Alcool et violence à la gendarmerie d'Yssingeaux

, Mise à jour le 15/10/2025 à 16:00

Temps de lecture : 3 minutes

Peu après 2 heures du matin, dimanche 5 octobre, un homme fortement alcoolisé s’introduit dans la gendarmerie d’Yssingeaux. Rapidement violent et incontrôlable, quatre gendarmes interviennent pour le maîtriser. Comble de l'histoire, il filme lui-même la scène, produisant une belle pièce à conviction accablante de son méfait. 

 

Tout commence dans la discothèque de la commune, où un couple vient passer la soirée. L’homme, visiblement en état d’ébriété avancée, finit par danser torse nu au milieu de la piste. Le comportement du duo attire l’attention des agents de sécurité : ils sont raccompagnés vers la sortie.

Malgré les mises en garde, la compagne prend le volant. Elle est rapidement interceptée par les gendarmes. « Embarquez-la, ça lui fera du bien », lance l’homme, resté sur place, en tentant de retourner dans l’établissement.

« Je vais vous tuer ! »

Plus tard dans la nuit, convaincu que sa compagne est partie avec les clés de leur logement, le jeune homme fait appel à son père pour se rendre à la gendarmerie. Une fois devant les lieux, la situation dégénère : il tente de forcer l’entrée en s’en prenant violemment au portail. Les dégâts seront évalués à 3 500 €.

Le ton monte rapidement. « C’est comme ça qu’on est accueillis ! », vocifère-t-il en s’approchant des bâtiments. Les insultes pleuvent : « Vous êtes tous des merdes ! », « je vais vous tuer ! », crie-t-il aux gendarmes. Il filme la scène avec son téléphone portable, semblant assumer pleinement son comportement.

Il s’en prend ensuite à un véhicule de la gendarmerie, qu’il frappe à coups de pied. Là encore, les dégâts sont lourds : 3 400 € de réparations. Pire encore, il se dirige ensuite vers les logements des militaires. Cris, insultes et violence réveillent les familles et les enfants. Un profond sentiment d’insécurité s’installe.

Deux gendarmes blessés 

Lorsque deux gendarmes interviennent pour tenter de le maîtriser, l’homme se rebelle brutalement. Coups de pied dans les jambes, puis dans la tête : les deux militaires seront blessés, chacun se verra prescrire trois jours d’ITT. Il faudra l’intervention de deux autres agents pour parvenir à l’interpeller.

Placé en détention provisoire, le mis en cause comparaît le jeudi 10 octobre devant le tribunal. Face aux juges, il se dit profondément honteux : « Je n’ai pas d’explications, j’ai fait n’importe quoi, je m’en veux énormément. »

Une peine de prison ferme 

Le parquet, représenté par la vice-procureure Marie Moschetti, se dit « surprise » par une telle affaire. Le prévenu, inconnu de la justice, est un jeune père inséré dans la vie active. Une telle montée en puissance, sous les effets de l’alcool, avec des conséquences graves l'amène à réclamer huit mois de prison ferme avec maintien en détention.

Le tribunal le reconnaît coupable de l’ensemble des faits. Il écope d’une peine d’un an de prison ferme, aménageable sous bracelet électronique. Il devra également indemniser les deux gendarmes blessés et rembourser les dégradations commises.

Depuis, le prévenu dit avoir entamé une démarche de soins et suivi un accompagnement addictologique. Un premier pas pour tenter de tourner la page d’une nuit qui a tout fait basculer. 

 

 

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