La dégradation des conditions de travail se manifeste notamment par la sectorisation du samedi, laquelle implique de l'auto-remplacement et donc des suppressions de postes. "La Poste s'est servie de la crise Covid pour dire que c'était un service public important pour les usagers. Et en remerciement, pas de prime d'intéressement, pas de prime Macron ou dite Covid de 1000€, ou même ne serait-ce qu'un peu de reconnaissance pour les salariés qui estiment avoir fait et continuent à faire correctement leur boulot.", conteste la secrétaire générale de la CGT FAPT 43.
Au-delà d'un manque de primes, ce manque de reconnaissance rejoindrait la pénibilité d'un travail renforcé par cette crise sanitaire. Pour Nelly Chabrier Court, "si le port du masque affecte toutes les entreprises, l'absence de pauses avec les collègues ou avec les clients rend le quotidien beaucoup plus compliqué maintenant. Et puis, il faut désinfecter les véhicules, les positions de travail... et on n'a pas de temps en plus pour faire ça, donc l'accumulation fait qu'à un moment donné, ça ne passe plus."
"La notion de service public, ils ont su nous la balancer en pleine figure au moment du Covid mais quand je vois toutes ces transformations et réorganisations de postes, elle est où la notion de service public ? Pour moi, il n'y en a plus." Christine Rivet, représentante syndicale CGT
Christine Rivet est représentante syndicale au niveau du réseau La Poste et guichetière sur le territoire d'Yssingeaux. Pour elle, "on en est à un point où pour une absence inopinée de maladie pour cas Covid, on ne prend plus personne pour remplacer, on ferme le bureau et on nous demande de cautionner la future suppression de nos emplois." Avant de rappeler : "Aujourd'hui, on est là pour défendre nos emplois, pour défendre un service public de qualité qui est dû aux usagers."
Un rassemblement qui fait écho à l'appel national
Si l'appel national regrouperait "environ 90 départements à appeler à la grève", en Haute-Loire, les revendications sont les mêmes, car "les conditions de travail à La Poste se dégradent partout en France". "Sur l'établissement du Puy, c'est une direction qui est très axée par les retombées de la Poste, qui va appliquer à la lettre ce que La Poste dicte. Ce qui est très compliqué pour les facteurs, c'est qu'il n'y a aucune négociation possible, la direction est campée sur ses positions. Même si c'est ce qu'on demande au national, c'est très compliqué d'obtenir quelque chose en Haute-Loire", constate la secrétaire générale CGT.
"Cet appel pourrait en mener à d'autres, puisque des suppressions de postes vont engendrer un circuit plus important pour les facteurs : ils vont devoir faire plus de kilomètres et avoir plus de clients pour autant de temps ou parfois moins".
"Concernant la revalorisation salariale, elle pourrait être intéressante à partir de 1 800€ net. Un facteur aujourd'hui, en début de carrière il touche 1 200€ et en fin de carrière, 1 400€. C'est trop peu." Nelly Chabrier Court
Quelles revendications pour les postiers mobilisés ?
- des créations d'emploi en CDI
- une prime dite Macron de 1000€
- le maintien de réels bureaux de poste
- la suspension des réorganisations pendant la crise sanitaire
- le paiement de la prime d'intéressement pour l'exercice de 2020
- une augmentation générale des salaires et un 13e mois
- le retrait du critère d'absentéisme dans la prime d'équipe
Présente sur les lieux, Christine Rivet témoigne aussi d'une situation qui ne peut plus durer selon elle : "Pour faire simple, aujourd'hui, si vous voulez un service public postal dans votre commune, vous allez vous le payer. De l'autre côté de la barre, on dira qu'une agence postale communale, ça vous permet d'avoir un service postal de proximité. La différence, c'est que vous n'avez pas du tout les mêmes services. Une personne qui veut retirer de l'argent ne pourra retirer qu'une certaine somme par semaine."
"Aujourd'hui, il faut que tout le monde soit équipé d'un ordinateur et d'un smartphone. Pour les personnes âgées qui vivent seules dans nos campagnes, ça risque d'être très compliqué." Christine Rivet
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