Vals-Près-Le-Puy : attention aux concessions en abandon

"Quand je suis là-haut, je me dis toujours la même chose. Que je n'ai pas de prise, que je n'ai pas de pouvoir, et que je dois accepter de me laisser porter là où le vent m’emmènera". François Villesèche, aéronaute, propose à tous les rêveurs de venir chevaucher les nuages et la beauté du monde, avec lui, à bord de son fidèle destrier violet.
Il y a des jours banals, des jours pareils à celui d'hier et à celui de demain. Le temps passe alors, par poignées de routine, comme des habitudes qui habillent notre présent et qui nous rassurent.
Car tout est sous contrôle, tout est planifié, tout est joué d'avance, du lever au coucher, du p'tit dèj au dîner, des tartines beurrées du matin à l'histoire du soir des enfants. La maîtrise de tout, à chaque instant.
Et puis, il y a des jours comme ça. De ceux qui ne ressemblent pas à ceux d'hier et pas au lendemain. Des jours où le contrôle s'efface enfin pour laisser la place au hasard, au flou et aux désordres.
"Se faire emmener par la main quelque part pendant quelque temps"
"Voler en montgolfière, c'est se soumettre aux choix de la nature", souffle François Villesèche, l'un des trois pilotes diplômés en Haute-Loire. "C'est se libérer. Se faire emmener par la main quelque part pendant quelque temps".
Il poursuit en ces mots : "C'est vrai, nous choisissons toujours un point de départ en fonction des données météorologiques. Mais une fois hors du sol, notre zone d’atterrissage est inconnue".
Un vieux loup de mer des nuages
Plongé pour la première fois dans les nuages lors de son premier baptême d’aéronef, il y a 20 ans, François Villesèche n'en est plus redescendu depuis.
"J'ai 40 ans maintenant. Et plus de 1 000 heures de vols à mon actif, en montgolfière. Quand je suis là-haut, je me dis toujours la même chose. Que je n'ai pas de prise, que je n'ai pas de pouvoir, et que je dois accepter de me laisser porter là où le vent m’emmènera".
Un moyen de garder ses lunettes d'enfant
Dimanche 12 octobre est l'une de ses journées pas comme les autres pour les huit enfants présents dans la nacelle. Les huit enfants ont entre 7 et 55 ans. Et en dépit de leur âge, de leurs visages lisses ou ridés, ils ont le même regard. Des yeux écarquillés, brillants et subjugués par cette envolée d'environ 1 h 30.
Les champs se dessinent sous leurs pieds, créant des formes drôles et étranges. Les vaches et les voitures deviennent des jouets qu'on peut déplacer pour de faux entre deux doigts. Les forêts révèlent leur grandeur et leur majesté de couleurs en ce début d'automne.
Pour devenir un instant le vent, vous pouvez contacter Montgolfière et Découvertes au 06 22 94 22 32 et via cette adresse montgolfiereetdecouvertes43@gmail.com
"Est-ce que les nuages, on peut les manger comme de la barbe à papa ?"
Et il y a là-bas. Tout au loin. Un bijou coincé entre les montagnes. L'océan de nuages posé sur la cité ponote et ses voisines. On dirait que Dame anicienne refuse de se lever, emmitouflée sous un épais drap de soie blanche.
"Est-ce que les nuages, on peut les manger comme de la barbe à papa ?", demandera Tom, le plus jeune aéronaute de cet incroyable jour.
Se pencher au bord du monde
François Villesèche, aéronaute et cartographe. Entre deux poussées "d'Archimède", le capitaine du navire nomme hameaux et lieux-dits, lacs et montagnes, ruines et bâtisses. La retenue de Naussac, le lac d'Issarlès, le château de Beaufort et d'Arlempdes. Les terres vellaves sont un amas de trésors, vues d'en bas comme d'en haut.
"Jamais je ne me lasse, sourit l'homme aux yeux bleu ciel. Se pencher ainsi sur notre monde nous rappelle à quel point nous cherchons constamment à le structurer, selon notre volonté".
Il termine alors, le regard perdu dans l'immensité : "Et pourtant, quel bonheur c'est de nous adapter quelques fois à la nature et pas l'inverse".
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